Îles des Antipodes — Wikipédia

Îles des Antipodes
Antipodes Islands (en)
Vue des îles des Antipodes (Île des Antipodes au centre, Île Bollons à g.)
Vue des îles des Antipodes (Île des Antipodes au centre, Île Bollons à g.)
Géographie
Pays Drapeau de la Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande
Archipel Îles sub-antarctiques de Nouvelle-Zélande
Localisation Océan Pacifique
Coordonnées 49° 40′ 15″ S, 178° 45′ 59″ E
Superficie 62 km2
Nombre d'îles 2
Île(s) principale(s) Île des Antipodes, Île Bollons
Point culminant Mont Galloway (366 m sur Île des Antipodes)
Administration
Démographie
Population Aucun habitant
Autres informations
Géolocalisation sur la carte : îles subantarctiques de Nouvelle-Zélande
(Voir situation sur carte : îles subantarctiques de Nouvelle-Zélande)
Îles des Antipodes
Îles des Antipodes
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
(Voir situation sur carte : océan Pacifique)
Îles des Antipodes
Îles des Antipodes
Île en Nouvelle-Zélande

Les îles des Antipodes ou îles Antipodes[1]sont un archipel néo-zélandais inhabité situé à 830 km à l'est-sud-est de l'île Stewart.

L'archipel est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO avec les autres îles sub-antarctiques de Nouvelle-Zélande. Les îles des Antipodes forment une réserve naturelle et leur accès est restreint.

Géographie[modifier | modifier le code]

Carte topographique de l'archipel.

L'archipel est constitué d'une Île principale, l'île des Antipodes, d'environ 60 km2 de superficie, de l'île Bollons un peu plus au Nord (2 km2) et de plusieurs îlots (île Leeward, l'île Inner Windward, l'île Outer Windward, l'île Archwa et l'île Orde Lees) et stacks.

Le point culminant de l'archipel est le mont Galloway qui s'élève à 366 mètres de hauteur sur l'île principale, et dépasse de peu le mont Waterhouse (361 mètres).

L'archipel était à l'origine appelé Îles des Pénantipodes, ce qui signifie « Îles proches des antipodes », car il est la terre émergée la plus proche des antipodes de Londres, au Royaume-Uni. Au fil du temps le nom en est venu à être abrégé en « Îles des Antipodes », laissant certains à penser que ses découvreurs européens n'en avaient pas réalisé la localisation exacte[2]. Son point antipodal réel, 49° 41′ N, 1° 14′ O, est en fait situé en mer, à une trentaine de kilomètres à l'est de Cherbourg, en France, sur le banc de sable de la commune de Gatteville-le-Phare.

Climat[modifier | modifier le code]

Les îles des Antipodes sont situées dans une zone tempérée, mais aucun mois ne dépasse 10 °C de température moyenne ; le climat est donc classé comme étant un climat de toundra (ET), selon la classification de Köppen.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le dépôt de vivres pour naufragés en 2009.
Baie du sud des Îles Antipodes où débarquèrent les naufragés du Spirit of The Dawn et où s'échoua le Totorore.

En 1886, un tesson de poterie dont on ignore l'origine aurait été découvert à 0,61 mètre (2 pieds) sous la surface du sol de la principale île[3]. Cependant, ce tesson ne figure pas dans la collection du musée Te Papa Tongarewa à Wellington[4], où il serait exposé[5]. Par conséquent, cela ne permet pas d'affirmer que l'archipel a été visité avant sa découverte par les Européens.

L'archipel des îles des Antipodes fut découvert en 1800 par le capitaine Henry Waterhouse, le capitaine du navire britannique HMS Reliance. En 1803, le beau-frère de Waterhouse, George Bass, obtient du gouverneur de la Nouvelle-Galles du Sud, Philip Gidley King, un monopole pour la pêche dans une zone comprenant les îles Antipodes, probablement parce qu'il sait que cette région contient une importante population d'otaries à fourrure. Bass part de Sydney vers le sud en 1803 et n'est jamais revenu. C'est peu après sa disparition que commence l'exploitation intensive des otaries à fourrure de l'archipel.

L'île abrite à une époque une population de 80 personnes engagées dans le commerce de la fourrure. Une bataille oppose alors les Américains aux Britanniques pour l'exploitation des ressources de l'île. Les marchands importants de Sydney comme Simeon Lord, Henry Kable et James Underwood sont engagés dans ce commerce tout comme les Américains Daniel Whitney et Owen Floger Smith. Après 1807, la chasse aux otaries devient occasionnelle et les chargements de peaux sont moins importants du fait de la quasi-extermination de la colonie d'otaries des îles.

Plus tard, une tentative pour implanter du bétail sur l'île échoue. En 1893, le navire Spirit of the Dawn sombre au large des côtes de l'archipel. Les 11 membres d'équipage survivants (sur 18) restent près de trois mois sur l'île. Ils vivent alors comme des naufragés et se nourrissent de puffins crus, de moules et de racines durant 87 jours. Ils finissent par attirer l'attention du navire à vapeur Hinemoa grâce à un drapeau fabriqué à partir de leur voile.

Il est à noter qu'il existait un dépôt de vivres bien approvisionné pour d'éventuels naufragés à l'autre extrémité de l'île. Toutefois, du fait de leur mauvais état de santé et du terrain escarpé, les naufragés ne se sont jamais aventurés là où se situait le dépôt et ignoraient donc son existence. En 1908, ce même dépôt est utilisé par l'équipage du President Félix Faure qui venait de s'échouer à Anchorage Bay[6]. Le dernier naufrage sur l'archipel est celui du yacht Totorore en juin 1999, qui coûta la vie à deux personnes.

Conservation[modifier | modifier le code]

Comme sur beaucoup d'autres îles, les rongeurs introduits accidentellement ont créé des problèmes en s'attaquant à la faune indigène. Une campagne de levée de fonds, la « Million Dollar Mouse », a été lancée en 2012 pour récolter des fonds pour un programme d'éradication, dans le cadre du programme du gouvernement néo-zélandais « Predator Free 2050 » (2050 sans prédateurs)[7]. Au cours de l'hiver 2016, le Ministère de la Conservation de Nouvelle-Zélande a largué de trois hélicoptères un total de 65 tonnes d'appâts, et a fait chercher les rongeurs restants à l'aide de chiens entraînés à cela. Ainsi, les quelque 200.000 souris vivant sur l'île des Antipodes ont été éliminées[8],[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (fr) Encyclopédie Larousse [1], Îles Antipodes ou Antipodes Islands
  2. (en) « Antipodes Islands: New Zealand's subantarctic islands », New Zealand Department of Conservation (consulté le ).
  3. (en) « AtoJs Online — Appendix to the Journals of the House of Representatives — 1886 Session I — H-24 Page 6 », sur atojs.natlib.govt.nz (consulté le )
  4. (en) « Loading... | Collections Online - Museum of New Zealand Te Papa Tongarewa », sur collections.tepapa.govt.nz (consulté le )
  5. « Te Ao Hou The Maori Magazine [electronic resource] », sur teaohou.natlib.govt.nz (consulté le )
  6. Le Petit Journal illustré du 2 août 1908
  7. (en) « Department of Conservation selling access to rare species », Stuff.co.nz, (consulté le ).
  8. (en) « Million Dollar Mouse successfully eradicates mice from Antipodes Island », The Beehive (consulté le ).
  9. (en) « NZ hails 'Million Dollar Mouse' success », BBC News, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • E.J. Godley, « The Botany of Antipodes Island », New Zealand Journal of Botany, vol. 27,‎ , p. 531-563
  • Peter Entwisle, Taka, A Vignette Life of William Tucker 1784–1817, Dunedin: Port Daniel Press,
  • Rowley Taylor, Straight Through from London, the Antipodes and Bounty Islands, New Zealand, Christchurch, Heritage Expeditions New Zealand Ltd, , 415 p. (ISBN 0-473-10650-7)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]