Évolution territoriale des possessions des Habsbourg — Wikipédia

Évolution territoriale du domaine autrichien des Habsbourg entre 1282 et 1918.

Cet article recense l'évolution territoriale des possessions de la maison de Habsbourg, depuis les origines de la dynastie jusqu'à la fin de l'Autriche-Hongrie en 1918.

Généralités[modifier | modifier le code]

La maison des Habsbourg tire son origine du château de Habsbourg, actuellement en Suisse. En 1278, la famille devient souveraine de terres situées dans l'actuelle Autriche. Par mariage et conquête, la maison de Habsbourg se retrouve au fil des siècles à la tête d'un vaste ensemble de territoires situés principalement en Europe centrale.

L'archi-maison fournit tous les empereurs du Saint-Empire romain germanique entre 1452 et 1740 puis devenue maison de Habsbourg-Lorraine de 1745 à la dissolution du Saint-Empire en 1806.

Quelles que soient les époques, les possessions des Habsbourg ne forment jamais un pays unifié, chaque province étant gouvernée selon ses propres traditions. D'ailleurs, jusqu'au milieu du XVIIe siècle, elles ne sont pas nécessairement gouvernées par les mêmes membres de la famille. À partir de cette époque, les Habsbourg s'orientent vers une centralisation croissante, qui conduit à la formation de l'empire d'Autriche en 1804 et qui culmine après les révolutions de 1848. L'abandon de cette politique donne naissance à l'Autriche-Hongrie en 1867. Les différents problèmes ethniques de l'empire des Habsbourg conduisent à l'effondrement de l'Autriche-Hongrie après sa défaite dans la Première Guerre mondiale, à l'abdication de la dynastie et à la dispersion de ses possessions entre plusieurs nouveaux États.

Certains membres de la maison de Habsbourg règnent à différentes époques sur d'autres territoires, sans que ceux-ci fassent nécessairement partie des possessions de la maison proprement dites. La branche aînée règne sur l'Espagne, les Pays-Bas Espagnols et la Franche-Comté, les royaumes de Sicile et de Naples ainsi que sur le duché de Milan ainsi que ses possessions outre-mer de 1516 à 1700. Une branche cadette règne sur la Toscane de 1765 à 1801 et de 1814 à 1859 ; pendant son exil, elle règne sur Salzbourg de 1803 à 1805, et sur Wurtzbourg de 1805 à 1814. Une autre branche règne sur l'Autriche antérieure de 1803 à 1805 et sur Modène de 1814 à 1859, tandis que Marie-Louise, seconde épouse de Napoléon Ier et fille de l'empereur d'Autriche François, est duchesse de Parme entre 1814 et 1847. De plus, le Second Empire mexicain est dirigé entre 1863 et 1867 par Maximilien Ier, frère de François-Joseph Ier d'Autriche.

Chronologie[modifier | modifier le code]

Les origines: de la Suisse vers l'Autriche[modifier | modifier le code]

1108
Première utilisation documentée du nom de la maison de Habsbourg[1],[2],[3].
Carte de la région correspondant actuellement à la Suisse vers 1200. Les possessions des Habsbourg sont indiquées en violet.
XIe siècle - XIIIe siècle
Les Habsbourg règnent depuis le château de Habsbourg, sur des fiefs des duchés de Souabe et de Bourgogne actuellement situés dans le canton d'Argovie, en Suisse. Ils acquièrent divers territoires, en particulier le landgraviat de Haute-Alsace.
1273
Rodolphe IV de Habsbourg devient Roi des Romains, c'est-à-dire empereur du Saint-Empire romain germanique, sous le nom de Rodolphe Ier.
Rodolphe Ier vainc Ottokar II de Bohême à la bataille du Marchfeld et s'attribue les possessions autrichiennes de ce dernier : Autriche et Styrie. Ces territoires, les États héréditaires, forment dès lors le cœur des possessions de la Maison de Habsbourg.
Les Habsbourg connaissent une première grave défaite face aux Suisse à Morgarten. Les révoltes des Suisses conduisent peu à peu à la perte par les Habsbourg de la quasi-totalité des territoires situés dans l'actuelle Suisse.
1335
À la mort d'Henri de Goritz, l'empereur Louis IV accorde les duché de Carinthie et la marche de Carniole aux Habsbourg.
1369
À la mort de Margarete Maultasch, le comté de Tyrol est inclus dans le patrimoine des Habsbourg.
1415
Dans le cadre du Grand Schisme d'Occident, Frédéric IV d'Autriche est mis au ban de l'Empire. À la demande de l'empereur Sigismond Ier, la Confédération suisse envahit et annexe des terres relevant de l'Autriche antérieure. Les Habsbourg perdent l'Argovie et les Freie Ämter.
Le traité de Bâle consacre l'indépendance de fait de la Confédération suisse vis-à-vis des Habsbourg.

La monarchie universelle[modifier | modifier le code]

Les héritages de Charles Quint[modifier | modifier le code]

  • 1519 : Charles Quint est élu empereur germanique et se trouve en position de mettre la main sur Milan.

Les débuts de la branche cadette d'Autriche[modifier | modifier le code]

Possessions des Habsbourg en 1547 après la bataille de Mühlberg.
Possessions des Habsbourg d'Espagne (en rouge) et d'Autriche (en jaune) en 1700.
  •  : Charles Quint assigne à son frère Ferdinand les possessions autrichiennes des Habsbourg.
  • 1635 : dans le cadre d'une politique interventionniste en Allemagne, la maison d'Autriche cède par le traité de Prague la Lusace à l'électorat de Saxe.
  • 1640 : l'indépendance du Portugal marque le début du déclin de la branche ainée des Habsbourg qui finira par léguer le royaume d'Espagne et le reste de son empire à une branche cadette des Bourbons, issue de Philippe V d'Espagne.

L'unification de l'Europe Centrale[modifier | modifier le code]

L'expansion à l'Est[modifier | modifier le code]

Partages de la Pologne

Stabilisation et rationalisation du territoire[modifier | modifier le code]

Difficile gestion des nationalismes et dissolution[modifier | modifier le code]

À ce stade, la double monarchie apparaît aux observateurs de l'époque comme une combinaison politique complexe, certes destinée à évoluer pour donner leur place aux minorités slaves qui représentent la moitié de la population, mais dont l'existence apparaît nécessaire pour éviter à l'ensemble de ces peuples de tomber sous la domination de l'Allemagne ou de la Russie[4].

Mais la suite des bouleversements provoqués par la Grande Guerre :

Conséquences de la dissolution[modifier | modifier le code]

  • Actuellement, les anciens territoires de l'Autriche-Hongrie sont répartis entre les 13 États successeurs ou États suivants qui ont hérité des territoires des États successeurs :
  • Roumanie : 106.992 km2 - 15,84 % de la superficie totale
  • Hongrie : 93.030 km2 - 13,76 %
  • Autriche : 83.858 km2 - 12,41 %
  • République Tchèque : 78.549 km2 - 11,62 %
  • Ukraine : 65.344 km2 - 9,67 %
  • Croatie : 56.594 km2 - 8,37 %
  • Bosnie et Herzégovine : 51.129 km2 - 7,56 %
  • Slovaquie : 49.036 km2 - 7,25 %
  • Pologne : 32.179 km2 - 4,76 %
  • Serbie : 21.506 km2 - 3,18 %
  • Slovénie : 20.273 km2 - 3,00 %
  • Italie : 16.859 km2 - 2,49 %
  • Monténégro : 616 km2 - 0,09 %

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Portrait », Habsburg online (consulté le )
  2. « Habsburger Gedenkjahr 2008 », art-tv.ch (consulté le )
  3. « Habsburger Gedenkjahr 2008 », Staatsarchive Aargau (consulté le )
  4. E. Haumant, commentaire à la carte 48 dans l’Atlas de Géographie Historique de F. Schrader, Hachette 1896.