35e armée (Russie) — Wikipédia

35e armée, puis
35e armée combinée
Image illustrative de l’article 35e armée (Russie)
Actuel emblème de la 35e armée combinée (de l'Armée de terre russe).

Création 1941
Activité 1941-1945 et depuis 1969
Pays Drapeau de l'URSS Union soviétique,
puis Drapeau de la Russie Russie
Branche  Armée de terre russe
Type Armée mécanisée
Rôle combat interarmes
Fait partie de District militaire est
Garnison Belogorsk
Guerres Seconde Guerre mondiale
invasion de l'Ukraine par la Russie depuis 2022
Batailles Mandchourie 1945 et Kiev 2022
Décorations Ordre du Drapeau rouge
Commandant lieutenant-général Alexandre Semionovitch Santchik (depuis 2020)

La 35e armée est une grande unité soviétique qui monte la garde en Extrême-Orient russe face aux Japonais, de 1941 à 1945, puis participe à l'offensive soviétique de Mandchourie.

En 1969, la 35e armée combinée du Drapeau rouge (en russe 35-я общевойсковая Краснознамённая армия ; en abrégé 35 ОА) est recréée au sein de l'Armée de terre soviétique, affectée à l'Extrême-Orient russe. Depuis 1992 une des armées russes, elle fait actuellement partie du district militaire est.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

La 35e armée soviétique est créée en juillet de 1941 en Extrême-Orient russe. Elle comprenait les 35e, 66e et 78e divisions d'infanterie, ainsi que la 109e division fortifiée. Il a défendu la frontière soviétique dans le kraï du Primorié, au sein du front d'Extrême-Orient.

Le , la 35e armée rejoint le groupe des forces maritimes. Le elle participe à l'offensive soviétique de Mandchourie avec les 66e, 264e et 363e divisions d'infanterie, ainsi que les 109e et 8e divisions fortifiées, les 125e, 208e et 209e brigades motorisées[1],[2].

Liste des commandants[modifier | modifier le code]

Seconde formation[modifier | modifier le code]

En 1966, la montée des tensions entre l'Union des républiques socialistes soviétiques et la République populaire de Chine entraîne le renforcement des forces soviétiques affectées le long de la frontière sino-soviétique. Le 29e corps d'armée est déplacé du Nord Caucase en Extrême-Orient russe, puis est renforcé jusqu'à être renommé « 35e armée combinée » le , avec son état-major à Belogorsk, dans l'oblast de l'Amour.

En décembre 1991, la CEI remplace l'URSS (accord de Minsk le 8 ; accords d'Alma-Ata le 21 ; dissolution de l'Union le ). Les Forces armées soviétiques deviennent les « Forces armées conjointes de la CEI », avant d'être partagées à partir de 1992 entre les différents nouveaux États souverains en fonction de leur lieu de garnison. Les forces armées de la fédération de Russie sont créées le , puis le commandement commun de la CEI est dissous en juin 1993. La 35e armée soviétique devient donc la 35e armée russe, avec des effectifs réduits.

Depuis la réforme de 2010, le district militaire est dispose de cinq grandes unités pour protéger la Sibérie orientale et l'Extrême-Orient russe : de l'ouest vers l'est, la 36e arméeOulan-Oudé, au sud du Baïkal), la 29e arméeTchita, en Transbaïkalie), la 35e armée (à Belogorsk, sur les rives de l'Amour), la 5e arméeOussouriïsk près de Vladivostok, au bord du Pacifique) et le 68e corps d'arméeIoujno-Sakhalinsk, sur Sakhaline).

Composition[modifier | modifier le code]

La 35e armée comprend en 2018 les unités suivantes :

Commandants[modifier | modifier le code]

Époque soviétique[modifier | modifier le code]

Fédération de Russie[modifier | modifier le code]

  • Lieutenant-général Evgeni Vyssotsky (1989 – 1991)
  • Lieutenant-général Evgeni Nikolaïevitch Malakhov (1993 – 1996)
  • Lieutenant-général Anatoli Mikhaïlovitch Noutrikhine (1996 – 1999)
  • Lieutenant-général Alexandre Vladimirovitch Koutikov (1999 – 2002)
  • Lieutenant-général Oleg Salioukov (2002 – 2003)
  • Lieutenant-général Nikolaï Vassilievitch Bogdanovski (2003 – 2006)
  • Lieutenant-général Igor Nikolaïevitch Tourtcheniouk (2006 – 2011)
  • Lieutenant-général Sergueï Vitalievitch Solomatine (2011 – 2017)
  • Lieutenant-général Sergueï Valerievitch Tchebotariov (2017 – 2020)
  • Lieutenant-général Alexandre Santchik (2020 – 2023)
  • Lieutenant-général Sergueï Nirkov (2023, en cours)

Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022[modifier | modifier le code]

Avancée des forces russes du jusqu'à la mi-mars (la 36e armée à l'ouest, VDV et 35e armée à l'est).

Dans le contexte de la crise russo-ukrainienne, des unités des 38e, 64e, 69e, 107e et 165e brigades de la 35e armée sont identifiées en Biélorussie (autour de Yelsk, Mazyr et Assipovitchy)[5] en janvier 2022 ; leur déploiement renforce les forces des districts militaires Ouest et Sud, frontaliers de l'Ukraine.

Le , premier jour de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les unités de pointe de la 35e armée pénètrent sur le territoire ukrainien, en roulant plein sud sur la rive droite du Dniepr, à l'ouest du réservoir de Kiev. La colonne russe passe donc à travers la zone d'exclusion de Tchernobyl, capturant au passage la ville fantôme de Prypiat et sa centrale nucléaire, ainsi que Tchernobyl. Fin février et début mars 2022, la 35e armée combinée, regroupant environ huit groupes tactiques de bataillon (BTG), reste en second échelon derrière la 36e armée, formant de longs embouteillages. Début mars, les éléments de la 35e sont en soutien des troupes aéroportées utilisées comme infanterie (les 31e et 45e brigades, ainsi que la 98e division)[6], ces dernières engagées à Dymer et Irpin, débouchant sur le nord-ouest de Kyiv[7].

Le , la 69e brigade est localisée à côté de Poliske, tandis que la 64e brigade occupe encore Boutcha. Le lendemain, les unités battent en retraite, évacuant jusqu'en Biélorussie. La frontière près de Prypiat est atteinte par les troupes ukrainiennes le [8]. La 64e brigade est accusée d'avoir commis des crimes de guerre sur des civils pendant l'occupation de Boutcha, le service de renseignements du ministère ukrainien de la Défense publiant même le la liste des 1 648 membres de ses deux BTG[12].

Début avril, les forces russes sont retirées du Nord de l'Ukraine et de Biélorussie pour être redéployées plus à l'est. Au , un BTG de la 38e brigade est identifié près de Velykyï Bourlouk (à l'est de Kharkiv) en réserve en arrière du front, l'état-major de la 35e armée est à Valouïki (en territoire russe, dans l'oblast de Belgorod)[13], tandis que les autres unités, trop abimées pour rester opérationnelles, sont probablement envoyées se faire recompléter[14]. Fin avril, la 38e brigade serait déployée à Tchkalovske (face à Tchouhouïv, à l'est de Kharkiv), la 64e à l'ouest d'Izioum, juste en arrière du front[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. "35-я армия" [35th Army]. samsv.narod.ru (in Russian). Archived from the original on 3 March 2016. Retrieved 2016-02-13.
  2. "35-я армия" [35th Army]. victory.mil.ru (in Russian). Ministry of Defence of the Russian Federation. Archived from the original on 1 December 2008. Retrieved 1 December 2008.
  3. (en) « Russian Army: Military units (Locations, equipment and re-armaments) », sur russiadefence.net.
  4. (en) Catherine Harris et Frederick W. Kagan, « Russia's Military Posture: Ground Forces Order of Battle » [PDF], sur www.criticalthreats.org, , p. 22.
  5. (en) « Tracking Russian deployments near Ukraine – Autumn-Winter 2021-22 », sur rochan-consulting.com, .
  6. (en) Henry Schlottman, « Update for Kyiv's Western Outskirts », sur twitter.com, .
  7. (en) Henry Schlottman, « overall map showing Rus. avenues of advance », sur twitter.com, .
  8. (en) « Ukrainian airborne assault troops in control of Pripyat town and parts of state border between Belarus and Ukraine », sur liveuamap.com (consulté le ).
  9. (uk) « Военные преступники непосредственно участвующие в совершении военных преступлений против народа Украины в г. Буча – военнослужащие 64 отдельной мотострелковой бригады 35 ОА ВВО », sur gur.gov.ua,‎ .
  10. Jean-Sébastien Soldaïni, « Guerre en Ukraine : ce que l'on sait de ce soldat russe surnommé le "boucher de Boutcha" », sur francetvinfo.fr, .
  11. (uk) « Данные убийц жителей Бучи появились в открытом доступе », sur donpress.com,‎ .
  12. La liste[9] aurait été obtenue grâce à des hackers se réclamant du collectif Anonymous, mais daterait de 2018[10] ; n'y figure pas notamment l'officier accusé d'avoir commandé l'unité responsable des crimes à Boutcha, le lieutenant-colonel Azatbek Asanbekovitch Omourbekov (Азатбек Асанбекович Омурбеков), dont l'identité, l'adresse, l'e-mail et le numéro de téléphone de son domicile ont été ensuite diffusés par la presse ukrainienne[11].
  13. (en) « Russian advances in Ukraine », sur uawardata.com (consulté le ).
  14. Michel Goya, « Quarante-cinquième jour : état des forces et perspectives », sur legrandcontinent.eu, .
  15. (en) « Russian advances in Ukraine », sur uawardata.com (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]