Abdallah Kallel — Wikipédia

Abdallah Kallel
عبد الله القلال
Illustration.
Fonctions
Président de la Chambre des conseillers

(5 ans, 5 mois et 9 jours)
Vice-président Mekki Aloui
Néziha Zarrouk
Prédécesseur Création de la fonction
Successeur Mekki Aloui (intérim)
Mustapha Ben Jaafar (indirectement, président de l'assemblée constituante)
Conseiller à la Chambre des conseillers

(5 ans, 5 mois et 9 jours)
Président du Conseil économique et social

(1 an)
Président Zine el-Abidine Ben Ali
Prédécesseur Ali Chaouch
Successeur Dali Jazi
Ministre tunisien de l'Intérieur

(1 an, 2 mois et 6 jours)
Président Zine el-Abidine Ben Ali
Premier ministre Mohamed Ghannouchi
Gouvernement Ghannouchi I
Prédécesseur Ali Chaouch
Successeur Abdallah Kaâbi
Ministre d'État
Ministre tunisien de l'Intérieur

(3 ans, 11 mois et 7 jours)
Président Zine el-Abidine Ben Ali
Premier ministre Hamed Karoui
Gouvernement Karoui
Prédécesseur Abdelhamid Escheikh
Successeur Mohamed Jegham
Ministre tunisien de la Justice

(2 ans, 9 mois et 26 jours)
Président Zine el-Abidine Ben Ali
Premier ministre Hamed Karoui
Gouvernement Karoui
Prédécesseur Sadok Chaâbane
Successeur Béchir Tekkari
Ministre tunisien de la Défense

(7 mois et 9 jours)
Président Zine el-Abidine Ben Ali
Premier ministre Hamed Karoui
Gouvernement Karoui
Prédécesseur Abdelaziz Ben Dhia
Successeur Habib Ben Yahia

(2 ans, 10 mois et 9 jours)
Président Zine el-Abidine Ben Ali
Premier ministre Hédi Baccouche
Hamed Karoui
Gouvernement Baccouche I, II et III
Karoui
Prédécesseur Slaheddine Baly
Successeur Habib Boularès
Biographie
Date de naissance (80 ans)
Lieu de naissance Sfax, Tunisie
Nationalité tunisienne
Parti politique Parti socialiste destourien/Rassemblement constitutionnel démocratique
Diplômé de Faculté de droit et des sciences politiques de Tunis
ENA de Tunis

Abdallah Kallel
Présidents de la Chambre des conseillers

Abdallah Kallel (arabe : عبد الله القلال), né le à Sfax, est un homme d'État tunisien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille modeste de cinq enfants (son père est agriculteur et sa mère au foyer), il intègre la première promotion de l'École nationale d'administration (ENA) après une maîtrise en sciences économiques obtenue à la faculté de droit et des sciences économiques de Tunis.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Durant la présidence de Habib Bourguiba, il est successivement attaché de cabinet au ministère de l'Intérieur puis de l'Équipement (1972), chef de cabinet des ministres de la Défense Abdallah Farhat et Rachid Sfar. Limogé en 1980, il enseigne durant treize mois à l'ENA puis devient PDG d'une société spécialisée dans le bâtiment.

Le , il devient ministre de la Défense avant de remplacer le général Abdelhamid Escheikh à la tête du ministère de l'Intérieur du au , dans un contexte de lutte contre l'islamisme. Devenu conseiller auprès du président Zine el-Abidine Ben Ali, il retrouve le ministère de la Défense du au , passe au ministère de la Justice en 1997-1999 avant de devenir ministre de l'Intérieur pour la deuxième fois le . Le , à la suite du dépôt d'une plainte pour torture le visant, le président Ben Ali décide de l'écarter provisoirement de la vie politique.

Trois ans plus tard, il est nommé en janvier 2004 comme président du Conseil économique et social. Après la création de la Chambre des conseillers et son installation, il est élu à sa tête le 16 août. Trésorier du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) à partir de 1988, il est membre de son bureau politique et de son comité central[1] jusqu'à sa radiation du parti le .

Poursuites judiciaires[modifier | modifier le code]

Le , il se trouve à l'hôpital cantonal de Genève où il subit un triple pontage coronarien après avoir eu un malaise[2]. Alors que Hatem Ben Salem est aperçu par un employé de l'hôpital, ce dernier appelle Abdennacer Naït-Liman, un réfugié politique tunisien vivant à Genève depuis 1995 et président d'une association des victimes de la torture en Tunisie[2]. Celui-ci en informe Éric Sottas, directeur à Genève de l'Organisation mondiale contre la torture, et l'avocat Me François Membrez[2] et dépose plainte contre Kallel pour « lésions corporelles graves, séquestrations, injures, mise en danger de la santé, contraintes et abus d'autorité » ; Naït-Liman a en effet été torturé dans les locaux du ministère de l'Intérieur entre le et le [2]. S'il avait témoigné huit mois auparavant dans le livre La torture en Tunisie. 1987-2000. Plaidoyer pour son abolition et contre l'impunité, le nom de Kallel n'y était pas mentionné[3]. La plainte est classée sans suite en février 2001 puis en appel le [4]. Cette initiative constitue une première pour le parquet suisse mais Kallel quitte le territoire à temps grâce au passeport diplomatique que lui confère son rang de ministre[2]. Sottas l'accuse alors d'être « responsable de la torture de milliers de personnes »[2].

Le , après la révolution, il est placé sous résidence surveillée[5] avant de démissionner de la présidence de la Chambre des conseillers deux jours plus tard[6],[7]. Il est arrêté le 12 mars[8], à la suite d'une plainte déposée par un collectif de 24 avocats pour une accusation de détournement de fonds au sein du RCD. Le 14 mars, ses biens sont saisis par décret ; il fait ensuite l'objet d'un interrogatoire le 14 mai, conclu par un mandat de dépôt[9]. Le 21 mai, le chargé des contentieux de l'État dépose une plainte en référé pour le gel des avoirs des propriétés de Kallel[10] ; ses biens sont mis sous séquestre trois jours plus tard[11].

Abdallah Kallel est hospitalisé le à l'hôpital militaire de Tunis, dans un état jugé assez grave par sa famille, à la suite d'un malaise cardiaque ; celle-ci pointe ses conditions de détention pour expliquer la détérioration de son état de santé[12].

Le , la chambre correctionnelle du tribunal militaire permanent de première instance de Tunis le condamne à quatre ans de prison dans le cadre de l'affaire de Barraket Essahel[13], peine ramenée à deux ans de prison en appel le [14]. Le , il est libéré au terme de sa peine[15].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Liste des membres du comité central du RCD »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur tap.info.tn, .
  2. a b c d e et f Pierre Hazan, « Comment l'ex-ministre de l'Intérieur tunisien a échappé à la justice genevoise »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur trial-ch.org, .
  3. Comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme en Tunisie, La torture en Tunisie, 1987-2000 : plaidoyer pour son abolition et contre l'impunité, Paris, Le Temps des Cerises, , p. 125-130.
  4. « Plainte contre Abdallah Kallel à Genève - 14 février 2001 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur trial-ch.org, .
  5. « Tunisie : deux proches collaborateurs du président déchu en résidence surveillée », Associated Press, 23 janvier 2011
  6. « Tunisie - Abdallah Kallel démissionne de la présidence de la Chambre des conseillers », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  7. « Démission d'Abdallah Kallel, le président de la Chambre des conseillers tunisienne », sur atlasinfo.fr, (consulté le ).
  8. « Tunisie : les trois Abdallah sous les verrous », sur babnet.net, (consulté le ).
  9. « Tunisie : Abdallah Kallel sous mandat de dépôt »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur africanmanager.com, .
  10. « Plainte en référé pour le gel des avoirs de Nesrine Ben Ali, Moncef Trabelsi et Abdallah Kallel », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  11. Ahmed Nemlaghi, « Échos du prétoire »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur letemps.com.tn, .
  12. « Après son hospitalisation, l'état de santé de Abdallah Kallel se détériore », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  13. « Tunisie : Ben Ali condamné à cinq ans de prison par un tribunal militaire », sur lci.tf1.fr, (consulté le ).
  14. « Affaire Barraket Essahel : deux ans de prison pour les accusés », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  15. « Abdallah Kallel quitte la prison et rentre chez lui », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  16. « Décrets et arrêtés », Journal officiel de la République tunisienne, no 48,‎ , p. 945 (ISSN 0330-7921, lire en ligne [PDF], consulté le ).