Abbaye Saint-Victor de Paris — Wikipédia

Abbaye Saint-Victor de Paris
Plan de l'abbaye Saint-Victor de Paris. Extrait du Civitates Orbis Terrarum publié à Cologne en 1572 : on y aperçoit le « moulin de la Tournelle » sur la « butte Coypeau ».
Plan de l'abbaye Saint-Victor de Paris. Extrait du Civitates Orbis Terrarum publié à Cologne en 1572 : on y aperçoit le « moulin de la Tournelle » sur la « butte Coypeau ».
Présentation
Culte Catholique romain
Rattachement Archidiocèse de Paris
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Paris
Ville Paris
Coordonnées 48° 50′ 47″ nord, 2° 21′ 21″ est
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Abbaye Saint-Victor de Paris

L'abbaye Saint-Victor de Paris est une ancienne abbaye de chanoines réguliers fondée au XIIe siècle par Guillaume de Champeaux, archidiacre et directeur (écolâtre) de l'école cathédrale de Notre-Dame de Paris. En quelques dizaines d'années Saint-Victor est devenue l'un des centres les plus importants de la vie intellectuelle de l'Occident médiéval, surtout dans le domaine de la théologie et de la philosophie[1]. Son rayonnement perça au travers de maîtres aussi illustres que Hugues, Adam, André, Richard ou Thomas Gallus, explorant de nombreux champs de la connaissance.

Supprimée en 1790, l'abbaye fut démolie en 1811 et remplacée, d'abord par la halle aux vins, puis, dans la deuxième moitié du XXe siècle par la faculté des sciences, et aujourd'hui les sites de l'institut de physique du globe et de l'université Jussieu.

La devise de l'abbaye était : Jesus, Maria, sanctus Victor, sanctus Augustinus.

Historique[modifier | modifier le code]

acte manuscrit de Louis VII (1138)
Le roi Louis VII le Jeune confirme des donations faites à l’abbaye de Saint-Victor en 1138. Archives nationales.

Fondation[modifier | modifier le code]

Guillaume de Champeaux se retire de l'enseignement en 1108 avec quelques disciples dans un ermitage (ou cella) dépendant de l'abbaye Saint-Victor de Marseille au pied de la montagne Sainte-Geneviève. L'abbaye resta hors des murs de l'enceinte construite par Philippe Auguste à la fin du XIIe siècle.

En 1113, lorsque Guillaume est élu évêque de Châlons-sur-Marne, Louis VI le Gros transforme la petite retraite en abbaye richement dotée[a] et l'année suivante, le pape en confirme la fondation[2].

Le successeur de Guillaume est le prieur Gilduin, le plus cher disciple de Guillaume et confesseur du roi. Natif de Paris, il en sera l'abbé de 1113 à 1155, donnant une règle dans le Liber ordinis Sancti Victoris, suivant un ascétisme rigoureux, où domine le silence et le travail manuel.

En 1148, l'abbaye acquiert la collégiale de Sainte-Geneviève.

Développement[modifier | modifier le code]

Saint-Victor devient un lieu de retraite prisé par Bernard de Clairvaux ou Thomas Becket (1118-1170) et les évêques de Paris y avaient un appartement. Le cloître devient quant à lui une école publique de théologie et des arts libéraux, sorte de monastère-université que fréquente le philosophe Abélard ou Pierre Lombard auteur des célèbres Sentences commentées jusqu'à Luther.

Suite[modifier | modifier le code]

Plan restitué de Paris en 1380, secteur de l'abbaye Saint-Victor.
gravure de l'église en 1655
L'église Saint-Victor peu avant 1650 (gravure de Matthäus Merian).
gravure : église de Saint Victor
L'église Saint-Victor (gravure).

Au XIIIe siècle, l'école est concurrencée par l'université de Paris qui l'éclipse, tout en étant chargée de la pénitence pour l'ensemble des étudiants, que les Victorins incitent à une vie moins mondaine, consacrée à l'édification des fidèles et à la liturgie. Grâce à la faveur de l'évêque de Paris, l'abbaye comptera quarante-quatre maisons à la mort de Gilduin (1155) le premier abbé, et jusqu'à environ soixante-dix maisons de confédérations autonomes au nord de la Loire. Une lettre du pape Grégoire IX du , permet de préciser les abbayes : diocèses de : Bourges (abbaye de Saint-Satur et abbaye Saint-Ambroix), Sens (abbaye du Jard), Meaux (Abbaye de Juilly), Arras (abbaye Notre-Dame d'Eaucourt), Orléans (abbaye Saint-Euverte d'Orléans), Senlis (Oise) (abbaye Saint-Vincent et abbaye de la Victoire), Noyon (Abbaye Saint-Barthélémy), Rouen (abbaye Notre-Dame d'Eu), Cambrai (abbaye Notre-Dame de Cantimpré), mais aussi à Sancerre, en Italie, au Danemark et même en Angleterre[3].

En 1237, une chaire de théologie, liée à l'Université, est créée sur place[4].

vue de l'abbaye fin XVe siècle
Abbaye Saint-Victor vue depuis la place de Grève en 1590 ou 1593 (musée Carnavalet).

Au début du XIVe siècle la plupart des bâtiments du XIIe siècle sont détruits et remplacés par de nouveaux locaux plus vastes, mieux éclairés. L'abbaye, au sommet de son éclat, englobe alors la plus grande partie de la « Terre d'Alez », à travers laquelle coulait la Bièvre qui se jette dans la Seine non loin de là, et où se dressait une butte, ancien dépotoir recouvert de terre en 1303, nommée « butte Coypeau »[5] et portant un moulin, dit « de la Tournelle », à la place duquel se trouve aujourd'hui la gloriette de Buffon.

À partir de 1350, l'abbaye connaît des difficultés et malgré plusieurs réformes, elle est finalement absorbée en 1633 par la congrégation de France. Au XVIIe siècle l'abbaye, à la suite de la signature de la réforme catholique le , décide l'envoi de dix religieux provenant de diverses abbayes augustines pour reconstruire sous la direction du Père Asselin l'Abbaye Notre-Dame de Paimpont, en commençant par deux bâtiments pour les membres de la communauté religieuse : le Grand Logis et le Manoir abbatial.

La congrégation est supprimée en 1790 pendant la Révolution, l'église est érigée en paroisse en 1791, puis les bâtiments sont vendus comme biens nationaux, avant d'être finalement démolis en 1811. Un des derniers vestiges de l'enceinte de l'abbaye, la tour dite « d'Alexandre », contre laquelle se dressait la fontaine Saint-Victor, a été détruit avec cette dernière en 1840.

Présentation de la congrégation[modifier | modifier le code]

Armoiries et devise de l'abbaye[modifier | modifier le code]

La devise de l'abbaye était : « Jesus, Maria, sanctus Victor, sanctus Augustinus ».

Maîtres de Saint-Victor[modifier | modifier le code]

Les maîtres principaux et emblématiques de cette abbaye savante restent Hugues et Richard de Saint-Victor. Le premier étant reconnu comme le véritable fondateur de l'école, abbé de 1125 à 1140, est tout à la fois savant, philosophe, mystique et pédagogue. L'ouvrage De sacramentis christianae fidei (1136-1141) est la plus importante synthèse théologique avant Thomas d'Aquin. Le second, Richard de Saint-Victor est considéré comme le fondateur de la mystique médiévale.

Les maîtres principaux et emblématiques de cette abbaye savante restent Hugues et Richard de Saint-Victor. Le premier étant reconnu comme le véritable fondateur de l'école, abbé de 1125 à 1140, est tout à la fois savant, philosophe, mystique et pédagogue. L'ouvrage De sacramentis christianae fidei (1136-1141) est la plus importante synthèse théologique avant Thomas d'Aquin. Le second, Richard de Saint-Victor est considéré comme le fondateur de la mystique médiévale.

Abbés de Saint-Victor[modifier | modifier le code]

Religieux[modifier | modifier le code]

Costume des augustins (gravure de 1811).

Illustre congrégation[modifier | modifier le code]

Les Victorins sont une des plus illustres congrégations du XIIe siècle, dans une orientation urbaine et intellectuelle. Grâce à Hugues et son enseignement complet, l'école prend une dimension universaliste que les Victorins défendent contre ceux qui veulent « déchirer et lacérer ce corps d'ensemble et qui, par un jugement pervers, choisissent arbitrairement ce qui leur plaît »[6].

Principaux victorins[modifier | modifier le code]

XIIe siècle
  • Hugues de Saint-Victor (mort en 1141), abbé de 1125 à 1140, d'une immense érudition, tout à la fois théologien, philosophe et mystique, il est le véritable fondateur de l'école. Il a la volonté d'unir tous les savoirs qui donnera la spécificité à l'école de Saint-Victor.
  • Achard de Saint-Victor (mort en 1171). Son « De unitate Dei » est très proche d'Anselme de Cantorbéry.
  • Richard de Saint-Victor (mort en 1173). Prieur de l'abbaye et l'un des fondateurs de la mystique médiévale.
  • André de Saint-Victor (mort en 1175). Exégète.
  • Pierre le Mangeur (Pierre Comestor, mort après 1179).
  • Jean Sarrazin (vers 1115-vers 1180) Clerc, maître à l'école cathédrale de Poitiers, traducteur de Denys (la novo translatio fut achevée en 1167) et d'un commentaire sur la Hiérarchie… du même. Hugues avait participé à la traduction[7].
  • Adam de Saint-Victor (mort en 1177 ou 1192). Poète et musicien.
  • Garnier de Saint-Victor. Auteur du « Gregorianum », compilation d'interprétations allégoriques de Grégoire le Grand.
  • Gautier de Saint-Victor ou Gauthier, ou Gualterus (mort après 1180). Ce Victorin reste fidèle à une exégèse allégorique. Dans son Contra quatuor labyrinthos Franciæ (Contre les quatre labyrinthes de France) il s'en prend à Pierre Abélard, Pierre Lombard, Pierre de Poitiers et Gilbert de La Porrée et sans le nommer à Godefroy : il est hostile à assoir la théologie sur la philosophie.
  • Godefroy de Breteuil (vers 1130-vers 1194), sous-prieur de Saint-Victor et auteur d'une séquence célèbre du Codex Buranus (ou Carmina Burana) le « Planctus Mariæ Virginis »[8].
  • Godefroy de Saint-Victor (mort en 1194). Son poème fons philosophiæ reprend en vers le programme didactique d'Hugues du Didascalicon. C'est un humaniste chrétien qui éclate dans son Microcosme où il cherche l'harmonie entre l'homme et l'univers.
  • Absalon de Saint-Victor (mort en 1203). Confondu semble-t-il avec l'abbé Absalon de Springkisbach (diocèse de Trèves)[9]. Abbé de Saint-Victor depuis 1198. Auteur d'une cinquantaine de sermons[10]. Absalon de Saint-Victor, est scandalisé de l'intérêt porté à la « conformation du globe, la nature des éléments, l'emplacement des étoiles, la nature des animaux, la violence du vent, la vie des plantes et des racines. » La curiosité envers la création indigne les traditionalistes. Dans l'un d'eux il s'en prend aux abus de son époque : « À quoi servent ces sophismes inextricables qui sont de mode, cette fureur de subtilités où beaucoup se sont perdus ? ». Il dit encore : « Là où domine l'esprit d'Aristote, ne peut régner l'esprit du Christ ».
XIIIe siècle
  • Pierre de Poitiers (mort après 1216)
  • Thomas Gallus (mort en 1246). Formé à Saint-Victor. Auteur de gloses et commentaires sur Pseudo-Denys l'Aréopagite (1238) à partir des traductions de Jean Sarrazin. Il écrit aussi les premières concordances, rangées dans l'ordre alphabétique des notions de l'Écriture, outil pour le travail exégétique.
  • Guillaume d'Auvergne (mort en 1249).
  • Jean de Saint-Victor (mort après 1230), dit Jean le Teutonique, abbé de Saint-Victor entre 1203 et 1229.
XIVe siècle
XVe siècle
XVIIe siècle
  • Simon Gourdan, historien victorin auteur des Vies et maximes saintes des hommes illustres qui ont fleuri dans l'abbaye de Saint-Victor.
  • Jean de Thoulouze, bibliothécaire de l'abbaye vers 1640 et auteur d'un Mémorial de l'abbaye entre 1605 et 1659 (Antiquates regalis abattiæ Sancti Victoris libri duodecim).
  • Jean de Santeul (1630-1697), chanoine et poète, connu pour son Recueil de nouvelles odes sacrées.
XVIIIe siècle

Bibliothèque[modifier | modifier le code]

Extrait du plan de Paris au XVIe siècle de 1756. Fonds BnF. En bas les murs de Paris, à gauche, la Tournelle et le moulin de la Bièvre, l'enceinte de l'Abbaye Saint-Victor traversée par la Bièvre, les faubourgs Saint-Victor en diagonale, le moulin d'Ivry sur sa butte, en haut à droite.

L'abbaye possédait une riche bibliothèque (librairie disait-on à l'époque) ouverte au public. Dans la salle de consultation les manuscrits étaient enchaînés[12]. Mais il y avait d'autres possessions : les manuscrits liturgiques étaient conservés au chœur, certains autres près du réfectoire, pour la lecture à haute voix, à l'infirmerie à destination des malades et mourants, et d'autres encore constitués de doubles réservés par le bibliothécaire (armarius).

L'activité d'enseignement de l'abbaye favorisa le développement du fonds de la bibliothèque. Richement dotée, l'abbaye entretenait une activité de copie au XIIe siècle, par des chanoines mais aussi des copistes professionnels. Des legs enrichirent aussi beaucoup la collection (tels la moitié de la bibliothèque d'Adénulphe d'Anagni vers 1289-1290, ou encore la bibliothèque de Louis Cousin en 1707). Les livres que les chanoines possédaient à leur arrivée à l'abbaye devenaient la possession de la bibliothèque de l'abbaye.

Dans le Pantagruel de Rabelais, on trouve mention de « la librairie Saint-Victor »[b],[c]. À la façon d'une digression terminant le chapitre VII, l'auteur donne une liste de 139 titres de livres imaginaires à l'intention satirique.

Scriptorium[modifier | modifier le code]

La philosophie développée par ces Victorins était de donner un support rationnel à la mystique, aidés de la grâce divine, de l'illumination ou les principes de la vérité innés à l'âme. Un des buts caractéristiques de tous les victorins est de promouvoir la vie spirituelle.

Analyses[modifier | modifier le code]

Exégèse[modifier | modifier le code]

L'exégèse victorine prend son essor avec Hugues. André de Saint-Victor s'en distingue particulièrement par le recours aux sources hébraïques. Plus systématique que son prédécesseur, il joue un rôle qui reste marginal par rapport aux courants dominants de l'exégèse médiévale. Mort en 1175, abbé de l'abbaye de Wigmore en Angleterre (Pays de Galles). Dans De Emmanuel, Richard, puis Gaudefroy s'en prenant vivement à lui, jugeant stérile et étroit son retour au texte hébraïque. Roger Bacon au XIIIe siècle se plaindra de même de l'influence d'André. C'est dire son importance et en fait, De l'Emmanuel favorisa la diffusion de l'interprétation du commentaire d'Isaïe[13].

À la fin du siècle apparaît un « traditionaliste étroit » (J. Châtillon), tel Gautier de Saint-Victor (mort après 1180) ou Absalon de Saint-Victor (mort en 1203). Gautier (ou Gauthier ou Gualterus) prieur de l'abbaye, dans son Contra quatuor labyrinthos Franciæ (vers 1177), attaque des théologiens novateurs, tel Abélard, Pierre Lombard, Pierre de Poitiers ainsi que son disciple Gilbert de La Porrée, pour leur aristotélisme : « au souffle du seul Aristote, ils ont osé, avec une légèreté d'écolier, aborder les ineffables mystères de la Trinité et de l'incarnation », alors que les théologiens d'antan se contentaient de la lecture des Pères de l'Église. Ce texte que l'on peut considérer comme étant contestable rend compte de l'esprit de nouveautés qui effrayaient : la dialectique (et la dispute) envahissait la théologie. Cette conduite anti-scolastique est partagée par Absalon de Saint-Victor, confondu semble-t-il avec l'abbé Absalon de Springkisbach (diocèse de Trèves)[9], abbé de Saint-Victor depuis 1198 est l'auteur d'une cinquantaine de sermons[10]. Dans l'un d'eux il s'en prend aux abus de son époque, allant encore plus loin dans le rejet des sciences séculières : « À quoi servent ces sophismes inextricables qui sont de mode, cette fureur de subtilités où beaucoup se sont perdus ? ». Ou encore : « Là où domine l'esprit d'Aristote, ne peut régner l'esprit du Christ ».

La règle[modifier | modifier le code]

Le développement des chanoines réguliers s'inscrit dans le mouvement de l'organisation contrôlée de la vie cléricale séculière, caractérisée par plusieurs des paliers réformateurs : la période carolingienne avec les règles de Chrodegang de Metz et du concile d'Aix la Chapelle et surtout la Réforme grégorienne au XIe siècle qui promeut la règle de saint Augustin dont naîtront plusieurs familles canoniales. Elle se distingue surtout du régime monastique placé le plus souvent sous la règle bénédictine, très détaillée.

Dans un des nombreux commentaires de la règle de saint Augustin, l’Expositio in regulam sancti Augustini, on voit la règle comme un traité de charité, d'amour du prochain, restaurant la vie pratiquée par les apôtres[d]. Un liber ordinis Sancti Victoris sert de coutumier. L'organisation n'est pas très ferme.

Musique et liturgie[modifier | modifier le code]

La liturgie était sensiblement identique à celle de la Cathédrale, de type séculier c'est-à-dire non monastique. Saint-Victor était aussi un centre musical, comme l'est la cathédrale Notre-Dame de Paris. Sous l'influence du poète Adam de Saint-Victor (✝ v. 1192) une innovation intervient dans le traitement de la séquence, morceau chanté dérivé de l'Alleluia. « Le musicien a toute liberté pour créer des mélodies sur des textes qui ne ressemblent plus à la prose mais qui sont écrits d'après la versification de la poésie médiévale. »[15] Les œuvres d'Adam seront rapidement très populaires.

Terriers, dépendances et revenus[modifier | modifier le code]

plan de 1734
Le quartier Saint-Victor et la Halle aux Vins. Plan Félibien, 1734.
La Bièvre détournée par les moines de Saint-Victor, pour alimenter le moulin et arroser leurs terres, au Xe ou XIIe siècle (plan de Bâle, vers 1550).

Reliques[modifier | modifier le code]

Sous la menace des incursions de pirates normands en Bretagne, il fallut mettre à l'abri la châsse des reliques de saint Malo qui fut transportée vers 963-965 à Paris, par les soins de Salvator, évêque breton d'Alet (Saint-Malo), et de Junanus, abbé de Léhon, d'abord dans l'église Saint-Barthélémy de Paris, puis à l'abbaye de Saint-Victor. Une partie fut ensuite transportée et vénérée à l'abbaye de Saint-Sauve, de Montreuil-sur-Mer.

Prieurés[modifier | modifier le code]

L'influence de l'abbaye s'étend sur les prieurés où elle envoie ses religieux et recueille les revenus comme au prieuré de Saint-Paul d'Aulnay près de Chevreuse.

Vignes[modifier | modifier le code]

Avant 1123 : Girbert (mort en 1123), évêque de Paris donna à l'abbaye plusieurs arpents de vigne à Bagneux[16],[17].

Seigneuries[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le roi Louis VI le Gros fonde l'abbaye de Saint-Victor à Paris. Il lui donne des biens situés à Puiseaux, Orgenoy, Bucy, Corbeilles, Fontenay, Larchant, etc. 1113. Document en latin donné à Châlons-en-Champagne.
  2. « Et trouva la librairie de sainct Victor fort magnifique, mesmement d’aulcuns livres qu’il y trouva, comme Bigua salutis, Bragueta iuris, Pantoufla decretorum, Malogranatum viciorum, Le Peloton de theologie, Le Vistempenard des prescheurs, composé par Pepin, La Couillebarine des preux, Les Hanebanes des evesques, Marmoretus de babouynis & cingis cum commento Dorbellis, Decretum universitatis Parisientis super gorgiasitate muliercularum ad placitum, L’apparition de saincte Gertrude à une nonain de Poissy estant en mal d’enfant, Ars honeste petandi in societate per M. Ortuinum, Le moustardier de penitence, Les Houseaulx, alias les bottes de patience, Formicarium artium [, De brodiorum usu et honestate chopinandi, per Silvestrem prieratem Iacopinum, Le beline en court], Le cabatz des notaires, Le pacquet de mariage, Le creziou de contemplation, Les faribolles de droict, L’aguillon de vin, L’esperon de fromaige, Decrotatorium scholarium, Tartarerus de modo cacandi [, Les fanfares de Romme], Bricot de differentiis soupparum, Le Culot de discipline, La savate de humilité, Le Tripiez de bon pensement, Le Chaudron de magnanimité, Les Hanicrochemens des confesseurs, Les Lunettes des romipetes, Maioris de modio faciendi boudinos, La cornemuse des prelatz, Beda de optimitate tripatum, [La complainte des advocatz sus la reformation des dragées. Des poys au lart cum commento. La profiterolle des indulgences. Aristotelis libri novem de modo dicendi horas canonicas. Iabolenus de Cosmographia purgatorii. Questio subtilissima, Utrum Chimera in vacuo bombinans possit comedere secundas intentiones, et fuit debatuta per decem hebdomadas in concilio Constantiensi.] un très beau travail de bestiaire fantastique jouant avec les premières éditions de faunes et flores du seizième siècle...par Mauro Monaldini Le Maschefain des advbocatz, [Barbouillamenti Scoti. La ratepenade des Cardinaulx. La gaudemarre des neuf cas de conscience], Le Ravasseux des cas conscience, Sutoris adversus quendam qui vocaverat eum friponnatorem, et quod fripponatores non sunt damnati ab ecclesia, Cacatorium medicorum, Le Ramonneur d’astrologie, Le tyrepet des apotycaires, le Baisecul de chirurgie, Antidotarium anime. M. Coccaius depatria diabolorum, dont les aulcuns sont ià imprimez, et les aultres l’on imprime de present en ceste noble ville de Tubinge. » Rabelais, Pantagruel, chapitre VII.

  3. Librairie signifie bibliothèque en moyen français (« Librairie », sur Dictionnaire du Moyen Français)
  4. L’Expositio in regulam sancti Augustini, fut longtemps attribuée à Hugues de Saint-Victor, mais elle est en fait d'un autre chanoine de Saint-Ruf, peut-être même de Lietbert[14]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Robert-Henri Bautier, dans L'abbaye parisienne de Saint-Victor au Moyen Âge, p. 25.
  2. Extrait de la patrologie latine, on peut lire en ligne les 43 pages de l' Essai Sur La Fondation De L'École De Saint-Victor De Paris par Hugonin Flavien de 1842.
  3. Citée dans André Vauchez et Cécile Caby (Dir.), L'histoire des moines, chanoines et religieux au Moyen Âge, Brépols, 2003, p. 226.
  4. André Vauchez et Cécile Caby (Dir.), L'histoire des moines, chanoines et religieux au Moyen Âge, Brépols, 2003 (ISBN 978-2-503-51012-5), p. 244.
  5. Paris : 5e arrondissement
  6. B. Hauréau, p. 169.
  7. Patrologie Latine t. 199
  8. (de) « Autorenliste – Autoren G », sur mgh.de (consulté le ).
  9. a et b Encyclopédie théologique de Jacques-Paul Migne. Voir aussi
  10. a et b Patrologie Latine t. CCXI coll. 8-294
  11. « Journal intime de l'Abbé Mulot (1777-1782) », Maurice Tourneux (éd.), Mémoires de la société de l’histoire de Paris et de l’Île-de-France, 29, 1902, p. 19-124. Numérisé sur gallica.
  12. 85 % des 1081 manuscrits notés dans le catalogue du XIVe siècle de ces livres enchaînés, ont été récupérés par la Bibliothèque Nationale. cf. Dom Jean Becquet, Les bibliothèques de chanoines réguliers… dans Histoire des Bibliothèques françaises, t. 1, Promodis - Éditions du Cercle de la Librairie, 1989, p. 84.
  13. Dahan, Intellectuels… p. 301
  14. Michel Parisse, « Dans le cloître et hors du cloître… », dans Jean Marie Mayeur et al., Histoire du christianisme, des origines à nos jours, t. 5, Desclée, (ISBN 2718906146, OCLC 967238086), p. 154, 391 sqq. et 434, 441.
  15. Luca Ricossa, Guide de la musique du Moyen Âge, Fayard, 1999 p. 247.
  16. Necrol. S. Victor VIII. Cal. Febr, Gall. Chr nov, t. 7 col. 59. cité par Lebeuf, op. cit, p. 414.
  17. Archives nationales de France : S. 2156 (fiefs de La Lisette, de la Pénitencerie, de Saint-Victor).
  18. Cité par l'abbé Jean Lebeuf, dans Histoire du Diocèse de Paris, contenant la suite des Paroisses du Doyenné de Châteaufort, chez Prault à Paris, 1757, t.IX, p. 413-414.
  19. Noël Taillepied : Recueil des antiquitez et singularitez de la ville de Pontoise : ville ancienne du pays du Vequecin françois (page 7).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Encyclopédies[modifier | modifier le code]

  • Agnès Gerhards, Dictionnaire historique des ordres religieux, Fayard, 1998.
  • Jean Jolivet, « Saint-Victor », in Dictionnaire critique de Théologie, PUF, 1998.

Autres ouvrages[modifier | modifier le code]

  • (la) Jean de Thoulouse (1590-1659), Annales abbatialis ecclesiae sancti Victoris Parisiensis, 7 tomes, autographes pour la plus grande partie : BnF ms. Latin 14368-14374 sur Gallica et ms. Latin 14679-14683 (copie avec parties autographes).
  • L'abbaye parisienne de Saint-Victor au Moyen Âge, XIIIe colloque d'humanisme médiéval de Paris (1986-1988), Paris, Brepols-Turnhout, 1991.
  • Jacques Châtillon, La culture de l'école de Saint-Victor au XIIe siècle, dans Entretien sur la renaissance du XIIe siècle, Paris-La Haye, 1968.
  • Jean Longère (éd.), L'abbaye de Saint-Victor au Moyen Âge, Paris-Turnhout, 1991 (OCLC 758520319).
  • Émile Bréhier, Histoire de la philosophie, vol. 1, p. 513 sqq., PUF, 1981.
  • Dom Jean Becquet, Les bibliothèques de chanoines réguliers… & encadré de Gilbert Ouy Saint-Victor de Paris, dans Histoire des Bibliothèques françaises, t. 1, Promodis - Éditions du Cercle de la Librairie, 1989
  • André Vauchez & Cécile Caby (Dir.), L'histoire des moines, chanoines et religieux au Moyen Âge, Brépols, 2003, (ISBN 978-2-503-51012-5) ;
  • Alfred Franklin, Histoire de la bibliothèque de l'abbaye de Saint-Victor à Paris, 1865, Paris, Auguste Aubry, VIII-158 pages, lire en ligne ;
  • Gilbert Ouy, Les manuscrits de l'abbaye de Saint Victor. Catalogue établi sur la base du répertoire de Claude de Grandrue (1514). Tournhout, 1999, (ISBN 978-2-222-02298-5).
  • Fourier Bonnard, Histoire de l'abbaye royale et de l'ordre des chanoines réguliers de Saint-Victor de Paris, Paris, A. Savaète, 2 volumes: volume 1 (1130-1500), 1904 ; volume 2 (1500-1791), 1907.
  • Mabillon, Essai sur la fondation de l'école de Saint-Victor de Paris, dans Patrologie Latine, t. CLXXV, Col. XL-XLIV.
  • Gilbert Dahan, L'Exégèse chrétienne de la Bible en Occident médiéval, XIIe-XIVe siècle, Cerf, 1999.
  • Gilbert Dahan, Les Intellectuels chrétiens et les juifs au Moyen Âge, Cerf, 1990, 638 p.
  • Michel Lemoine, Les notions de « philosophe » et de « philosophie » dans l'école de Saint-Victor, dans Joël Biard, Langage, sciences, philosophie au XIIe siècle, Vrin, 1999, p. 11-22. (ISBN 978-2-7116-1417-2) (aperçu).
  • R. Berndt, André de Saint-Victor (mort en 1175), exégète et théologien, Paris-Turnhout, 1991.
  • Michel Lemoine, « L'abbaye de Saint-Victor : reflet du renouveau spirituel ? », dans Notre Dame de Paris. Un manifeste chrétien (1160-1230), colloque, Thunhout, Brepols, éd. Michel Lemoine, 2004, pp. 107-118 (ISBN 978-2-503-51632-5)
  • Jean-Pierre Willesme, « Saint-Victor de Paris (XII-XVIIIe s.) », dans Annuaires de l'École pratique des hautes études 1982, 1982, p. 52-59 (lire en ligne)
  • Sous la direction d'Isabelle Guyot-Bachy, « La bibliothèque de Saint-Victor et les gens de savoir, XIIe – XVIIIe siècle », dans Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes, 2009, no 17 :
    • Isabelle Guyot-Bachy, « Introduction », p. 191-201 (lire en ligne)
    • Françoise Gasparri, « Constitution et première organisation d’une bibliothèque canoniale au XIIe siècle. L’exemple de Saint-Victor de Paris », p. 203-208 (lire en ligne)
    • Dominique Poirel, « Prudens lector. La pratique des livres et de la lecture selon Hugues de Saint-Victor », p. 209-226 (lire en ligne)
    • Franck Collard, « La bibliothèque de Saint-Victor au service des rénovateurs de l’histoire de France vers 1500 ? », p. 227-240 (lire en ligne)
    • Jean-Pierre Willesme, « La bibliothèque de l’abbaye de Saint-Victor de Paris », p. 241-255 (lire en ligne)
    • Geneviève Artigas-Menant, « La bibliothèque de Saint-Victor et les Lumières », p. 271-281 (lire en ligne)

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