217 av. J.-C. — Wikipédia

Chronologies
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Le Gaulois Ducarios décapite le général romain Flaminius à la bataille de Trasimène, Joseph-Noël Sylvestre, Musée des beaux-arts de Béziers.
-220 -219 -218  -217  -216 -215 -214
Décennies :
-240 -230 -220  -210  -200 -190 -180
Siècles :
-Ve -IVe  -IIIe  -IIe -Ier
Millénaires :
-IIIe -IIe  -Ier  Ier IIe
Calendriers

Cette page concerne l'année 217 av. J.-C. du calendrier julien proleptique.

Événements[modifier | modifier le code]

  • 11 février : éclipse solaire[1],[2].
  • Début mars : bataille indécise devant Plaisance entre Hannibal et le consul Sempronius.
  • 8 avril (15 mars du calendrier romain) : début à Rome du consulat de Cnaeus Servilius Geminus et Caius Flaminius Nepos (pour la seconde fois). Flaminius meurt à Trasimène et est remplacé par Marcus Atilius Regulus (consul suffect pour la seconde fois)[3].
  • Printemps : victoire navale majeure de Cnaeus Cornelius Scipio Calvus sur la flotte carthaginoise à la bataille de l'Èbre[4].
  • 22 juin : Les Égyptiens, sous la direction de Ptolémée IV Philopator, écrasent l'armée séleucide conduite par Antiochos III à la bataille de Raphia, en Palestine[5]. Fin de la quatrième guerre de Syrie. À Raphia, l’armée séleucide comprend 62 000 fantassins et 12 000 cavaliers. L’armée de Ptolémée Philopator réunit 70 000 fantassins et 5 000 cavaliers. Mobilisation de 20 000 soldats indigènes en Égypte, recrutés par Sosibios. Ils prennent conscience de leur force et retournent leurs armes contre le pouvoir lagide qui est obligé de leur faire des concessions.
  • 24 juin : à la bataille du lac Trasimène, Hannibal défait les légions romaines à quelques lieues de Rome[6].
    • À la tête de 90 000 hommes, pour la plupart Gaulois, Hannibal franchit l’Apennin et entre en Étrurie. Il traverse une région marécageuse pendant quatre jours et quatre nuits, perdant la plupart des bêtes de somme ainsi que son œil. Flaminius Nepos prend position à Arretium pour défendre les passages de l’Apennin, Cn. Servillius Geminus à Arminium pour couvrir le versant Adriatique. En dévastant le pays, Hannibal attire Flaminius dans la région du lac Trasimène. Positionnés sur les hauteurs qui dominent le lac, les Carthaginois enveloppent complètement les Romains. Quinze mille Romains sont tués avec Flaminius, vingt mille sont faits prisonniers. Hannibal perd quinze cents hommes. Il ordonne à ses hommes d’abandonner leur armement et de dépouiller les morts pour s’équiper à la romaine.
    • Flaminius Nepos, élu consul plébéien, entre en conflit avec le Sénat. Par crainte d’être retenu à Rome, il prétexte un voyage et gagne l’Italie du Nord, ce qui provoque l’ire des sénateurs. On lui envoie une délégation pour le rappeler : il refuse. Il prend possession de sa charge. Présage défavorable : au moment du sacrifice la victime déjà frappée s’échappe et inonde de sang plusieurs des assistants. Au moment où il va marcher contre Hannibal, son État-major lui conseille d’attendre l’arrivée de son collègue Cn. Servillius. Il passe outre. On part. Son cheval s’abat sous lui et le jette à terre. Il accumule les maladresses et tombe dans le piège tendu par Hannibal au lac Trasimène : arrivé le soir aux abords du lac, il est pris au matin dans le brouillard alors que les Carthaginois sont sur les hauteurs.
    • Le consul Quintus Fabius Maximus Verrucosus Cunctator (le temporiseur) est nommé dictateur après la bataille[6]. Hannibal, qui n’est qu’à 130 km de Rome, se détourne vers l’Ombrie (la ville ne peut être prise qu’après un long siège, et il n’en a pas les moyens). Il libère sans rançon les prisonniers italiens pris au cours de la bataille, puis lance un appel à leurs patries pour se coaliser contre Rome. Le sénat romain résiste à la tentation de traiter avec Carthage. Les alliés italiens de Rome ne font pas défection. Rome a le temps de se remettre. Tandis qu’Hannibal passe au Picenum puis en Apulie, Rome mobilise et confère la dictature à Q. Fabius Maximus. Celui-ci pratique une guerre d’usure en refusant systématiquement la bataille. Hannibal marche sur le Sud dans l’espoir de provoquer une insurrection générale, mais est encore trompé dans son attente. Carthage, aux prises avec les Romains en Espagne, le laisse sans secours. Réduit à ses seules forces, il se trouve paralysé à la fin de l’année.
  • Été :
  • Octobre : Arsinoé III épouse son frère Ptolémée IV[9] (ou en 220 av. J.-C.)[10].
  • 17-23 décembre : célébration des Saturnales à Rome, à la suite de la réforme du culte de Saturne. Les Saturnales sont adaptées aux Kronia grecques[12]. Pendant leur célébration l'égalité est complète entre maîtres et esclaves[13].

Décès[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. François Clément et Viton de Saint-Allais, L'Art de vérifier les dates des faits historiques, des inscriptions, des chroniques et autres anciens monumens, avant l'ère chrétienne..., Moreau, (présentation en ligne)
  2. Carte de l'éclipse solaire du 11 février 217 av. J.-C.
  3. François Clément et Viton de Saint-Allais, L'Art de vérifier les dates, Paris, Moreau, (présentation en ligne)
  4. Arthur M. Eckstein, Senate and General : Individual Decision Making and Roman Foreign, University of California Press, , 381 p. (ISBN 978-0-520-05582-7, présentation en ligne)
  5. Catherine Grandjean, Geneviève Hoffmann, Jean-Yves Carrez-Maratray, Le monde hellénistique, Armand Colin, , 352 p. (ISBN 978-2-200-24237-4, présentation en ligne)
  6. a et b (en) John Drinkwater et Timothy Venning, Chronology of the Roman Empire, London/New York, Continuum International Publishing Group, (ISBN 978-1-4411-5478-1, présentation en ligne)
  7. Pallas, vol. 46, Faculté des lettres et sciences humaines, Université de Toulouse-Le Mirail, (présentation en ligne)
  8. Paul A. Cartledge, Anthony J. S. Spawforth, Hellenistic and Roman Sparta : A Tale of Two Cities, Routledge, , 304 p. (ISBN 978-0-415-03290-2, présentation en ligne)
  9. Peter Green, Alexander to Actium : The Historical Evolution of the Hellenistic Age, University of California Press, , 970 p. (ISBN 978-0-520-08349-3, présentation en ligne)
  10. Florence Bertholet, Anne Bielman Sánchez, Regula Frei-Stolba, Égypte, Grèce, Rome : les différents visages des femmes antiques : travaux et colloques du séminaire d'épigraphie grecque et latine de l'IASA 2002-2006, Berne, Peter Lang, , 395 p. (ISBN 978-3-03911-291-3, présentation en ligne)
  11. Jean Jolly, Histoire du continent africain : de la préhistoire à 1600, vol. 1, Éditions L'Harmattan, , 240 p. (ISBN 978-2-296-32664-4, présentation en ligne)
  12. Raymond Bloch, Recherches sur les religions de l'Italie Antique, Librairie Droz, , 135 p. (ISBN 978-2-600-03336-7, présentation en ligne)
  13. Joël Schmidt, Vie et mort des esclaves dans la Rome Antique, Albin Michel, , 288 p. (ISBN 978-2-226-19928-7, présentation en ligne)
  14. André Clérici et Antoine Olivesi, La République romaine, Presses universitaires de France, (présentation en ligne)
  15. André Piganiol, La conquête romaine, Presses universitaires de France, (présentation en ligne)
  16. J. A. Buchon, Histoire universelle des religions, vol. 2, Administration de librairie, (présentation en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]