1922 en dadaïsme et surréalisme — Wikipédia

Cet article présente les faits marquants de l'année 1922 en dadaïsme et surréalisme.

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Éphémérides[modifier | modifier le code]

Janvier[modifier | modifier le code]

  • 1er janvier
    André Breton s'installe au 42 rue Fontaine[1], au-dessus de deux cabarets appelés « Le Ciel » et « L'Enfer » et en face d'un troisième appelé « Le Néant »[2].

  • Breton annonce dans la revue Comœdia l'ouverture pour le mois de mars d'un « Congrès international pour la détermination des directives et la défense de l'esprit moderne » : « Il s'agit avant tout d'opposer à une certaine formule de dévotion au passé - il est question constamment de la nécessité d'un prétendu retour (?) à la tradition - l'expression d'une volonté, qui porte à agir avec le minimum de références, autrement dit, à se placer au départ en dehors du connu et de l'inconnu[3]. »

  • Le comité du Salon des Indépendants dirigé par le peintre Paul Signac refuse deux œuvres de Francis Picabia dont Le Chapeau de paille mais accepte La Danse de Saint-Guy. Protestation de Picabia sous la forme d'un tract qu'il distribue à l'entrée du salon[4]
  • Tristan Tzara refuse de participer à ce congrès : « Je préfère me tenir tranquille plutôt que d'encourager une action que je considère comme nuisible à cette recherche du nouveau que j'aime trop, même si elle prend les formes de l'indifférence. » Breton réagit par une malheureuse mise en garde « contre les agissements d'un personnage connu pour le promoteur d'un "mouvement" venu de Zurich qu'il n'est pas utile de désigner autrement. » Paul Eluard, Théodore Fraenkel, Benjamin Péret et Jacques Rigaut, rejoints par Jean Cocteau, soutiennent Tzara contre Breton. Seul Louis Aragon reste fidèle[5].
  • Aragon lâche définitivement la médecine. Jacques Doucet l'engage et, avec Breton, ils rassemblent dans la bibliothèque de leur mécène les ouvrages qui ont contribué « à la formation de la mentalité poétique de leur génération[6]. »

Février[modifier | modifier le code]

Mars[modifier | modifier le code]

Philippe Soupault par Robert Delaunay

  • Interrompue depuis le mois d', la revue Littérature reparaît sous une nouvelle présentation. Breton et Soupault en sont les directeurs[8]. Note de Francis Picabia : « Ne pas s'admirer, ne pas s'enfermer dans l'école révolutionnaire devenue pompier, ne pas admettre de spéculation mercantile, ne pas checher la gloire officielle, ne s'inspirer que de la vie, n'avoir comme idéal que le mouvement continu de l'intelligence[9]. »

  • Breton publie dans Cœmedia l'article « Après Dada… » dans lequel il attaque Tristan Tzara et fixe la mort de Dada aux alentours de mai 1921, c'est-à-dire au moment du « procès Barrès ». C'est probablement au même moment que Jacques Rigaut écrit sous la forme d'un fait divers ironique « On a trouvé hier dans le jardin du Palais-Royal, le cadavre de Dada. On présumait un suicide (car le malheureux menaçait depuis sa naissance de mettre fin à ses jours) quand André Breton a fait des aveux complets »[10].

  • Tzara répond à Breton dans les colonnes de Cœmedia : « un jour ou l'autre, on saura que avant dada, après dada, sans dada, envers dada, pour dada, contre dada, avec dada, malgré dada, c'est toujours dada. Mais que cela n'a aucune importance. »[10].
  • Eluard et Gala rejoignent Ernst et sa femme à Cologne. Gala affiche sa liaison avec le peintre sans se désunir du poète.
  • Annulation du « Congrès ».

Avril[modifier | modifier le code]

Mai[modifier | modifier le code]

  • À Cracovie, parution du premier numéro de la revue Zwrotnica (L'Interrupteur)[14].

Juin[modifier | modifier le code]

  • À Berlin publication du premier numéro de la revue Perevoz Dada (Transbordeur Dada) par Serge Charchoune[16].
  • Dans le quatrième numéro de la nouvelle série de la revue Littérature, André Breton (désormais seul directeur de la revue) fait paraître un texte hostile à Tristan Tzara improprement signé Raoul Huelsenbeck (au lieu de Richard Huelsenbeck). Même le mot Dada y est banni[17].

Juillet[modifier | modifier le code]


  • Publication dans la revue Vanity Fair à New York de souvenirs de Tristan Tzara quant à la naissance de Dada. Le projet avait été demandé par le couturier et mécène Jacques Doucet[18].
  • À l'exposition coloniale de Marseille, Antonin Artaud est impressionné par un spectacle de danses cambodgiennes.
  • Aragon est à Berlin. Il y écrit Les Plaisirs de la capitale - ses bas-fonds, ses jardins secrets[19].

Août[modifier | modifier le code]

Septembre[modifier | modifier le code]


  • À l'initiative de René Crevel, début des expériences des sommeils hypnotiques chez Breton[20]. Breton : « Après dix jours, les plus blasés, les plus sûrs d'entre nous demeurent confondus, tremblants de reconnaissance et de peur, autant dire ont perdu connaissance devant la merveille. »
  • Congrès Constructivisme-dadaïsme à Weimar à l'initiative de Theo van Doesburg qui invite les Dadas Hans Arp, Hans Richter et Tristan Tzara ce qui en surprend quelques uns qui ne voient dans le dadaïsme qu' « une force destructrice et déclassée en regard des nouvelles perspectives constructivistes. »[21].
  • À Vienne (Autriche) publication du livre Buch neuer Kunstler (Le Livre des nouveaux artistes) avec une préface de Lajos Kassák enthousiaste pour les Dadas : « Les dadaïstes affirment le fanatisme de la destruction [...] Et leur travail fut une action des plus révolutionnaires, ils l'accomplirent non pas dans l'intention de vivre dans un monde meilleur, mais parce que la vie dans ce monde dans de telles conditions, ils ne pouvaient plus la supporter[16]. »

Octobre[modifier | modifier le code]


  • Lettre de Tristan Tzara à Jacques Doucet : « J'étais en correspondance avec A. Savinio qui vivait à ce moment ave c son frère G. De Chirico à Ferrare. Par lui, mon adresse se répandit en Italie comme une maladie contagieuse. Je fus bombardé de lettres de toutes les contrées d'Italie. Presque toutes commençaient avec « caro amico » mais la plupart de mes correspondants me nommaient « carissimo e illustrissimo poeta ». Cela me décida vite de rompre les relations avec ce peuple trop enthousiaste[22]. »
  • Bien qu'il se juge « impropre à de telles manifestations », Robert Desnos participe aux expériences de sommeils hypnotiques. Dans une lettre à Denise Lévy, Simone Breton témoigne : « Desnos apporte, endormi, un ton de prophète qui énonce dans un style mystérieux, symbolique, des choses mieux que la vérité si elles ne sont pas la vérité. Ce n'est pas une femme nerveuse qui parle, mais un poète imprégné de tout ce que nous aimons et croyons s'approcher du fin mot de la vie. »
    En communication « télépathique » avec Marcel Duchamp, à New York, Desnos dicte des jeux de mots, des à-peu-près et autres homophonies autour du nom de Rrose Sélavy[23].

Novembre[modifier | modifier le code]

  • Breton est à Barcelone pour une exposition consacrée à Francis Picabia. Il écrit la préface du catalogue.

  • Breton prononce une conférence intitulée Caractère de l'évolution moderne et de ce qui y participe[20] : « J'estime que le cubisme, le futurisme et Dada ne sont pas, à tout prendre, trois mouvements distincts et que tous trois participent d'un mouvement plus général dont nous ne connaissons encore précisément ni le sens ni l'amplitude. C'est la première fois peut-être que s'impose si fort en art un certain côté hors-la-loi que nous ne perdrons pas de vue en avançant Dada, sa négation insolente, son égalitarisme vexant, le caractère anarchique de sa protestation, son goût du scandale pour le scandale, enfin, toute son allure offensive, je n'ai pas besoin de vous dire de quel cœur longtemps j'y ai souscrit. Il n'y a qu'une chose qui puisse nous permettre de sortir, momentanément au moins, de cette affreuse cage dans laquelle nous nous débattons et ce quelque chose c'est la révolution, une révolution quelconque, aussi sanglante qu'on voudra, que j'appelle encore aujourd'hui de toutes mes forces. Tant pis si Dada n'a pas été cela, car vous comprenez bien que le reste m'importe peu. Il ne serait pas mauvais qu'on rétablît pour l'esprit les lois de la Terreur. »
  • À Barcelone, Breton écrit le poème Le Volubilis et je sais l'hypoténuse dont le titre a été noté lors d'une séance d'hypnose de Desnos.

Décembre[modifier | modifier le code]

Cette année-là[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. André Breton, Œuvres complètes, tome 1, Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, Paris, 1988, (ISBN 2-07-011138-5), p. XLIV.
  2. Pierre Daix, La Vie quotidienne des surréalistes (1917-1932), éditions Hachette, Paris, 1993, p. 151.
  3. Breton, OC tome 1, p. XLIV & p. LXIII et Daix, p. 142.
  4. Marc Dachy, Archives Dada. Chroniques, Hazan, Paris, 2005, (ISBN 2-7541-0009-1), p. 520.
  5. Daix, p. 144.
  6. Daix, p. 147.
  7. Dachy 2005, p. 520.
  8. Breton, OC tome 1, p. XLIV.
  9. Sarane Alexandrian, L'Art surréaliste, Éditions Hazan, Paris, 1969, p. 46.
  10. a et b Bitton, 2019, p. 263
  11. Paul Eluard, Poésies complètes, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 1968, p. LXII.
  12. Bitton 2019, p. 264 et Daix, p. 146.
  13. Laurent Le Bon (sous la direction de), Dada, Éditions du Centre Pompidou, Paris, 2005, p. 282.
  14. Dachy, p. 224.
  15. Werner Spies, La Révolution surréaliste, Paris, Centre Pompidou, 2002, p. 120.
  16. a b c et d Dachy 2005, p. 522.
  17. Dachy 2005, p. 523.
  18. Le texte sera réédité en 1931 sous le titre Some memoirs of Dadaïsme par le critique Edmond Wilson. Dachy 2005, p. 60.
  19. Texte qui paraîtra dans Le Libertinage sous le titre de Paris la nuit. Jean-Paul Clébert, Dictionnaire du Surréalisme, Éditions du Seuil & A.T.P., Chamalières, 1996 (ISBN 978-2-02-024588-3), p. 49.
  20. a b c et d Breton, OC tome 1, p. XLV.
  21. Serge Lemoine, Dada, Hazan, Paris, 1991-2005, p. 92 et Dachy 2005, p. 523.
  22. Dachy, p. 30.
  23. Entendre « Éros c'est la vie ». Paul Eluard, Poésies complètes, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 1968. Appareil critique de Marcelle Dumas et Lucien Scheler, p. LXII.
  24. Adam Biro et René Passeron, Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs, Office du livre/Presses universitaires de France, (ISBN 2-13-037280-5), p. 279.
  25. Giovanni Lista, Dada libertin et libertaire, L'Insolite, Paris, 2005, p. 175.
  26. Biro & Passeron, p. 190.
  27. Alexandrian, p. 106.
  28. Artpress, janvier 2007.
  29. Clébert, p. 49.
  30. Spies, p. 126.
  31. 54 × 46 cm. Museum for Kunst, Copenhague. Reproduction dans (fr + en) Alix Agret (dir.) et Dominique Païni (dir.), Surréalisme au féminin ?, In fine, (ISBN 978-2-38203-116-2), p. 95.
  32. 87 × 59 cm. Civica museo d'arte contemporanea, Milan. Reproduction dans Dossier de l'art n° 160, février 2009, p. 46.
  33. 25 x 19,5 cm. Il ne reste qu'une reproduction conservée à la Bibliothèque nationale de France selon Didier Ottinger (sous la direction de), Dictionnaire de l'objet surréaliste, Gallimard & Centre Pompidou, Paris, 2013. (ISBN 978-2-07-014181-4), p. 308. Reproduction dans André Breton, Le Surréalisme et la Peinture, Gallimard, 1928-1965, p. 90.
  34. Collection Lydia Bau, Hambourg. Spies, p. 101.
  35. Biro & Passeron, p. 17.
  36. Reproduction dans Gabriele Crepaldi, L'Art moderne 1900-1945, Gründ, 2006, p. 202.
  37. 93 × 102 cm. Collection particulière. Reproduction dans Breton 1965, p. 31.
  38. Reproduction dans Dachy, p. 525.
  39. 50,5 × 65 cm. Isarël Phoenix Art Collection, Tel-Aviv. Reproduction dans Dachy, p. 407.
  40. Jacques Meuris, René Magritte, Taschen, Cologne, 1997, p. 50.
  41. 132 × 141 cm. Washington, National gallery of art. Reproduction dans L'Œil no 771, janvier 2024, p. 95.
  42. 40,2 × 26,8 cm. National Museum of Modern Art, Tokyo. Reproduction dans Dachy, p. 530.
  43. Lemoine, p. 72.
  44. 83 × 71 cm. Collection Mr and Mrs. George L. Lindermann, New York. Reproduction dans Connaissance des arts no 600, décembre 2002, p. 44.
  45. 198 × 158 cm. Tate Gallery, Londres. Reproduction dans Connaissance des arts no 600, décembre 2002, p. 45.
  46. 160 × 130 cm. Ludwig Museum, Cologne. Reproduction dans Dachy, p. 287.
  47. Reproduction dans Le Monde diplomatique n° 673, avril 2010, p. 28.
  48. Dachy 2005, p. 323.
  49. Reproduction dans L'Œil no 613, mai 2009, p. 59.
  50. Le Bon, p. 875.
  51. Lemoine, p. 56.
  52. 17,8 × 14 cm. Collection particulière, Paris. Reproduction dans Dachy, p. 235.
  53. Reproduction dans Beaux Arts magazine no 75, janvier 1990, p. 26.
  54. Aurélie Verdier, L'ABCdaire de Dada, éditions Flammarion, 2005, p. 51.

Article connexe[modifier | modifier le code]