Abbey Lincoln — Wikipédia

Abbey Lincoln
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Abbey Lincoln en concert (1992)
Informations générales
Surnom Moseka
Nom de naissance Anna Maria Wooldridge
Naissance
Chicago (Illinois)
Décès (à 80 ans)
New York (États-Unis)
Activité principale Chanteuse
Genre musical Jazz
Instruments Voix
Années actives 1956 - 2007
Labels Riverside, Verve Records

Anna Maria Wooldridge, dite Abbey Lincoln, née le à Chicago et morte le à Manhattan[1] est une chanteuse américaine de jazz, compositrice, parolière et comédienne, également connue dans les années 1960 comme défenseure et militante des droits civiques américains.

Biographie[modifier | modifier le code]

Abbey Lincoln est née à Chicago le , et grandit dans une ferme du Comté de Cass dans le Michigan, avec ses onze frères et sœurs[2]. Le piano familial lui permet très tôt de s'initier à la musique, elle commence à chanter à l'école et à l'église[3]. Elle monte sur scène dès le collège avant de partir en Californie où elle chante dans des orchestres à partir de 1951. Elle épouse le batteur Max Roach en 1962 et divorce en 1970. Elle meurt le à New York à l'âge de 80 ans.

Carrière musicale et cinématographique[modifier | modifier le code]

Abbey Lincoln en 1966

Abbey Lincoln est très tôt influencée par Billie Holiday, Sarah Vaughan, et Dinah Washington[3]. Elle chante au début des années 1950 sous les noms Anna Marie et Gaby Lee en Californie puis à Hawaï où elle reste deux ans à la recherche d'une carrière de chanteuse. Elle y croise Billie Holiday et Louis Armstrong. De retour en Californie elle rencontre Ben Russel, son nouveau manager, qui lui suggère son nom de scène : Abbey Lincoln, une liaison symbolique entre Westminster Abbey et Abraham Lincoln[2].

Elle fait une courte apparition en 1956 dans la comédie musicale La Blonde et moi de Frank Tashlin. La même année elle réalise son premier enregistrement, Abbey Lincoln's Affair, A Story of a Girl in Love, avec Benny Carter, qui est édité chez Blue Note Records. Il est suivi à partir de 1957 d'une série d'albums qu'elle publie chez Riverside Records, où elle rencontre le batteur Max Roach. Ensemble ils se produisent au Village Vanguard à New York, dans un milieu engagé où elle cultive son engagement politique dans le cadre du mouvement des droits civiques, un thème qui ne la quittera plus tout au long de sa carrière[3].

En 1959, elle se produit dans des clubs londoniens puis part en tournée avec le musical Jamaica (en), dont elle est la vedette.

En 1960 elle accompagne Max Roach sur l'album We Insist! Max Roach's Freedom Now Suite. Abbey Lincoln enregistre ensuite Straight Ahead avec Mal Waldron, le dernier pianiste de son idole Billie Holiday[3].

Au cours des années 1960, Abbey Lincoln, plus connue comme actrice que comme chanteuse, apparaît dans deux films : Nothing But a Man (1964) avec Ivan Dixon et Mon Homme (1968) avec Sidney Poitier, et est nommée aux Golden Globes pour ce rôle. Elle se produit au Harlem Cultural Festival de 1969[4]. Elle a également plusieurs rôles à la télévision dans les années 1970[3].

En 1970 après son divorce, elle retourne à Los Angeles, quitte la scène et s'engage dans des actions sociales et culturelles : elle enseigne à l'université d'État de Californie à Northridge, travaille avec le Mafundi Institute dans le quartier de Watts, avec le Watts Writers Workshop, ou avec la Brotherhood Crusade, une association de défense des droits civils où elle organise des soirées caritatives[5].

En 1972 au cours d'un voyage en Afrique avec Miriam Makeba, elle reçoit de personnalités politiques deux surnoms honorifiques : « Moseka » à l'initiative du ministre de l'information du Zaïre[5], et « Aminata » en Guinée. Moseka sera souvent utilisé comme surnom d'Abbey Lincoln par la suite[2].

Pendant les années 1980, elle s'installe à New York et travaille avec de jeunes musiciens de la scène jazz américaine tels que Steve Coleman, enregistre un album en hommage à Billie Holiday, mais sa carrière semble faire une pause[5]. Pendant cette période elle commence à composer ses propres textes. Ce n'est qu'au début des années 1990, lorsqu'elle signe avec Jean-Philippe Allard (producteur et directeur de Polygram France) un contrat de dix albums[3],[2], qu'elle réapparaît sur le devant de la scène : When The World is Falling Down est le premier album de cette série sous le label Verve Records, suivi en 1991 par You Gotta Pay the Band et en 1992 par When There is Love. Interviennent notamment dans cette série Hank Jones, Stan Getz, Bobby Hutcherson, Rodney Kendrick, Grady Tate, Jay Jay Johnson, Stanley Turrentine, Babatunde Olatunji et The Staple Singers.

En 2003, Abbey Lincoln reçoit du National Endowment for the Arts le prix NEA Jazz Masters Fellowship en reconnaissance de sa carrière musicale.

Son dernier album, Abbey Sings Abbey, paraît en 2007. Abbey Lincoln y interprète exclusivement ses propres textes.

Discographie[modifier | modifier le code]

Avec Frank Morgan (en)[modifier | modifier le code]

A Lovesome Thing (Antilles, 1991)

Avec Max Roach[modifier | modifier le code]

  • Moon Faced and Starry Eyed (Mercury, 1959)
  • We Insist! (Candid, 1960)
  • It's Time (Impulse!, 1961)
  • Percussion Bitter Sweet (Impulse!, 1961)

Avec Cedar Walton[modifier | modifier le code]

The Maestro (Muse, 1981)

Avec Eric Dolphy[modifier | modifier le code]

Candid Dolphy (Candid, 1961)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Mort de la chanteuse Abbey Lincoln », sur Libération, (consulté le )
  2. a b c et d (en) Nate Chinen, « Abbey Lincoln, Bold and Introspective Jazz Singer, Dies at 80 », sur The New York Times, (consulté le )
  3. a b c d e et f (en) Sally Placksin, « Jazz Profiles from NPR: Abbey Lincoln » (consulté le )
  4. (en-US) Jonathan Bernstein, « This 1969 Music Fest Has Been Called 'Black Woodstock.' Why Doesn't Anyone Remember? », sur Rolling Stone, (consulté le )
  5. a b et c (en) Yussuf J. Simmonds, « Aminata Moseka (Abbey Lincoln) », sur Los Angeles Sentinel, (consulté le )
  6. www.allmusic.com
  7. (en) « People in Me - Abbey Lincoln », sur discogs.com (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]