Aïkibudo — Wikipédia

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L'aïkibudo (合気武道, aikibudō?) est un art martial traditionnel d'origine japonaise (budō) essentiellement basé sur des techniques de défense et d’attaque. Il a pour origine l'Aïkido-Yoseikan selon le Centre International de l'Aïkibudo[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Morihei Ueshiba, fondateur de l'Aïkidō, a fait évoluer sa vision de l'art martial tout au long de sa vie. L’aïkido moderne correspond à la forme la plus récente de son enseignement. Avant d'arriver à cette forme épurée, la forme de sa pratique et le nom de son école ont connu des changements. Ueshiba avait ainsi nommé son école Daitōryū aikijūjutsu, en référence au koryu (école traditionnelle ancienne) d'où il tirait ses techniques, puis aiki budō (1930), qui deviendra ultérieurement aikidō (1942).

Certains de ses élèves créeront à leur tour leur propre style; l'un d'eux, Minoru Mochizuki viendra en France promouvoir l'aïkido d'alors. Par la suite, il le modifiera en fonction de ses recherches et développera le style Aïkido-jujutsu du Yoseïkan. Il ralliera ainsi certains pratiquants français séduits par la pluralité des disciplines enseignées en son sein.

L'un d'eux, Alain Floquet, initié à l'aiki jūjutsu, et pratiquant lui-même d'autres arts martiaux, décide de l'enseigner en France. À la recherche des origines des mouvements Aïki, il se verra présenté à divers professeurs célèbres dans divers arts martiaux (Daïto Ryu Aïkijujutsu, Katori shinto ryu…), en plus de l'Aïkido-jujutsu du Yoseïkan appelé aussi Yoseikan Aikido. Plusieurs années après, avec l'autorisation de ses professeurs, il synthétise son propre art, qui ne prend définitivement le nom d'aïkibudo qu'en 1980. L'aïkibudo ne se présente pas comme un concurrent de l’aïkido, mais comme une perception alternative de l'enseignement de Morihei Ueshiba basé en grande partie sur l'enseignement de Minoru Mochizuki.

Surtout développé et enseigné en France, l'aïkibudo est en développement et connait une croissance du nombre de ses pratiquants en Europe et à travers le monde.

« Le Daito Ryu Aikijujutsu et le Katori Shinto Ryu sont les deux berges d'un fleuve, le Yoseikan Shinto Ryu en est le lit dans lequel s'écoule l'aïkibudo. Les berges de ce fleuve sont les rails de la tradition, et l'aïkibudo le flux de la modernité. »

— Pensée en mouvement, Alain Floquet, édition Budo

Description[modifier | modifier le code]

Kanji de l'Aïkibudo.

Le terme aïkibudo est composé de quatre kanji signifiant approximativement :

  • Ai : harmonisation ;
  • Ki : souffle, énergie ;
  • Bu : la force qui permet la paix ;
  •  : voie.

Aïkibudo peut donc se traduire par « la voie de l'harmonie par la pratique martiale ».

Tout comme en Aïkidō, l'essentiel de la pratique consiste en des techniques de défense à mains nues, contre toutes frappes armées ou non, ou contre toutes saisies. Les mêmes principes qui forment la base des deux pratiques. On trouve en outre en aïkibudo des variantes plus anciennes de ces techniques, ainsi que des formes issues d'autres écoles, par exemple des variantes des sutemi waza proposées par le maître Mochizuki et bien connues des judokas.

En outre, quelques armes sont étudiées, le bokken (sabre de bois d’entraînement), le tanto (couteau de bois), le (bâton long). Le pratiquant pourra également, dans le cadre de son étude, s'intéresser à d'autres armes traditionnelles telles le tonfa ou le naginata (hallebarde). La pratique des armes est issue du kobudō.

La philosophie dans la pratique[modifier | modifier le code]

L'assaillant et le défenseur sont dits « partenaires » et non « adversaires » ; ils échangent régulièrement leurs rôles, qui sont déterminés à l'avance. Chacun est amené à tour de rôle à subir les techniques (Uke) et à les appliquer (Tori). Il n'y a donc pas à proprement parler d'affrontement. Ni vainqueur, ni vaincu. L'une des conséquences est qu'il n'existe pas de compétition dans cet art martial.

Toutefois, absence de compétition ne signifie pas exclusion de tout travail spontané ni de travail en opposition ; si une partie de la pratique se fait en « partenariat » pour comprendre les techniques, un travail de randori permet de se confronter différents degrés d'incertitudes, première étape de l'acquisition de « réflexes combatifs » ; par la suite un travail de « kaeshi waza », permet de travailler et d'expérimenter les « contreprises » et les ripostes. Le « partenaire » devient alors « adversaire de travail », pour expérimenter sa progression personnelle et se tester soi-même.

Les grades[modifier | modifier le code]

D'une manière générale — même si dans certains clubs des ceintures de couleur sont attribuées — les aïkibudokas portent une ceinture (obi) soit blanche, soit noire.

L'équivalent du changement de couleur de ceinture est un passage de grade kyu, décerné par le professeur à l'issue d'un examen passé au sein du club. Le débutant, en ceinture blanche, passe successivement six grades kyu, du 6e jusqu'au 1er, qui correspond à la ceinture marron d'autres disciplines. À l'issue de cette progression, on prépare le grade de premier dan, dont l'obtention autorise à porter la ceinture noire et le hakama, et marque officiellement le passage de l'état de débutant à celui de pratiquant. Les grades dan sont décernés par un jury fédéral après examen. Les pratiquants, portant la ceinture noire, sont appelés yudansha.

Lexique[modifier | modifier le code]

Les commandements pour le salut[modifier | modifier le code]

Le professeur n'est pas celui qui dicte directement les commandements. Le professeur est devant ses élèves et son élève le plus avancé dicte les saluts aux autres élèves.

  1. Seiza : Mettez-vous à genoux !
  2. Shomen ni rei : Salut des élèves du professeur au Shinzen
  3. Sensei ni rei : Les élèves saluent le professeur
  4. Otagai ni rei : Salut aux présents
  5. Kiritsu : Levez-vous !

Les déplacements - Tai Sabaki[modifier | modifier le code]

  • Nagashi : Pivot à 180° sur le pied avant
  • Irimi : Pivot de 45 degrés après un léger avancement du pied avant
  • O-Irimi : Pivot d'un maximum de 180 degrés après un passage du pied arrière à l'avant
  • Iraki : Déplacement vers le côté
  • Hiki : Déplacement avec un retrait arrière, le pied avant rejoint le pied arrière en s'effaçant de l'axe d'attaque.

Les frappes[modifier | modifier le code]

Niveau

  • Jodan : tête
  • Chudan : abdomen
  • Gedan : sous la ceinture

Tsuki-Uchi-Waza (poing et frappes)

  • Choku-Tsuki : coup de poing avec la force du corps poussant vers l'avant
  • Koshi-Tsuki : aussi appelé Gyaku-Tsuki, coup avec un pivot des hanches dans le sens du coup
  • Hiki-Tsuki : avec un recul du bassin sans déplacement de l'appui arrière
  • Jun-Uchi : frappe du haut vers le bas (soit avec le revers du poing, Uraken, ou le tranchant, Shuto)
  • Hineri-Uchi : avec le pivot des hanches dans le sens du coup, donné avec le coude (Empi) ou en Uraken
  • Gyaku-Uchi : Uraken avec le pivot des hanches dans le sens contraire du coup
  • Omote-Yoko-Men-Uchi : Shuto sur le côté de la tête
  • Ura-Yoko-Men-Uchi : inversé du précédent

Keri-Waza (jambe)

  • Mae-Geri : vers l'avant avec la plante du pied
  • Mawashi-Geri : circulaire avec le bol du pied
  • Ura-Mawashi-Geri :circulaire en revers
  • Yoko-Geri : de côté avec le tranchant du pied
  • Ushiro-Geri : vers l'arrière avec le talon ou la plante du pied
  • Hitsui-Geri : avec le genou vers l'avant
  • Hiza-Geri : avec le genou vers l'avant après un agrippement de la tête

3 Kata existent pour les frappes :

  • Tsuki-Uchi no kata : kata des poings et frappes
  • Happōken kata : kata des huit directions du poing
  • Keri goho no kata : kata des cinq directions de coups de pied

Les saisies[modifier | modifier le code]

  • Junte dori : saisie directe du poignet
  • Dōsoku te dori : saisie du poignet inversé
  • Gyaku te dori : saisie du poignet et tirer vers soi
  • Ryote dori : saisie des deux poignets
  • Ryote ippo dori : saisie d'un poignet à deux mains
  • Sode dori : saisie par une manche (au-dessus du coude)
  • Ryosode dori : saisie par les deux manches (au-dessus du coude)
  • Mae eri dori : saisie d'un des cols du haut
  • Muna dori : saisie des deux cols du haut
  • Ushiro ryote dori : saisie arrière des 2 poignets
  • Ushiro uwate : saisie par derrière (encerclement par-dessus les bras)
  • Ushiro shitate : saisie par derrière (encerclement par-dessous les bras)
  • Ushiro eri dori : saisie du col par derrière
  • Ushiro katate dori eri shime : saisie d'un bras et étranglement par derrière

Les chutes - Ukemi[modifier | modifier le code]

Les chutes ukemi (réception du corps) sont en fait des roulades utilisées dans la pratique de l'Aïkido et l'Aïkibudo pour éviter de se blesser. On les appelle conformément : brise-chutes.

  • Mae Ukemi : chute avant
  • Ushiro Ukemi : chute arrière
  • Yoko Ukemi : chute de côté

Kobudo[modifier | modifier le code]

Le programme de l'Aikibudo intègre également le maniement des armes, regroupé sous le terme Kobudo, qui signifie "art martial ancien". Le Kobudo de l'aikibudo est issu d'une école d'arme japonaise : le Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu. La pratique des armes en Aikibudo comporte :


Le Kobudo enseigné au sein de l'Aikibudo ne doit pas être confondu avec Le kobudo d'Okinawa qui est un art martial distinct.

Daito ryu[modifier | modifier le code]

Le Daïto ryu est l'art secret du clan des Takeda. Art de guerre au départ enseigné uniquement par ce clan, ce sont des techniques de clé de bras et de jambes très efficaces et mortelles.

Le Daïto ryu est au programme de l'aïkibudo. Il fait partie de l'histoire martiale de Maître Alain Floquet qui l'a apprise de Maître Takeda Tokimune. Le pratiquant d'aïkibudo doit connaître un certain nombre de techniques de Daïto ryu pour son passage de grade du deuxième Dan pour lequel il présente les 10 techniques à genoux de la première série de cette école (Ikkajo).

Le Ki[modifier | modifier le code]

Le Ki représente l'énergie, la source vitale de chaque individu, il est donné à la naissance de chaque être.

L'Aikibudo comme tous les autres arts martiaux, se sert de l'énergie de l'adversaire (son Ki) pour la retourner contre lui. Mais pas seulement, chaque pratiquant tout au long de sa pratique se voir enrichir son propre ki, le développer ou plutôt le canaliser, c'est là que prend tout le sens de Ai et Ki l'harmonie de l'énergie.

Peu de pratiquants en prennent conscience, avant d'avoir atteint un certain niveau de pratique. Mais sa perception se fait de plus en plus grande avec le temps.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « CERA Centre International de l'Aikibudo », sur CERA Centre International de l'Aikibudo (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]