État-major général des Forces armées de la fédération de Russie — Wikipédia

État-Major général des Forces armées de la fédération de Russie
Генеральный штаб Вооружённых сил Российской Федерации
Pavillon du Genchtab.
Étendard de l'État-major général des Forces armées de la fédération de Russie.

Création 1711
Pays Drapeau de l'Empire russe Empire russe,
Drapeau de l'URSS Union soviétique, puis
Drapeau de la Russie Russie
Type État-major
Rôle Commandement
Fait partie de Forces armées de la fédération de Russie
Composée de 14e centre de communication
Garnison Moscou
Surnom Genchtab
Guerres Seconde Guerre mondiale
Première guerre d'Afghanistan
Commandant Général d'armée Valéri Vassilievitch Guérassimov

L’État-major général des Forces armées de la fédération de Russie (en russe : Генеральный штаб Вооружённых сил Российской Федерации, communément appelé Genchtab, Генштаб) est l'institution centrale gérant l'administration, les opérations et la logistique des forces armées russes. Il est appelé « général » pour le différencier des autres états-majors sous ses ordres. Le chef de l'État-major général travaille sous l'autorité du gouvernement, notamment du ministre de la Défense (presque toujours un militaire), lui-même aux ordres du commandant-en-chef, le président de la fédération de Russie.

Historique[modifier | modifier le code]

Empire russe[modifier | modifier le code]

Le Palais de l'État-Major, donnant sur la place du Palais à Saint-Pétersbourg, utilisé par le Genchtab sous l'Empire russe.

En 1711, Pierre le Grand avait mis en place un « service du quartier-maître » (kvartirmeisterskaïa tchast), renommé « état-major général (general'nyi shtab) en 1763 sous le règne de Catherine II et dissous en 1796[1].

En imitation du Grand État-Major général (en allemand : le große Generalstab, d'où dérive le Genchtab russe) prussien, un « directorat principal de l'état-major » est créé en 1863 par le ministre de la Guerre Dmitri Milioutine[2] à Saint-Pétersbourg, qui devient l'« État-major principal » en 1866 (installé dans le Palais de l'État-Major) pour gérer l'Armée impériale russe, sous les ordres de l'empereur. Pour former les officiers d'état-major (les genchtabisty)[3], ils sont envoyés à l'Académie militaire impériale (renommée ensuite Académie militaire de l’état-major général). Les chefs de cet état-major principal furent :

La défaite lors de la guerre russo-japonaise entraîne quelques réformes, avec notamment le changement de nom en « État-Major général », dont les chefs furent :

Pendant la Première Guerre mondiale, l'État-Major général est au service du « quartier-général du commandant suprême » (Ставка Верховного Главнокомандующего), la Stavka.

Union soviétique[modifier | modifier le code]

Après la révolution d'Octobre, le Conseil des commissaires du peuple confie l'État-major général à Nicolas Mikhailovitch Potapov (ru) du au . L'Armée russe s'effondrant, elle est remplacée par l'Armée rouge des ouvriers et paysans (RKKA), qui se dote d'un petit état-major opérationnel installé dans le centre-ville de Moscou. À la fin de la guerre civile russe, l'État-Major est rétabli, développant progressivement son administration. L'Académie militaire de l'Armée rouge est renommée « Académie militaire Frounze » en 1925.

Le , il reprend le nom d'« État-Major général ».

Le , la Stavka (Ставка, traduisible par « quartier-général ») est remise sur pied autour de Joseph Staline, qui devient le la « Stavka du haut-commandement » (Ставку Верховного командования) puis le la « Stavka du commandement suprême » (Ставку Верховного Главнокомандования). L'Académie Frounzé est déménagée pour la durée du conflit à Tachkent, le Genchtab se réfugie à Arzamas pendant la bataille de Moscou, mais la Stavka reste à Moscou auprès de Staline. L'État-Major général est maintenu sous les ordres de la Stavka, chargé des aspects techniques de la planification stratégique, avec à sa tête successivement :

La Stavka est dissoute en . En , le Genchtab prend le nom d'« État-Major général des forces armées de l'Union soviétique », avec notamment pour mission de planifier un conflit contre l'OTAN (tel que simulé par exemple dans le scénario « Sept jours jusqu'au Rhin »). Se rajoute à partir de cette date un commandant-en-chef des forces terrestres (le premier fut Gueorgui Joukov, remplacé dès le par Ivan Koniev). Les chefs du Genchtab pendant la guerre froide furent :

L'échec du putsch de Moscou du 19 au , mené entre autres par le ministre de la Défense Dmitri Iazov, avec déploiement en ville des chars T-80 des divisions Tamanskaïa et Kantemirovskaïa, entraîne le suicide d'Akhromeïev et le remplacement de Moiseev.

Fédération de Russie[modifier | modifier le code]

Le nouveau bâtiment (datant de 1979-1987) qui abrite désormais le Genchtab, métro Arbatskaïa.

Après la dislocation de l'URSS, le Genchtab prend le le nom d'« État-Major général des Forces armées de la fédération de Russie » (en russe : Генеральный штаб Вооружённых сил Российской Федерации). En 1998, l'Académie Frouzé et l'Académie Malinovski (spécialisée dans les unités de chars) fusionnent pour former l'« Académie interarmes des forces armées russes ».

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) David Schimmelpenninck van der Oye et Bruce W. Menning, Reforming the Tsar's Army : Military Innovation in Imperial Russia, Cambridge & Washington, Cambridge University Press & Woodrow Wilson Center Press, , 361 p. (ISBN 0-521-81988-1, présentation en ligne), p. 146.
  2. Schimmelpenninck van der Oye et Menning 2004, p. 147.
  3. Jean Lopez, Berlin : Les offensives géantes de l'Armée Rouge, Vistule-Oder-Elbe (12 janvier-9 mai 1945), Paris, Economica, coll. « Campagnes & stratégies » (no 80), , 644 p. (ISBN 978-2-7178-5783-2), p. 78.
  4. (en) Philip A. Bayer, Evolution of the Soviet General Staff 1917-1941, New York, Garland, , 249 p. (ISBN 0-8240-8051-3).
  5. (ru) Vitalii Ivanovitch Feskov, K. A. Kalashnikov et Valeri Ivanovitch Golikov, Sovetskai︠a︡ Armii︠a︡ v gody "kholodnoĭ voĭny," 1945-1991 [« L'Armée soviétique pendant la guerre froide 1945-1991 »], Tomsk, Tomskii gos. universitet,‎ , 244 p. (ISBN 5-7511-1819-7).
  6. « Qui est Valéri Guerassimov, le nouveau commandant de l'offensive russe en Ukraine? », sur BFMTV (consulté le )
  7. (ru) « Герасимова назначили командующим Объединенной группировкой войск », RIA Novosti,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Sergei Chtemenko (trad. Jean Champenois), L'état-major général soviétique en guerre (1941-1945), Moscou, Éditions du Progrès, , 430 p. (BNF 34294969, LCCN 73345296).
  • (en) Pavel Felgenhauer, « Russia's Imperial General Staff », Perspective, vol. XVI, no 1,‎ (présentation en ligne).
  • (en) John Erickson, The Russian Imperial/Soviet General Staff, College Station, Center for Strategic Technology, , 112 p. (OCLC 8489396, LCCN 81067769).
  • (ru) М. В. Захаров [Zakharov], Генеральный штаб в предвоенные годы [« L'État-Major général d'avant-guerre »], Moscou, AST : Liuks,‎ (1re éd. 1989), 766 p. (ISBN 5-17-029679-7, lire en ligne).
  • (ru) Ю. Н. Балуевский, Генеральный штаб Российской армии : история и современность [« L'État-Major général de l'Armée russe : histoire et présent »], Moscou, Akademicheskii proekt,‎ , 477 p. (ISBN 5-8291-0662-0).

Articles connexes[modifier | modifier le code]