7,5-cm PaK 39 — Wikipédia

7,5-cm PanzerabwehrKanone 39
Image illustrative de l'article 7,5-cm PaK 39
7,5-cm PaK 39 L/48 sur JagPz. IV/48.
Caractéristiques de service
Type Canon de char
Service 1944 - 1945
Utilisateurs Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Drapeau de la Hongrie Royaume de Hongrie
Drapeau de la Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie (après-guerre)
Drapeau de la Suisse Suisse (après-guerre)
Conflits Seconde Guerre mondiale
Production
Concepteur Rheinmetall-Borsig
Caractéristiques générales
Poids du canon et de l'affût 1 235 kg
Longueur du canon seul 3 855 mm
Longueur en calibre L/48
Calibre 75 mm
Cadence de tir 10 - 15 obus par minute
Vitesse initiale 450 - 990 m/s
Portée pratique 2 000 m
Portée maximale 7 700 m
Munitions 75x495mmR
Sprgr.34
Pzgr.39
Pzgr.40
Gr.38 Hl/B
Gr.38 Hl/C
Durée de vie 5 000 - 7 000 obus
Alimentation Manuelle
Hausse 15° à -8°
Jagpanzer 38(t) : 10° à -6°
Azimut 24°
Jagdpanzer 38(t) :
5° (gauche) et 11° (droite)
Mécanisme Culasse semi-automatique à glissement horizontal
Mise à feu électrique
Syst. d'absorption du recul Hydropneumatique
Organe de visée Turmzielfernrohr 5f (TZF5f) 2.5 x 25°[1]

Le 7,5 cm Pak 39 L/48 (7,5 cm PanzerabwehrKanone modèle 39, ou Panzerjägerkanone 39) est un canon allemand de la Seconde Guerre mondiale équipant des chasseurs de chars. Adapté du canon antichar 7,5 cm PaK 40L/46 et similaire au canon de char KwK 40, il est l'armement principal des Jagdpanzer IV/48 et Jagdpanzer 38(t), au début de 1944.

Conception[modifier | modifier le code]

Conçu à la fin de 1943, le canon est construit par Rheinmetall-Borsig dans son usine d'Unterlüß et par Seitz-Werke GmbH à Bad Kreuznach. Il arme les Jagdpanzer IV à partir de [2]. Bien que dénommé PaK, il utilise les mêmes munitions (75 x 495 mm R) que les canons embarqués KwK 40 et StuK 40 de 43 et 48 calibres, à douilles plus courtes que celles du PaK 40 tracté (75 x 714 mm R)[3]. La culasse, elle aussi raccourcie, est de type à obturateur semi-mécanique et à mise à feu électrique. Si le canon du Jagpanzer IV conserve son frein de bouche, celui du Jagdpanzer 38(t) en est dépourvu[4].

Bien que marquant le pas face aux nouveaux chars lourds ennemis à la fin de la guerre[5], il était envisagé qu'il équipe certains chasseurs de chars légers restés à l'état de projet ou de prototype, tels le panzerkleinzerstörer E-5 « Rutscher », le E-25 dans un premier temps, ou les Jagdpanzer 38(d) et Jagdpanzer E-10 « Hetzer »[6],[7]. Une version PaK 39/1 à canon fixe et sans recul fut aussi étudiée pour un hypothétique Jagdpanzer 38(t) « Starr »[5],[8].

Si l'on se réfère à la production des deux chasseurs de chars, le nombre de PaK 39 avoisine les 3 607 exemplaires.

Après la défaite du Troisième Reich, la nouvelle Tchécoslovaquie conserve le canon pour son ST-I, l'Armée suisse dotant ses Jagdpanzer 38(t), rebaptisés Jagdpanzer G-13, d'un frein de bouche[9].

Munitions[modifier | modifier le code]

Les obus sont les mêmes que ceux utilisés pour les canons de 75 mm de vingt-quatre, quarante-six, quarante-trois ou quarante-huit calibres[10],[11]. En plus de diverses munitions à usages tactiques (fumigènes, incendiaires, d'entraînement), les dotations comprennent des munitions explosives (sprenggranaten) et antichars (panzergranaten).

Sprenggranate 34[modifier | modifier le code]

Destiné à traiter les cibles dites « molles », l'obus explosif HE s'utilise en tir direct ou indirect. Il peut percer environ 20 à 25 mm de blindage.

Poids de l'obus : 5,74 kg

Quantité d'explosif : 680 g

Vitesse initiale : 550 m/s

Panzergranate 39[modifier | modifier le code]

La Pzgr. 39 est l'obus antichar standard, avec un corps en acier. Classé APCBC-HE-T, cela indique qu'il est doté d'une coiffe de pénétration, d'une ogive balistique, d'un traçant et d'une petite charge explosive, de 18 g, destinée à exploser 0,15 seconde après impact dans l'intérieur du véhicule ciblé.

Poids de l'obus : 6,8 kg

Vitesse initiale : 790 m/s

Performances antichars de la Pzgr.39[12],[13],[14] :

Distance Pénétration

à 30 degrés

100 m 106 mm
500 m 96 mm
1 000 m 85 mm
1 500 m 74 mm
2 000 m 64 mm

Panzergranate 40 (HK)[modifier | modifier le code]

L'obus APCR, rare, cher et très efficace à courte portée est constitué d'un noyau dur (Hartkern) au carbure de tungstène. Doté d'une forte vitesse initiale qui décroit avec la distance, il use prématurément le tube et le manque stratégique de son composant entraîne la restriction d'emploi puis l'arrêt de production en 1943.

Poids de l'obus : 4,1 kg

Vitesse initiale : 990 m/s

Performances antichars de la Pzgr.40[12],[13],[14] :

Distance Pénétration

à 30 degrés

100 m 143 mm
500 m 120 mm
1 000 m 97 mm
1 500 m 77 mm

Une autre Pzgr. 40 (W) fut développée, en peu d'exemplaires : de même taille, le corps de cet obus-ersatz est en fer (W n'est pas en ce cas le symbole du wolfram, « tungstène », mais bien l’abréviation de Weicheisen, « fer doux »). Sa vitesse initiale aussi importante n'empêche pas des performances antichars 25 à 50 % moindres que celles de la Pzgr.39.

Granatepatrone 38 Hohlladung[modifier | modifier le code]

Schéma des obus à charge creuse Holladung

Utilisant non la vitesse cinétique mais un effet chimique, plusieurs modèles de munitions HEAT à charge creuse furent développés. Efficace à toutes distances, leur effet pâtit néanmoins de la rotation balistique du canon et de sa trop forte vitesse initiale, qui rend cette munition des plus imprécises au-delà de 500 m environ. La munition sera peu utilisée.

Poids de l'obus : 3,4 kg (HL/A), 4,6 kg (HL/B), 5 kg (HL/C)

Quantité d'explosif : 508 g (HL/B), 635 g (HL/C)

Vitesse initiale : 450 m/s

Munition Hohlgranaten 38
Modèle HL/B

(fin-1942)

HL/C

(déb-1944)

pénétration à 30° 75 mm 100 mm

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Panzerjager suisse G-13, armé d'un PaK 39 muni d'un frein de bouche
  1. 2.5 = grossissement / 25° = champs de vision
  2. (en) « Jagdpanzer IV Sd. Kfz. 162 – 75mm L/48 (1944) », sur Achtung panzer
  3. (en) « 7,5 cm Pak 39 (L/48) »
  4. « Hetzer, étude opérationnelle », Trucks & Tanks magazine,‎ (ISSN 1957-4193)
  5. a et b (en) « Jagdpanzer 38(t) », sur Achtung panzer
  6. « Wehrmacht 1946, l'arsenal de la dernière chance », Ligne de Front H.S 12,‎ (ISSN 1958-7600)
  7. Yann Mahé et Laurent Tirone, Wehrmacht 46, l'arsenal du Reich, vol. 1 Heer & panzerwaffe, Aix-en-Provence, Caraktère, , 160 p. (ISBN 978-2-916403-12-0)
  8. Selon TnT magazine no 3, op.cit., 14 exemplaires de la version « rigide » ont été construits.
  9. « Hetzer » (http://www.trucks-tanks.com/trucks-tanks3.php), Trucks & Tanks magazine,‎ (lire en ligne)
  10. Munitions du PaK 40
  11. Munitions du KwK 40
  12. a et b (en) Gander et Chamberlain, « Penetration performance » [PDF]
  13. a et b (en) Hogg, « Penetration performance » [PDF]
  14. a et b « Armes antichars de la Seconde Guerre mondiale » [PDF]