Équipe de France de football — Wikipédia

Équipe de France
Écusson de l' Équipe de France
Généralités
Association FFF
Confédération UEFA
Emblème Le coq gaulois
Couleurs Bleu, blanc et rouge
Surnom Les Bleus
Les Tricolores
Stade principal Stade de France
Classement FIFA en stagnation 2e ()[1]
Personnalités
Sélectionneur Didier Deschamps
Capitaine Kylian Mbappé
Plus sélectionné Hugo Lloris (145)
Meilleur buteur Olivier Giroud (57)
Rencontres officielles historiques
Premier match
( Belgique, 3-3)
Plus large victoire 14-0, Gibraltar
()
Plus large défaite 1-17, Danemark[Note 1]
()
Palmarès
Coupe du monde Phases finales : 16
Médaille d'or, Coupe du MondeMédaille d'or, Coupe du Monde Vainqueur en 1998 et 2018
Championnat d'Europe Phases finales : 10
Médaille d'or, EuropeMédaille d'or, Europe Vainqueur en 1984 et 2000
Ligue des nations Phases finales : 1
Médaille d'or, Europe Vainqueur en 2021
Coupe des champions CONMEBOL–UEFA Phases finales : 1
Médaille d'or, monde Vainqueur en 1985

Maillots

Domicile

Extérieur

Actualités

Pour la compétition en cours, voir :
Campagne 2022-2024

L'équipe de France de football, créée en 1904, est l'équipe nationale qui représente la France dans les compétitions internationales masculines de football, sous l'égide de la Fédération française de football (FFF). Elle sélectionne les meilleurs joueurs français. Ces derniers, composant cette équipe, sont traditionnellement appelés Les Tricolores ou encore Les Bleus. De nos jours, c'est cette dernière appellation qui est la plus usitée.

Le coq gaulois est le symbole de l'équipe, et ses couleurs sont celles du drapeau national, à savoir le bleu, le blanc et le rouge. Le maillot de l'équipe de France arbore deux étoiles au-dessus du coq qui représentent ses victoires lors des éditions 1998 et 2018 de la Coupe du monde.

Jusque dans les années 1980, le palmarès de l'équipe de France reste vierge, avec comme meilleur résultat une troisième place obtenue à la Coupe du monde 1958. Après une demi-finale mémorable à la Coupe du monde 1982, perdue contre l'Allemagne fédérale aux tirs au but, elle remporte le Championnat d'Europe 1984 à domicile contre l'Espagne (2-0), ainsi que la Coupe intercontinentale des nations en 1985. L'équipe embellit son palmarès à la fin du XXe siècle. Pays hôte de la Coupe du monde 1998, la France gagne la compétition pour la première fois en battant le Brésil en finale (3-0) le au stade de France. Avec une formation à l'ossature identique, elle remporte dans la foulée l'Euro 2000 grâce à sa victoire sur l'Italie en finale (2-1, sur un but en or de David Trezeguet), le au Kuip de Rotterdam (premier doublé Mondial-Euro réalisé dans ce sens)[Note 2]. Les Bleus s'adjugent encore deux coupes des Confédérations en 2001 et 2003. Ils occupent la première place du classement mondial de la FIFA de mai 2001 à juin 2002. Ils atteignent la finale de la Coupe du monde 2006 en Allemagne, qu'ils perdent aux tirs au but face à l'Italie. Lors de l'Euro 2016 en France, ils éliminent l'Allemagne pour la première fois depuis 58 ans en compétition internationale et disputent la finale lors de laquelle ils sont battus 1-0 a. p. par le Portugal.

Les Bleus remportent leur deuxième titre mondial en s'imposant en finale de la Coupe du monde 2018 devant la Croatie (4-2), le au stade Loujniki de Moscou. Quatre ans plus tard, le au stade de Lusail, la France est la première équipe depuis le Brésil en 1998 à revenir en finale du Mondial en tant que tenante du titre. Elle affronte l'Argentine et s'incline aux tirs au but (3-3 a.p.). La France est alors la seule équipe à avoir disputé quatre finales de Coupe du monde et à en avoir gagné deux sur les sept dernières éditions, mais également six finales majeures (Mondial, Euro) en vingt ans pour trois victoires.

La France est la première sélection à avoir remporté toutes les compétitions internationales : Coupe du monde (1998 et 2018), Coupe des Confédérations (2001, 2003), Jeux olympiques (1984), son championnat continental (1984, 2000). Cette performance est égalée par l'Argentine en 2004 et le Brésil, à l'issue des Jeux de Rio 2016. En 2021, elle ajoute la Ligue des nations à son palmarès, devenant ainsi la première formation européenne, et la seule à ce jour, à avoir gagné l'ensemble de ces trophées.

Depuis , l'équipe de France a été marquée par plusieurs générations de footballeurs talentueux. Celles-ci ont obtenu leurs meilleurs résultats tout d'abord emmenées par les joueurs emblématiques qu'ont été Raymond Kopa de 1952 à 1962, Michel Platini de 1976 à 1987 et Zinédine Zidane entre 1994 et 2006. À partir de 2014, sous la houlette de Didier Deschamps, autour d'un noyau de joueurs constitué notamment de Hugo Lloris, Raphaël Varane, Antoine Griezmann, Paul Pogba, Olivier Giroud, la France monte en puissance jusqu'à la victoire à la Coupe du monde 2018 avec une équipe comptant dans ses rangs Kylian Mbappé, né en 1998, le plus jeune buteur français en Coupe du monde et le deuxième plus jeune joueur après Pelé à marquer en finale. Le capitaine est alors le gardien Hugo Lloris, recordman de capitanats et de sélections en bleu. Par ailleurs, Didier Deschamps, capitaine des Bleus lors des victoires à la Coupe du monde 1998 et à l'Euro 2000, occupe depuis 2012 le poste de sélectionneur, devenant après Mário Zagallo et Franz Beckenbauer le troisième homme à remporter la Coupe du monde comme joueur puis comme entraîneur. Quatre ans plus tard au Qatar, Kylian Mbappé marque de son empreinte le parcours des Bleus jusqu'à la finale, où il inscrit un exceptionnel triplé qui ne permet toutefois pas à l'équipe de France de l'emporter face à l'Argentine.

Histoire

Premières décennies dans l'anonymat (1904-1930)

Genèse

L'équipe de France de football, le , lors du premier match de son histoire, face à la Belgique (de gauche à droite, debout : M. Guichard, F. Canelle, J. Davy, J. Verlet, G. Bilot, C. Bilot ; accroupis : L. Mesnier, M. Royet, G. Garnier, G. Cyprès, A. Filez).
Henri Beau, gardien de but français lors de France-Corinthians FC du 16 avril 1904, au Parc des Princes.
L'équipe de France USFSA de football (amateurs), en mars 1904 au Parc des Princes.
Le match France-Suisse en 1905 au Parc des Princes, deuxième match de l'histoire de l'équipe de France.

Dès la fin du XIXe siècle, des rencontres impliquant des sélections françaises sont organisées, notamment sous l'égide de l'union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA). En 1895, une « sélection de Paris », composée principalement de joueurs britanniques résidant à Paris, affronte notamment une sélection de clubs anglais. La sélection française USFSA dispute entre 1900 et 1904 cinq matches internationaux face à la Belgique, battue 6-2, et l'Angleterre amateurs, qui domine les Français à quatre reprises. Lors du tournoi de football des Jeux olympiques de 1900, la sélection USFSA, constituée des joueurs du Club français, obtient la médaille d'argent. Ces matches ne sont cependant pas pris en compte dans les statistiques officielles[2].

La création de l'équipe de France de football est liée à la fondation de la Fédération internationale de football association (FIFA) en 1904. L'équipe de France de football démarre son histoire officielle le à Bruxelles, par un match nul face à la Belgique 3-3[3]. Le premier buteur français se nomme Louis Mesnier et le premier capitaine Fernand Canelle. En 1905, la France dispute son premier match à domicile face à la Suisse, et remporte à cette occasion la première victoire de son histoire[3]. L'équipe de France dispute plusieurs matchs contre l'équipe amateure anglaise, dont notamment une cuisante défaite 15-0 en 1906. Zacharie Baton garde alors les cages françaises[4].

Confusion dans les sélections

L'équipe qui affronte l'Angleterre amateur le 1er novembre 1906.

À partir du match contre la Belgique du , c'est le Comité français interfédéral (CFI) qui procède aux sélections en tant que seule fédération reconnue par la FIFA. L'USFSA, exclue de la FIFA, mais membre fondateur du Comité international olympique, est encore responsable des sélections olympiques de l'été 1908. Les forfaits sont nombreux dans les rangs des joueurs et beaucoup arrivent le matin même du match sur le lieu de compétition après un long voyage en train et bateau. C'est une véritable pantalonnade : l'équipe française subit deux cinglants revers contre le Danemark à trois jours d’intervalle (0-9 puis 1-17) lors des Jeux olympiques de Londres[5].

En 1912, le CFI ne parvient pas à se mettre d'accord avec l'USFSA pour présenter une équipe de France aux Jeux olympiques de Stockholm. La France est contrainte de déclarer forfait. Malgré ces conflits entre les différentes fédérations qui coexistent dans l'hexagone, qui rendent impossible la sélection des onze meilleurs joueurs du pays, quelques belles performances sont à signaler comme la victoire face à l'Italie à Turin en 1912, grâce à un triplé d'Eugène Maës (3-4)[6]. La Première Guerre mondiale interrompt les activités de l'équipe de France et cause la mort de 17 de ses internationaux[7].

Création de la FFF et structuration

L'équipe de France demi-finaliste des JO de 1920.

La création de la fédération française de football (FFF) en 1919 permet à l'équipe de France de se structurer. La première victoire face aux Anglais (2-1) le marque les débuts réels d'une équipe de France sélectionnant désormais les meilleurs joueurs du pays[8]. En 1923, l'équipe de France connaît pourtant une année noire avec six défaites en six matchs. Afin de stopper l'hémorragie en vue des Jeux olympiques d'été de 1924 que la France organise, l'entraîneur britannique Charles Griffiths est engagé[9].

Malgré des débuts prometteurs avec une victoire face à la Belgique le , la France s'incline ensuite face à la Suisse au mois de mars. Griffiths est vivement critiqué pour sélectionner des joueurs évoluant en province[10]. Pour préparer le tournoi olympique, la France se mesure à l'Angleterre et au club anglais de West Ham. Après une défaite face au onze anglais, la victoire sur les Hammers redonne de l'allant aux Français[11]. À la suite du tirage au sort du tournoi de football des JO, la France commence la compétition directement en huitièmes de finale[12]. Le , les Tricolores battent la Lettonie largement (7-0) et se qualifient pour les quarts de finale[13]. Ils y affrontent l'Uruguay, l'un des favoris du tournoi. Les Français s'inclinent cinq buts à un et sont éliminés[13].

Premiers bons résultats (1930-1944)

Les premières coupes du monde

L'équipe titulaire lors du premier match de l'histoire de la Coupe du monde contre le Mexique à Montevideo, le .

En , la France participe à la première Coupe du monde organisée en Uruguay. En phase de poule, Lucien Laurent inscrit le tout premier but de l'histoire de la compétition face au Mexique que les Bleus battent 4 buts à un[14]. Mais les deux défaites (0-1) face à l'Argentine (finaliste des JO de 1928) et au Chili l'empêchent de passer le premier tour. Néanmoins, avec une victoire dans le tournoi, le contrat était rempli pour les Français[15]. En 1931, l'Allemagne s'incline face aux Bleus à Colombes[16], avant que l'Angleterre ne sombre le 14 mai lors d'une rencontre que les joueurs de l'équipe de France, survoltés, remportent cinq buts à deux[17]. En juin 1932, l'équipe de France effectue une tournée dans les Balkans[18].

En 1934, l’entraîneur anglais George Kimpton est engagé en vue de la Coupe du monde en Italie. Il sélectionne pour la compétition de nombreux joueurs de Division 2 qu'il aligne lors d'un match épique face aux Pays-Bas en préparation. Les Français remportent cinq buts à quatre, après avoir pourtant été menés trois à zéro[19]. Au premier tour, la France est opposée à la Wunderteam autrichienne, qui fait partie des favoris[20]. Le , la France s'incline seulement trois buts à deux après prolongation[21]. À leur retour à Paris, le , les joueurs français sont accueillis en héros par une foule de 4 000 personnes venues leur rendre hommage[22],[23].

Coupe du monde à domicile, puis Seconde Guerre mondiale

Photographie en noir et blanc d'une équipe de football prenant la pose avec un ballon dans une allée.
L'équipe de France en 1937.

En 1938, la France organise pour la première fois la Coupe du monde. Les Bleus battent facilement la Belgique 3 à 1 avec un doublé de Jean Nicolas[24]. Lors du quart de finale, 58 455 spectateurs, un record, viennent encourager à Colombes la France qui rencontre l'Italie[25], mais les Bleus doivent s'incliner trois à un devant les futurs vainqueurs de l'épreuve.

À la veille de la seconde Guerre mondiale, l'équipe de France connait une période faste. Sur les treize matchs disputés de 1938 et 1939, elle gagne huit fois. Les Bleus se découvrent un jeune gardien de talent, Julien Darui, et un attaquant dribbleur et passeur exceptionnel, Larbi Benbarek. Le , la France bat le Portugal trois buts à deux pour le 46e match du capitaine Étienne Mattler qui devient recordman de sélections, c'est le dernier match de la sélection avant l'Occupation par l'Allemagne Nazie. Durant cette période, l'équipe de France ne dispute que deux rencontres[26].

Première génération dorée (1944-1960)

Reconstruction

Raymond Kopa sous le maillot bleu.

Alors que la guerre n'est pas encore terminée sur son sol, l'équipe de France se reconstruit autour de joueurs comme Julien Darui et Fred Aston qui font la transition avec une nouvelle génération de joueurs talentueux comme Jean Baratte. Le premier match se solde par une victoire trois buts à un contre la Belgique, puis un match nul deux buts partout contre l'Angleterre au stade de Wembley. Cette équipe rate de peu la qualification au mondial brésilien de 1950, éliminée par la Yougoslavie, au terme d'une défaite dans un match d'appui trois buts à deux après prolongation[27]. Elle est cependant repêchée à la suite des forfaits de l'Écosse et de la Turquie avant de déclarer finalement forfait[28].

Les Bleus signent cependant quelques brillants résultats comme un match nul 2-2 en 1951 contre l'Angleterre à Highbury. Il s'en faut de très peu que l'équipe de France des Vignal, Jonquet, Baratte et Flamion soit la première équipe du continent à battre les Anglais sur leurs terres, performance que les Hongrois réalisent deux ans plus tard.

La génération dorée des Fontaine, Kopa, Piantoni, Vincent, Penverne, Wisniewski, Jonquet et Cisowski s'inscrit directement dans la suite de cette équipe de 1951. La France devient alors l'une des toutes meilleures équipes nationales, même si elle rate sa Coupe du monde en 1954 en Suisse[29],[30] : éliminée au 1er tour à la suite d'une défaite contre la Yougoslavie (0-1) et une victoire contre le Mexique (3-2) qui ne suffira pas à qualifier les Bleus.

Une troisième place au Mondial 1958

Just Fontaine en action en 1958.

À la coupe du monde 1958 disputée en Suède, l'équipe de France arrive sur place le 20 mai, soit 3 semaines avant son premier match[31]. Elle réalise un beau parcours en atteignant la troisième place du tournoi. Just Fontaine marque 13 des 23 buts de l'équipe française, en laquelle personne ne croit[32]. À la suite des victoires (7-3) contre le Paraguay, défaite (2-3) contre la Yougoslavie et victoire (2-1) contre l'Écosse, la France sort première de son groupe[33]. En quarts de finale, les Bleus ne font qu'une bouchée de l'Irlande du Nord (4-0)[33].

Just Fontaine, star du Mondial 1958.

En demi-finale, disputée le 24 juin à Stockholm, la France affronte le Brésil du jeune Pelé. Alors qu'elle tient tête aux brésiliens, l'équipe de France perd son capitaine et défenseur central Jonquet, blessé. Les Français s'inclinent finalement (2-5)[33]. Ils terminent sur le podium grâce à un dernier succès (6-3) sur l'Allemagne de l'Ouest, marqué notamment par un quadruplé de Fontaine. La France termine meilleure attaque de la compétition[34]. Les treize buts de Just Fontaine restent le record absolu sur une seule édition de la Coupe du monde.

Après la Coupe du monde, la France prend part en octobre 1958 aux huitièmes de finale de la nouvelle « coupe d'Europe des nations ». Elle élimine la Grèce (7-1, 1-1) puis se défait de l'Autriche (5-2, 4-2) en quart de finale. La France est choisie pour organiser la phase finale qui regroupe les quatre dernières équipes encore en lice. La France est privée de plusieurs titulaires de la coupe du monde 1958 : Kopa, Piantoni, Fontaine, Remetter et Raymond Kaelbel[35]. Le , la France affronte la Yougoslavie dans un Parc des Princes dégarni (26 370 spectateurs)[36]. Alors qu'elle mène (4-2) à quinze minutes de la fin[36], elle s'incline (4-5). Le , la France dispute à Marseille la petite finale face à la Tchécoslovaquie. Dans un stade Vélodrome vide (9 438 spectateurs)[37], la France s'incline (0-2).

Après l'Euro, la France bat la Finlande dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde de 1962 puis concède un match nul en Pologne avant de s'incliner lourdement en Suisse (6-2). À la suite de cette défaite, deux des trois membres du comité de sélection, Alex Thépot et Jean Gautheroux, démissionnent, laissant Georges Verriest seul décideur[38].

Désillusions (1960-1976)

La France connaît nombre de désillusions au cours des années 1960 jusqu'à la fin des années 1970. Elle ne parvient pas à se qualifier pour la Coupe du monde de football 1962. Placée dans le groupe 2 des éliminatoires, elle termine à égalité de points avec la Bulgarie à la première place. Un match de barrage est disputé à Milan en Italie. La France s'incline (1-0), sur un but contre son camp d'André Lerond[39].

Après avoir éliminé successivement l'Angleterre puis la Bulgarie, l'équipe de France échoue au stade des quarts de finale de l'Euro 1964, battue par la Hongrie (1-3 ; 1-2).

Qualifiée pour la Coupe du monde 1966, la France tombe dans un groupe relevé et ne parvient pas à franchir le premier tour. Après un match nul contre le Mexique (1-1), les Français s'inclinent face à l'Uruguay (1-2) et l'Angleterre (0-2), future championne du monde.

L'Euro 1968 s'avère également décevant : la France, pourtant victorieuse de son groupe comprenant la Belgique, la Pologne et le Luxembourg, est arrêtée en quarts de finale par la Yougoslavie avec une défaite (1-1 ; 5-1) à Belgrade[40].

L'équipe de France touche vraiment le fond quand elle est défaite à domicile (1-0) par les Norvégiens le en match qualificatif pour la Coupe du monde 1970[41] et qu'elle sombre 5-0 face à l'Angleterre le à Wembley[42]. La France ne se qualifie ni aux coupes du monde de 1970 et 1974, ni au Championnat d'Europe de 1972. Lors des éliminatoires du Championnat d'Europe de 1976, les Français terminent troisièmes de leur groupe de qualification, derrière la Belgique et la RDA.

Les « quatre glorieuses » (1976-1986)

Mondial 1978 : naissance d'une nouvelle génération

Sous la houlette de Georges Boulogne, la France du football se reconstruit en mettant en place une politique centrée sur la formation dont l'équipe de France profite par ricochet. Stefan Kovacs poursuit sur cette voie en donnant leur chance à de très nombreux jeunes joueurs. Les résultats ne sont pas vraiment encore au rendez-vous, mais la mentalité, le physique et l'approche tactique des joueurs français changent.

Michel Platini durant un match contre l'Italie à la Coupe du Monde 1978.

Le réveil de l'équipe de France sonne en 1977 avec la qualification pour le Mondial argentin au terme d'une victoire décisive (3-1) contre la Bulgarie, obtenue par la génération montante du football français dont les leaders sont Platini, Rocheteau, Trésor, Bossis, Bathenay ou encore Six[43]. L'équipe de France obtient de bons résultats durant les matchs de préparation[43].

L'équipe de France face à l'Italie lors du mondial 1978.

En Argentine, les Français payent leur manque d'expérience du plus haut niveau par une élimination dès le premier tour. Tombés dans un groupe particulièrement relevé, les Français font pourtant bonne figure en ne concédant que de courtes défaites face à deux des favoris de la compétition, que sont l'Italie (1-2 malgré l'ouverture du score par Bernard Lacombe dès la première minute de jeu)[44] et l'Argentine (1-2 dont un penalty litigieux sifflé à l'encontre de Marius Trésor)[45]. Pour l'honneur, les Français viennent facilement à bout de la Hongrie (3-1) grâce à Lopez, Berdoll et Rocheteau, dans leur dernier match. Ce match est resté connu pour le prêt de maillots blancs et verts du Club Kimberley, les deux nations s'étant présentées avec un jeu de maillots de la même couleur[46].

Malgré ce Mondial marqué par la révélation d'une nouvelle génération, les Bleus ne parviendront pas à confirmer dans un premier temps leur renouveau : ils échouent à se qualifier pour l'Euro 1980. Ils terminent deuxième de leur groupe en éliminatoires, à un point seulement derrière la Tchécoslovaquie.

En s'appuyant sur la génération exceptionnelle des Platini, Rocheteau, Bossis, Giresse ou encore Tigana, les Bleus signent ensuite quatre épopées spectaculaires entre 1982 et 1986, avec une quatrième place à la Coupe du monde 1982, une victoire à l'Euro 1984 et à la Coupe intercontinentale des nations 1985, puis une troisième place à la Coupe du monde 1986.

Mondial 1982 : une quatrième place inattendue

L'année 1982 démarre sous les meilleurs auspices. En effet, la France bat l'Italie (2-0) le 23 février à Paris. Les Bleus n'avaient plus battu les Italiens depuis 1920. Par la suite, les matchs de préparation sont bien moins probants : défaite contre le Pérou, nul contre la Bulgarie et le Pays de Galles à chaque fois à domicile. Les Français débarquent au Mondial espagnol en plein doute.

La compétition ne peut pas plus mal commencer avec une cuisante défaite face à l'Angleterre (1-3), dont un but de Bryan Robson dès 27 secondes après l'engagement[47]. La France redresse la tête grâce à une victoire (4-1) contre le Koweït puis arrache sa qualification pour le deuxième tour en faisant match nul contre la Tchécoslovaquie (1-1)[48].

Au deuxième tour, les Français se défont sans grande difficulté de l'Autriche (1-0) (Genghini sur coup franc) puis de l'Irlande du Nord (4-1) (grâce à deux doublés de Giresse et Rocheteau) et accèdent aux demi-finales. C'est à l'occasion du match contre l'Irlande du Nord que Michel Hidalgo associe pour la première fois quatre joueurs à vocation offensive (Tigana, Genghini, Giresse et Platini) au milieu de terrain. Le « carré magique » est né[49].

Disputée à Séville, la demi-finale des Français contre la RFA est rentrée dans la légende du football. Qualité du jeu pratiqué, intensité, émotion, tout a contribué à rendre ce match légendaire. Les deux équipes se quittent sur le score 1-1 à l'issue du temps réglementaire après un dernier tir de Manuel Amoros sur la barre transversale à la 88e minute. Les Français, survoltés par l'agression commise par le gardien allemand Harald Schumacher sur Patrick Battiston[50], inscrivent deux buts coup sur coup à l'entame de la prolongation par l'intermédiaire de Marius Trésor et Alain Giresse. Continuant à jouer l'offensive et un football spectaculaire, les Français se font rejoindre au score en l'espace de quelques minutes (3-3 a.p.)[51]. Ils ne peuvent éviter de jouer la qualification pour la finale sur la première séance de tirs au but de l'histoire de la Coupe du monde dont ils sortent perdants.

En l'absence des principaux titulaires, la France perd également le match pour la troisième place contre la Pologne (2-3)[52].

1984 : premier sacre européen et médaille d'or olympique

Onze de départ des Bleus lors de la finale face à l'Espagne lors de l'Euro 84.

Deux ans plus tard, la France aborde avec le statut de favorite le Championnat d’Europe de football 1984 qu'elle dispute à domicile. Avec une génération arrivée au sommet de son art, et le renfort de l'accrocheur Luis Fernandez au sein du « carré magique », la France va répondre aux attentes. Après une entame délicate contre le Danemark bien qu'elle gagne (1-0), la France écrase ensuite la Belgique (5-0) puis vient à bout de la Yougoslavie (3-2) grâce à deux triplés de Michel Platini[53].

En demi-finale, la France affronte le Portugal à Marseille. Menée d'un but à cinq minutes de la fin de la prolongation, les Bleus égalisent, avant de prendre l'avantage dans les derniers instants du match sur une frappe de Platini, consécutive à un rush héroïque de Jean Tigana (3-2 a.p.).

En finale contre l'Espagne, un coup franc de Platini qui surprend le malheureux portier espagnol Luis Arconada débloque un match jusque-là verrouillé[54]. Grâce à l'estocade portée en fin de match (2-0) par Bruno Bellone, l'équipe de France de football remporte le premier titre majeur de son histoire[55].

Le 10 août 1984 au Rose Bowl de Pasadena, la sélection olympique dirigée par Henri Michel et emmenée par des joueurs comme Dominique Bijotat, Jean-Claude Lemoult, François Brisson ou Daniel Xuereb remporte la finale des Jeux de Los Angeles en battant le Brésil sur le score de 2-0. La seconde médaille olympique de la France en football est donc en or[56], après la médaille d'argent obtenue par l'équipe A en 1900.

Les Bleus se portent enfin au sommet du monde en battant l'Uruguay, détentrice de la Copa America, (2-0) à Paris en 1985 pour le compte de la Coupe intercontinentale des nations.

Mondial 1986 : une place sur le podium

Pour la Coupe du monde 1986, la France fait à nouveau figure de favorite. Mais amoindris par les blessures récurrentes de leurs deux meneurs de jeu Platini et Giresse, les Bleus emmenés par Henri Michel peinent à retrouver l'état de grâce de 1984. La France se sort sans grande difficulté mais sans panache d'un premier tour largement à sa portée contre le Canada (1-0), l'URSS (1-1) et la Hongrie (3-0) avant d'affronter l'Italie en huitième de finale[57]. La France l'emporte (2-0) au terme d'un match remarquablement maîtrisé grâce à des buts de Platini et Stopyra sur deux passes décisives de Rocheteau[57]. La France sort victorieuse de ce duel au sommet entre les champions du monde et les champions d'Europe en titre.

En quart de finale, la France retrouve sur sa route le Brésil. Pour beaucoup, c'est un match entre les deux équipes qui pratiquent le plus beau football[58]. À cette époque, les Français sont d'ailleurs souvent surnommés les « Brésiliens de l'Europe » en hommage à leur jeu spectaculaire et systématiquement tourné vers l'offensive. Le match tient toutes ses promesses, à tel point que Pelé le qualifie de « match du siècle ». Dominateurs, les Brésiliens ouvrent rapidement la marque par Careca, avant que Platini ne ramène les deux équipes à égalité en reprenant un centre de Dominique Rocheteau. La prolongation spectaculaire au cours de laquelle les deux équipes se procurent chacune de franches occasions ne change pas le score (1-1), et les Bleus se qualifient (4 T.A.B. 3) à l'issue de l'épreuve des tirs au but et de la tentative réussie de Luis Fernandez[59].

En demi-finale, la France retrouve la RFA pour ce qui est considéré comme la « revanche de Séville » quatre ans plus tôt. Mais de revanche, il n'y en aura pas. Comme si elle avait tout donné contre le Brésil, la France, en panne d'imagination, privée de Rocheteau, blessé, qui avait distillé quatre passes décisives dans les trois matches précédents et sans doute diminuée physiquement par sa victoire aux tirs au but sur les Auriverdes, bute sur la rigueur et le réalisme des Allemands, qui s'imposent sans grande difficulté (2-0), ceux-ci ayant joué contre le Maroc et le Mexique, qui sont des adversaires bien moins réputés que l'Italie et le Brésil. Les Français se consolent avec la troisième place, acquise par les « coiffeurs », aux dépens de la Belgique dans la « petite finale » (4-2 a.p.), leur meilleur résultat depuis la Coupe du monde 1958.

Difficiles années de transition (1986-1994)

L’épopée de la coupe du monde mexicaine marque la fin de ce que les observateurs considèrent comme une génération d’exception[60]. Dès la fin de la compétition les cadres que sont Bossis, Giresse et Rocheteau annoncent leur retraite internationale[61]. Un an plus tard, et alors que les éliminatoires pour l'Euro 1988 sont déjà bien mal engagés pour l'équipe de France, Platini met lui un terme définitif à sa carrière[61].

Le , en présence du président de la République François Mitterrand, la Fédération française de football inaugure le Centre technique national Fernand-Sastre également connu sous le nom d'Institut national du football de Clairefontaine. Ce centre qui a coûté 104 millions de francs[62] forme des jeunes footballeurs et accueille les joueurs de l'équipe de France avant les matchs internationaux.

La transition est trop brusque, et la nouvelle génération échoue successivement à se qualifier pour l'Euro 88 et le Mondial italien de 1990[61]. Le match nul 1-1 contre la sélection chypriote du propulse Claude Bez, l'influent président des Girondins de Bordeaux, au poste de « superintendant » de l'équipe de France, un poste spécialement créé pour lui. Claude Bez désigne alors Michel Platini à la tête de la sélection en novembre 1988[61]. Si l'arrivée d'un nouveau sélectionneur emblématique comme Michel Platini n'empêche pas l'absence au Mondial italien, elle suscite pourtant de nombreux espoirs[63].

Une copie parfaite est rendue par l'équipe de France dans les éliminatoires de l'Euro 92 avec huit victoires en huit rencontres, ce qui laisse augurer un retour aux succès des années 1980 à défaut d'un retour au beau jeu[64]. En effet, voyant sa marge de manœuvre limitée par la faiblesse des individualités dont il dispose, le sélectionneur Platini a construit une équipe à vocation très défensive, sans véritable milieu créateur, et qui compte sur les deux grands joueurs français de l'époque Éric Cantona et Jean-Pierre Papin pour faire la différence en attaque. Alors que l'équipe de France a remporté tous ses matchs de qualification et fait donc figure de favorite, elle ne gagne aucun de ses matchs de préparation à l'Euro 1992, préparation que des journalistes jugent trop longue[65]. À Wembley le 19 février, l'Angleterre qu'elle retrouvera à l'Euro met fin à 19 matchs d'invincibilité de l'équipe de France (0-2)[66].

Lors de l'Euro 1992 qui se déroule en Suède, la France n'arrive pas à confirmer son parcours des éliminatoires et est éliminée dès le premier tour avec deux matchs nuls contre la Suède (1-1) et l'Angleterre (0-0), et une défaite (1-2) contre le Danemark, futur vainqueur du tournoi[64]. Peu de temps après la compétition, Platini donnera sa démission, le 2 juillet 1992, après avoir dirigé les Bleus 29 fois.

Par la suite, l'équipe de France n'a gagné aucune de ses rencontres jusqu'au 14 octobre. Ce jour-là, elle s'impose 2-0 contre l'Autriche en qualifications. Enchaînant les succès lors des éliminatoires de la Coupe du monde 1994, les Bleus semblent bien partis pour obtenir leur qualification. Mais ils s'effondrent dans la dernière ligne droite alors qu'un point lors des deux derniers matchs leur aurait suffi[67] ; d'abord sur le score de 2-3 contre Israël (que les Tricolores avaient battu 4-0 à l'aller), puis 1-2 contre la Bulgarie, avec à chaque fois un but encaissé à la dernière minute[68], et ce, à domicile.

Sept ans d'apothéose (1994-2001)

Euro 96

Aimé Jacquet est le nouveau sélectionneur national des bleus et a pour but de tout reconstruire alors que le football français est encore sonné par le traumatisme bulgare[69]. S'il peut s'appuyer sur un secteur défensif de qualité, celui qui remporta trois titres de champion de France à la tête des Girondins de Bordeaux va tâtonner durant près de deux années pour trouver une bonne animation offensive[70].

Lors des éliminatoires, l'équipe de France multiplie les matchs nuls (0-0) contre ses adversaires. Sur les cinq premiers matchs éliminatoires, elle ne compte que 7 points (4 nuls et une seule victoire contre l'Azerbaïdjan) mais renverse la situation en prenant 13 points sur les 5 matchs suivants. Le symbole de ce retour est le match contre l'Azerbaïdjan que les Bleus battent 10-0, ce qui sera la plus large victoire de l'histoire de la sélection jusqu'en 2023. Ils réalisent à l'automne 1995 une spectaculaire et décisive victoire à l'extérieur contre la redoutable équipe de Roumanie par 3-1[71].

Qualifiée pour l'Euro 1996, l'équipe de France y atteint les demi-finales en confirmant la solidité à toute épreuve de son bloc défensif composé de quatre défenseurs et trois milieux récupérateurs mais déçoit quelque peu par le manque d'inspiration de son secteur offensif et de ses deux créateurs Zinédine Zidane et Youri Djorkaeff[70]. Victorieux de justesse contre les prestigieux Pays-Bas (0-0 après prolongation, 5 t.à.b. à 4) en quart de finale, les Bleus tombent en demi-finale contre la République tchèque (0-0 ap., 5 t.à.b. à 6) à la suite d'une nouvelle séance de tirs au but[72].

À partir de l'été 1996, grâce à l'arrêt Bosman, la plupart des joueurs de l'équipe de France partent jouer à l'étranger où ils acquièrent une stature internationale et une précieuse expérience du haut niveau.

Champions du monde (1998)

Si la série de matchs préparatoires à la Coupe du monde soulève une certaine inquiétude auprès de plusieurs observateurs, ce qui vaudra notamment au journal l'Équipe les foudres d'Aimé Jacquet a posteriori, les Bleus sont bel et bien présents au rendez-vous. Ils se sortent avec facilité du premier tour : victoires contre l'Afrique du Sud (3-0), l'Arabie saoudite (4-0) et le Danemark (2-1).En huitièmes, les Bleus, privés de Zidane suspendu, butent contre le mur défensif du Paraguay et de son excellent gardien de but José Luis Chilavert. La qualification arrachée (1-0) en prolongation (but en or de Laurent Blanc) permet aux Bleus de retrouver l'Italie en quart de finale. Au terme de cent-vingt minutes intenses mais sans but (0-0), les deux équipes jouent leur qualification aux tirs au but et la France s'impose (4 T.A.B.3) à la suite d'un penalty raté de Luigi Di Biagio. En demi-finale, la France semble proche de tomber après un but encaissé en début de seconde mi-temps face aux surprenants Croates, mais les deux seuls buts en Équipe de France du latéral Lilian Thuram la qualifient (2-1) pour la première finale de son histoire, face au Brésil.

Le Brésil impressionne depuis le début de la compétition par la puissance et l'adresse de ses attaquants, mais laisse également entrevoir de grosses carences défensives. Dominateurs et réalistes, les Français prennent l'avantage en première période grâce à deux buts de la tête de Zidane sur corner. Réduits à dix en seconde période à la suite de l'expulsion de Desailly, la France subit mais résiste notamment grâce à Fabien Barthez, auteur de parades décisives, puis finit par inscrire en contre un troisième but libérateur par Emmanuel Petit dans les derniers instants du match (3-0), qui est d'ailleurs le 1000e but de l'histoire de l'Équipe de France[73]. Didier Deschamps devient, le , le premier joueur français à soulever la Coupe du monde.

Les Bleus sont la 7e sélection de l'histoire à être sacrée championne du monde.

« Je crois qu'après avoir vu ça, on peut mourir tranquille. Enfin, le plus tard possible, mais on peut. Ah c'est super. Quel pied, ah quel pied ! Oh putain ! Olalala ! »

— Thierry Roland, commentaire en direct sur TF1 quelques instants après le coup de sifflet final[74].

Champions d’Europe (2000)

Les Français enchainent ensuite avec les éliminatoires pour obtenir leur place à l'Euro 2000. Dans l'ensemble décevants avec plusieurs contre-performances, les Français arrachent leur qualification de justesse en devançant l'Ukraine et la Russie au bénéfice du match nul entre les rivaux à la toute dernière journée. Les matchs amicaux de préparation à l'Euro sont plutôt rassurants. Au début du mois de juin 2000, les Tricolores remportent le tournoi Hassan II en battant d'abord difficilement le Japon (2-2 a.p.) (4 tab 2) aux tirs au but puis en écrasant le Maroc (5-1).

La France et l'Italie avant la finale de l'Euro.

La France va confirmer son statut de meilleure équipe du monde à l'occasion de l'Euro 2000. Toujours aussi solide défensivement, elle propose un football plus offensif qu'en 1998 grâce à l'éclosion d'attaquants tels que Thierry Henry, David Trezeguet, Nicolas Anelka, Robert Pirès ou encore Sylvain Wiltord. Sur le banc, Jacquet a cédé sa place à son adjoint de 1998, Roger Lemerre. Après un premier tour parfaitement maîtrisé (victoire contre le Danemark (3-0) et la République tchèque (2-1), défaite sans conséquence des remplaçants face aux Pays-Bas (2-3)), la France va connaître trois rencontres à haut suspense dont elle sort à chaque fois victorieuse. En quart de finale, elle rencontre l'Espagne qu'elle bat (2-1), Raúl ratant un pénalty dans les arrêts de jeu. En demi-finale, elle élimine le Portugal sur le même score (2-1), grâce au but en or, un penalty transformé par Zidane à la 117e minute. En finale, elle affronte l'Italie considérée comme son équipe jumelle car de nombreux joueurs français jouent alors en championnat d'Italie. Menée 0-1 dans les arrêts de jeu, la France égalise à la 93e minute sur un but de Wiltord et arrache la prolongation, durant lesquelles Trezeguet, sur un centre de Pirès, inscrit d'une reprise de volée puissante le but en or synonyme de victoire finale des Français (2-1)[75]. Sur ce succès historique, les deux anciens que sont le capitaine Didier Deschamps et le libéro Laurent Blanc, annoncent leur retraite internationale.

Domination mondiale (2000-2001)

Championne du monde et d'Europe en titre, la France atteint la première place du classement mondial de la FIFA en mai 2001[76]. Lors de la Coupe des confédérations 2001, elle confirme son statut de meilleure équipe du monde en remportant le titre malgré une équipe privée de ses meilleurs éléments (Zidane, Henry, Trezeguet, Thuram, Petit…). L'équipe de France est à son apogée, et se prépare au mondial 2002 avec l'objectif de conserver son titre.

Fin de série (2001-2004)

Qualifiée d'office, la France aborde la Coupe du monde 2002 en Asie en tant que favorite malgré une préparation moyenne (notamment une défaite à domicile contre l'équipe de Belgique) et perturbée par les blessures. Zinédine Zidane se blesse lors d'une victoire contre la Corée du Sud lors d'un match où la défense montre des signes de faiblesse.

Lors du match d'ouverture de la compétition, les Bleus se font surprendre par le Sénégal (0-1). Leur deuxième match se conclut sur un match nul (0-0) alors qu'une victoire contre l'Uruguay semble nécessaire. Une dernière défaite 2-0, face au Danemark, signe l'élimination de la France qui quitte la compétition dès le premier tour sans avoir marqué le moindre but. À la suite de cet échec, le sélectionneur Roger Lemerre est limogé au profit de Jacques Santini.

Les résultats obtenus par ce dernier sont d'abord encourageants : une série de huit victoires en huit matchs permet à la France de se qualifier pour l'Euro 2004. Malgré l'absence de Zinedine Zidane, l'équipe remporte la Coupe des Confédérations 2003 à domicile, grâce à un but en or de Thierry Henry (1-0) lors de la finale face au Cameroun. Ce match est placé sous le signe du deuil, à la suite de la mort tragique de Marc-Vivien Foé en demi-finale. Les deux équipes rendent hommage au joueur décédé lors de la cérémonie d'avant-match. Les Bleus entament leur préparation à l'Euro, où ils sont notamment rassurés par une victoire 3-0 contre l'Allemagne en novembre 2003.

Mais le parcours de l'équipe lors de cet Euro organisé au Portugal se révèlera décevant. La France commence le tournoi par une victoire arrachée à l'Angleterre dans les arrêts de jeu (2-1) grâce à deux buts de Zinédine Zidane sur coup franc et penalty, après qu'un penalty de David Beckham a été arrêté par Fabien Barthez[77]. Face à la Croatie, les Bleus sont tenus en échec (2-2) au terme d'une prestation décevante dont le symbole est le but égalisateur de David Trezeguet entaché d'une faute de main. Une victoire face à la Suisse (3-1) permet cependant aux Français de se qualifier pour les quarts de finale où ils rencontrent la Grèce. Elle perd sur le score de 1-0 face aux futurs vainqueurs de la compétition. Le niveau de la défense et plus généralement le niveau du jeu français sont critiqués.

Zidane, Thuram, Makélélé et Lizarazu annoncent dans la foulée qu'ils arrêtent leur carrière en équipe de France. Raymond Domenech succède à Jacques Santini en tant que nouveau sélectionneur national. De profonds changements sont apportés, tant du point de vue de l'équipe technique entourant les Bleus que sur celui du terrain, avec la création du Conseil de gestion de l'Équipe de France destiné à soutenir le sélectionneur.

Retour au sommet (2005-2007)

Zinédine Zidane lors de la finale 2006.

Après l'Euro, l'équipe de France est affaiblie par la retraite de joueurs clés. De jeunes joueurs (Abidal, Govou, Malouda, Ribéry) encore peu expérimentés au niveau international intègrent la sélection nationale. Le , Zidane annonce qu'il revient sur sa retraite internationale, accompagné de Thuram et Makélélé. Dans un groupe serré lors des éliminatoires, l'équipe de France obtient un succès décisif en Irlande (1-0) en septembre 2005 et se qualifie lors de la dernière journée après sa victoire contre Chypre, se retrouvant devant la Suisse, Israël et l'Irlande.

L'équipe de France commence mal son tournoi, en concédant deux matches nuls face à la Suisse (0-0) et face à la Corée du Sud (1-1). Mais une victoire (2-0) contre le Togo permet aux Bleus de se qualifier pour les huitièmes de finale. Les joueurs de Domenech affrontent l'Espagne, et se qualifient après un ultime but de Zidane dans les arrêts de jeu (3-1)[78],[79]. La France affronte le Brésil, champion du monde en titre, en quart de finale. Les Bleus, menés par une exceptionnelle prestation de Zidane, dominent la rencontre (1-0).

Les Bleus accueillis par la foule à Paris, après la finale.

Le but de la victoire est inscrit par Henry sur un coup franc de Zidane (ce sera le seul but de la carrière de Henry sur une passe de son meneur de jeu Zidane). En demi-finale, les Français rencontrent le Portugal. Alors que le jeu est relativement dominé par les Portugais, Henry obtient un penalty que Zidane se charge de transformer (1-0)[80], la France est qualifiée pour la deuxième finale de Coupe du monde de son histoire.

Le 9 juillet 2006, la finale de la Coupe du monde oppose à Berlin les joueurs français à l'Italie, tombeuse de l'Allemagne lors de l'autre demi-finale. Dès la 7e minute, les Français obtiennent un penalty que Zidane réussit d'une panenka. À la 19e minute, Marco Materazzi égalise de la tête sur un corner (1-1). Pendant la prolongation, Zidane, qui avait déclaré qu'il mettrait fin à sa carrière à l'issue de la compétition, est exclu de la rencontre pour avoir frappé Materazzi d'un coup de tête après avoir été provoqué verbalement par ce dernier[81]. Les deux équipes doivent finalement se départager aux tirs au but. Trézéguet manque le sien et Grosso offre à l'Italie une nouvelle victoire (5 T.A.B.3) en Coupe du monde. Fabien Barthez, comme Zidane, met fin à sa carrière. Raymond Domenech est logiquement reconduit dans ses fonctions de sélectionneur national pour quatre années supplémentaires jusqu'à la Coupe du monde 2010.

Période de difficultés et de polémiques (2007-2012)

Euro 2008 : confirmation manquée

France - Pays-Bas à l'Euro 2008.
Thierry Henry, deuxième meilleur buteur de l'histoire des Bleus ici en 2008.

L'équipe de France se prépare donc à disputer l’Euro 2008 pour confirmer sa place retrouvée dans le football mondial. Les éliminatoires commencent sous de bons auspices pour les Bleus grâce à deux victoires contre la Géorgie puis contre l'Italie alors championne du monde. Cependant, elle s'incline deux fois face à l'Écosse. Le , l'équipe de France bat la Lituanie grâce à un doublé tardif de Henry qui bat à cette occasion le record de buts marqués en équipe de France de Michel Platini. La France termine à la deuxième place du groupe B des éliminatoires de l'Euro 2008 derrière l'Italie.

L'équipe de France attaque la compétition par un match nul inquiétant (0-0) face à la Roumanie, puis se fait battre par les Pays-Bas (4-1), ce qui constitue la plus lourde défaite en compétition officielle de la France depuis 1968. Lors du troisième match décisif, les Bleus, handicapés par l'expulsion précoce d'Abidal qui provoque un penalty et la sortie de Ribéry peu après, s'inclinent face à l'Italie (2-0). Comme en 2002, les Bleus sont éliminés dès le premier tour. Raymond Domenech, très critiqué, est maintenu dans ses fonctions par la Fédération française de football, mais est placé « sous surveillance » via le Club France 2010, héritier du Conseil de gestion de l'Équipe de France créé en 2005[82].

Mondial 2010 : un échec sportif et humain

À l'orée de la campagne de qualifications pour le mondial 2010, le staff de Raymond Domenech est renforcé par le recrutement de l'ancien champion du monde Alain Boghossian. Les Bleus héritent d'un groupe composé de la Roumanie, de la Serbie, de la Lituanie, des Îles Féroé et de l'Autriche.

La France termine deuxième de son groupe derrière la Serbie et doit disputer deux matchs de barrages pour se qualifier à la coupe du monde 2010. Tête de série grâce à son rang au classement mondial de la FIFA, l'équipe de France affronte la république d'Irlande et se qualifie sur un but de William Gallas (1-1) après un contrôle de la main de Thierry Henry qui crée une véritable polémique nationale, politiques comme intellectuels s'en mêlent et appellent à rejouer le match ou à ce que l'Irlande soit donnée vainqueur[83],[84],[85].

Uruguay-France au Green Point Stadium à la Coupe du monde 2010.

Le , le tirage au sort place les Bleus dans le groupe A, en compagnie de l'Afrique du Sud (pays organisateur), le Mexique et l'Uruguay. Malgré un tirage a priori favorable, l'équipe de France va vivre l'une des pires coupes du monde de son histoire dans ce que les médias qualifieront de « fiasco général ». Le match nul (0-0) contre l'Uruguay et la défaite (0-2) contre le Mexique enlèvent quasiment tout espoir de qualification. Dans cette équipe hétérogène avec divers clans[86], l'ambiance devient alors délétère : pendant la 1re mi-temps contre le Mexique, le sélectionneur Raymond Domenech est mécontent du placement de Nicolas Anelka et lui fait savoir. Le joueur n'apprécie pas et lui aurait rétorqué des insultes rendues publiques par le journal L'Équipe : « Va te faire enculer, sale fils de pute ». Anelka est alors exclu de l'équipe[87],[88]. Huit ans plus tard, Domenech et Anelka révéleront que les fameuses insultes n'ont jamais été prononcées : l'attaquant, n'appréciant pas le ton paternaliste de son entraîneur, lui aurait dit en réalité : « T'as qu'à la faire tout seul, ton équipe de merde » et provoquant l'indignation de Raymond Domenech qui n'a pas apprécié d'être tutoyé par son joueur[89]. Après le match perdu 2-0, c'est William Gallas qui crée la polémique en adressant un doigt d'honneur à David Astorga, journaliste de TF1[88], qui s'approchait de lui pour recueillir sa réaction à la fin de ce match perdu.

Le 20 juin, l'attaquant star Franck Ribéry débarque de façon imprévue dans l'émission Téléfoot sur TF1, fait part du mal-être de l'équipe et s'excuse pour les mauvais résultats de l'équipe. Son image étant déjà écornée par la polémique Zahia au printemps[90], Ribéry est accusé d'être jaloux de son coéquipier Yoann Gourcuff et de l'intimider, ce qu'il dément. L'attaquant rejoint ensuite les propos du capitaine Patrice Evra à propos d'une « taupe » au sein du vestiaire qui informerait les journalistes. Quelques heures après l'émission, les Bleus décident de faire la grève de l'entraînement afin de soutenir Nicolas Anelka, expulsé pour insultes envers le sélectionneur. Les images tournées sur le terrain d'entraînement feront le tour du monde, entre les joueurs qui signent des autographes avant de remonter dans leur bus, le préparateur Robert Duverne qui jette son chronomètre de rage et le sélectionneur qui lira devant la presse un communiqué des joueurs expliquant leur grève. Le directeur général délégué de la FFF Jean-Louis Valentin démissionne[91] et la classe politique fustige l'attitude des Bleus, le président de la République Nicolas Sarkozy chargeant sa ministre des Sports Roselyne Bachelot et sa secrétaire d'État aux Sports Rama Yade d'intervenir.

Finalement, la France perd (2-1) face à l'Afrique du Sud, le à Bloemfontein, et quitte la compétition à l'issue du premier tour, à la dernière place de son groupe, avec un bilan identique à celui de l'Euro 2008 : deux défaites, un match nul et un seul but marqué[92]. Les Bleus rentrent alors en France dans l'indifférence et la honte. À la suite de cet échec, Thierry Henry met fin à sa carrière internationale avec 123 sélections et 51 buts marqués. À la suite de cet épisode, le président de la Fédération française de football, Jean-Pierre Escalettes (qui avait maintenu Domenech à son poste), démissionne sous la pression de l'opinion publique.

Euro 2012 : nouvelle déception

Après le désastre sud-africain, Hugo Lloris devient le nouveau capitaine des Bleus.

Le contrat de sélectionneur de Raymond Domenech est rompu unilatéralement par la Fédération française de football après la Coupe du monde en Afrique du Sud. Son successeur, désigné par la FFF, est Laurent Blanc[93]. Ce dernier annonce que le premier match amical face à la Norvège se disputera sans les grèvistes de Knysna[94], rencontre où les Bleus s'inclinent (2-1). Laurent Blanc teste de nombreux joueurs jamais sélectionnés auparavant ou comptant peu de sélections et nomme Hugo Lloris capitaine de son équipe au cours du mois de novembre 2010[95]. Aux éliminatoires de l'Euro 2012, l'équipe de France obtient sa qualification lors du dernier match de poule grâce à son match nul face à la Bosnie-Herzégovine (1-1). Avant l'Euro, elle totalise un résultat de 21 matchs consécutifs sans défaite.

L'équipe de France se retrouve dans le groupe D de la phase finale de l'Euro 2012, en compagnie de l'Angleterre, de la Suède et de l'Ukraine. L'équipe de France commence la compétition par un match nul (1-1) contre l'Angleterre avant d'être victorieuse face à l'Ukraine, coorganisateur de l'Euro, sur le score de 2-0. Le match suivant, l'équipe de France s'incline (0-2) face à la Suède et termine à la deuxième place de son groupe, à la suite de la victoire (1-0) de l'Angleterre sur l'Ukraine. L'équipe de France perd finalement en quart de finale face à l'Espagne, championne du monde et d'Europe en titre, sur le score de 0-2. La fin de la compétition est marquée comme à la coupe du monde 2010 par des polémiques liées au comportement des joueurs sur le terrain, dans les vestiaires et avec les journalistes.

Nouvelle génération dorée (2012-2022)

Didier Deschamps, sélectionneur des Bleus depuis 2012.

Après le départ de Laurent Blanc en [96], Didier Deschamps est le second ancien champion du monde à devenir sélectionneur des Bleus. Dés son arrivée, il entend rompre avec les dernières années de polémiques : « Les joueurs n'ont plus le droit à l'erreur », prévient-il lors de la conférence de presse de son intronisation[97]. Comme son prédécesseur, l'objectif est de redorer l'image de la sélection et rétablir le lien entre les joueurs et les supporters français. Pour se faire, le nouveau sélectionneur commence à bâtir une équipe autour d'un noyau dur, formé dans un premier temps de quelques joueurs cadres expérimentées comme Hugo Lloris, Karim Benzema, Franck Ribéry et Patrice Evra[98]. D'autres joueurs à l'expérience internationale plus limitée, comme Olivier Giroud et Blaise Matuidi, vont également s'imposer comme de nouveaux cadres au sein de la sélection.

Malgré une première année difficile, la sélection va connaître des bouleversements au sein de l'effectif au cours des années, avec l'arrivée de jeunes talents évoluant dans les meilleurs clubs européens. Raphaël Varane, Paul Pogba, Antoine Griezmann et N'Golo Kanté s'imposent rapidement comme des indispensables au sein de l'effectif entre 2013 et 2016. Cette nouvelle génération dorée permet à l'équipe de France de redevenir une sélection de haut niveau européen, tandis qu'une seconde vague de joueurs talentueux arrivent, au lendemain de l'Euro 2016, emmenée par Kylian Mbappé. Ces nouveaux talents permettent aux Bleus de devenir une sélection de premier rang international, atteignant à nouveau les sommets lors de la Coupe du monde 2018 et frôlant un doublé historique à la Coupe du monde 2022.

Coupe du monde 2014 : un parcours encourageant

Lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2014, Les Bleus sont placés dans le groupe I, seul groupe constitué de 5 équipes. Durant ces éliminatoires l'équipe de France bat la Finlande et la Biélorussie avant d'arracher un match nul en extérieur face à l'Espagne. L'équipe de France poursuit ensuite sa bonne série avec une victoire contre la Géorgie. Les Bleus subissent leur première défaite à domicile face à l'Espagne puis font match nul face à la Géorgie. L'équipe terminera 2e derrière l'Espagne après deux victoires successives face à la Biélorussie et la Finlande. Le meilleur buteur du groupe I sera Franck Ribéry avec 5 buts.

Les Bleus se qualifient pour la phase finale lors des barrages contre l'équipe d'Ukraine après un scénario incroyable : ils sont tout d'abord battus 2-0 au match aller en extérieur avant de renverser la situation au match retour au Stade de France en remportant 3-0 grâce à Mamadou Sakho et Karim Benzema. Les Bleus fêtent la victoire avec leur public et Olivier Giroud entonne une Marseillaise au micro, suivie par tout le stade. Cette victoire face à l'Ukraine est considérée comme le match clé de l'ère Deschamps, symbole du lien renoué entre le public et l'équipe de France, et point de départ à une montée en puissance de la sélection pour les compétitions suivantes.

Paul Pogba, révélation durant les éliminatoires et meilleur jeune de la Coupe du monde.

Lors de leur match d'ouverture, le 15 juin à Porto Alegre, les joueurs de Didier Deschamps s'imposent 3-0 face au Honduras. Cette rencontre est également la première dans un match de la FIFA où un but est validé grâce à la Technologie sur la ligne de but[99].

Lors de leur deuxième rencontre du premier tour, le 20 juin à Salvador de Bahia face à la Suisse, les Bleus l'emportent 5-2 après avoir mené 5-0 à dix minutes de la fin du match[100]. Premier buteur de cette rencontre après 17 minutes, Olivier Giroud marque le centième but de la France en Coupe du monde[101]. C'est à ce point de la compétition brésilienne le match le plus prolifique en buts, et il faut remonter à la Coupe du monde 1958 pour voir une équipe de France marquer au moins cinq buts dans un match de phase finale de la compétition planétaire[102].

Malgré un match nul face à l'Équateur (0-0), les Bleus terminent premier de leur poule et affrontent le Nigeria en huitième de finale. La France remporte 2-0 son match et atteint l'objectif qui était fixé : les quarts de finale.

Finalement, les Bleus s’inclinent en quart de finale contre l'Allemagne, future championne du monde (1-0) au stade Maracanã. Au terme de trois semaines de compétition, les Bleus ont pu se réconcilier avec le public. Paul Pogba est désigné meilleur jeune joueur de ce Mondial 2014.

Euro 2016 : finaliste à domicile

L'équipe de France est qualifiée d'office pour le championnat d'Europe disputé à domicile, elle est cependant adjointe au groupe I des éliminatoires pour pouvoir disputer des matchs amicaux. La sélection compte sept victoires, contre le Portugal (2-1 ; 1-0), l'Arménie (3-0 ; 4-0), le Danemark (2-0 ; 2-1) et la Serbie (2-1), deux nuls, contre la Serbie (1-1) et l'Albanie (1-1), et une défaite à l'extérieur contre l'Albanie (0-1) qui lui permettent de terminer première du groupe I même si ce classement n'est pas pris en compte. Après le parcours des éliminatoires, l'équipe de France prépare l'Euro avec succès en battant les champions du monde allemands (2-0), les Pays-Bas (3-2) ainsi que la Russie (4-2). De septembre 2015 à juin 2016, les Bleus remportent l'ensemble de leurs matchs amicaux à l'exception d'un déplacement en Angleterre, une rencontre se situant dans un contexte particulier faisant suite aux attentats de Paris du 13 novembre, survenus alors que les Bleus jouaient un match amical contre l'Allemagne. Durant cette préparation, l'équipe de France trouve un nouveau leader offensif : Antoine Griezmann, mais est moins rassurante défensivement avec 4 buts concédés lors des deux matchs de mars 2016. Le 12 mai 2016, Didier Deschamps présente sa liste de 23 joueurs pour l'Euro, sans Karim Benzema ni Hatem Ben Arfa. Si plusieurs médias critiquent ce choix d'un point de vue sportif, la polémique viendra de l'ancien joueur Éric Cantona qui accuse publiquement le sélectionneur de racisme anti-maghrébin tandis que l'humoriste Jamel Debbouze et Benzema lui-même attribueront ces non-sélections à « une partie raciste de la France » dans un climat post-attentats où les clichés sont coriaces. À la suite de ces déclarations, la maison de Didier Deschamps à Concarneau est taguée du mot « Raciste ». Choqué, Didier Deschamps ne sélectionnera plus Karim Benzema en équipe de France pendant plus de 5 ans.

Antoine Griezmann, meilleur buteur et meilleur joueur de l'Euro.

À l'Euro, les Bleus débutent par deux victoires jugées poussives par les critiques. Contre la Roumanie, il faut attendre la 89e pour que Dimitri Payet inscrive le but de la victoire ; face à l'Albanie, le score est vierge tout le match, quand Antoine Griezmann (90e) et Dimitri Payet (90+6e) arrachent la victoire. À l'issue de ces deux matchs, Payet est nommé « homme du match » [103],[104]. Contre la Suisse, la France obtient le match nul et termine première du groupe.

En huitième de finale, la France rencontre l'Irlande qu'elle n'avait plus affrontée depuis la main de Thierry Henry en 2009. Elle se fait surprendre dès la deuxième minute en concédant un penalty mais en l'espace de trois minutes Antoine Griezmann permet à la France de prendre l'avantage en marquant un doublé en seconde période et qualifie la France pour les quarts de finale. Au tour suivant, les Bleus rencontrent l'Islande, surprise de cet Euro, qui a éliminé l'Angleterre au tour précédent[105]. Dans une rencontre très déséquilibrée, la France s'impose logiquement (5-2) grâce notamment à un doublé d'Olivier Giroud. Les Bleus se qualifient pour les demi-finales face à l'Allemagne, championne du monde en titre. Bien que dominée pendant toute la première période, l'équipe de France ouvre le score sur pénalty par l'intermédiaire d'Antoine Griezmann juste avant la mi-temps. Solide défensivement face aux assauts allemands, les Bleus parviennent même à doubler la mise toujours grâce à Griezmann (72e) et finissent par l'emporter. Il s'agit de la première victoire des Tricolores face à la Mannschaft dans une compétition officielle depuis 1958[106].

La France se qualifie ainsi pour la finale de son Championnat d'Europe face au Portugal au Stade de France. Elle s'incline 0-1, face à un adversaire qu'elle avait battu lors des dix dernières confrontations les opposant et contre qui elle n'avait plus perdu depuis 1975[107]. Malgré la sortie de la star portugaise Cristiano Ronaldo sur blessure à la 25e minute, la France ne parvient pas à trouver la faille et une frappe d'André-Pierre Gignac trouve le poteau dans le temps additionnel de la seconde période. Éder crucifie les espoirs français dans la prolongation (109e) et offre ainsi le premier titre majeur à la Seleção. Antoine Griezmann termine meilleur joueur et buteur de la compétition avec 6 buts. Finalistes, les Bleus sont reçus à l'Élysée par le président de la République, François Hollande, mais profondément déçus d'être passés si près de la victoire finale.

Coupe du monde 2018 : champions du monde pour la deuxième fois

Kylian Mbappé, plus jeune buteur français dans un tournoi majeur et meilleur jeune de la Coupe du monde.

Lors des éliminatoires pour la Coupe du monde 2018, les vice-champions d'Europe sont placés dans le groupe A avec pour principaux adversaires les Pays-Bas et la Suède. La France entre timidement dans ces qualifications en faisant un match nul en Biélorussie (0-0) avant de se rassurer en enchaînant quatre victoires consécutives face aux autres équipes du groupe. La phase retour des éliminatoires est plus compliquée, les Bleus s'inclinent d'abord en Suède en encaissant un but dans le temps additionnel de la seconde période à la suite d'un dégagement raté de Lloris. Ensuite, malgré une nette victoire face aux Pays-Bas (4-0), ils concèdent un match nul face à la modeste équipe du Luxembourg (0-0), une première depuis 1914[108]. Finalement, l'équipe de France décroche son billet pour la Russie en remportant ses deux derniers matchs face à la Bulgarie (1-0) et la Biélorussie (2-1). L'équipe termine ainsi en tête de son groupe et se qualifie directement pour sa sixième Coupe du monde consécutive[109].

Comme lors des précédents tirages avec Didier Deschamps, la France tombe dans un groupe abordable, avec le Pérou, l'Australie et le Danemark[110]. Ces trois équipes ont le point commun de s'être qualifiées par l'intermédiaire des barrages. Le 17 mai, Didier Deschamps dévoile sa liste des 23 joueurs retenus[111], avec de jeunes joueurs alors peu connus comme Lucas Hernandez, Benjamin Pavard ou encore Steven Nzonzi, et sans Adrien Rabiot, ce qui provoque la colère du joueur, qui refuse son rôle de suppléant[112]. Les Bleus commencent la préparation de la compétition le 28 mai par une victoire face à la république d'Irlande (2-0), et enchaînent face à l'Italie le 1er juin (3-1) avant de terminer par un match nul contre les États-Unis (1-1) le 9 juin.

N'Golo Kanté en action face à l'Argentine, en huitième de finale de la Coupe du monde à Kazan.

Pour son entrée en compétition, la France bat difficilement l'Australie (2-1) grâce à un penalty transformé par Griezmann accordé à la suite de l'utilisation de l’assistance vidéo (une première en Coupe du Monde) et un but accordé grâce à la technologie sur la ligne de but sur une frappe de Paul Pogba déviée involontairement par Aziz Behich à la 81e minute, l'Australie ayant dans un premier temps égalisé également sur un penalty[113]. Les Bleus l'emportent également face au Pérou (1-0) sur un but de Kylian Mbappé qui, à 19 ans et 6 mois, devient le plus jeune buteur de l'histoire de l'équipe de France lors d'un tournoi majeur[114]. Elle achève le premier tour par un match nul contre le Danemark (0-0), qui assure aux Bleus la première place du groupe. Lors des huitièmes de finale face à l'Argentine, les Bleus l'emportent 4-3 après être revenu au score, grâce notamment à un doublé de Mbappé et une demi volée d'anthologie de Benjamin Pavard (élu par la suite plus beau but de la compétition). Ils confirment ensuite leur montée en puissance dans la compétition par un quart de finale maîtrisé face à l'Uruguay en remportant le match 2-0. Les Bleus accèdent ainsi aux demi-finales de la Coupe du monde pour la sixième fois de leur histoire.

Hymnes des deux équipes finalistes au Stade Loujniki.

Le 10 juillet, l'équipe de France remporte la demi-finale au cours d'un match serré (1-0) face à la Belgique, grâce à un but de Samuel Umtiti[115]. La France dispute sa troisième finale de Coupe du monde après 1998 et 2006. La France a abordé cette demi-finale d'une manière diamétralement opposée à celle du Japon en huitième de finale contre ces mêmes Belges : Les Bleus ont joué bloc bas pour ne laisser aucun espace aux Belges et en contre-attaque, laissant volontiers la possession de balle à l'adversaire, cette approche défensive a été couronnée de succès contrairement au jeu trop offensif et ouvert du Japon (qui a laissé beaucoup d'espaces et conduit aux trois buts belges alors que le Japon menait 2-0), même si cela a conduit à des critiques de la part de certains joueurs belges qui n'ont pas digéré cette défaite et estimaient avoir été meilleurs que la France[116].

L'équipe de France victorieuse de la Coupe du monde le à Moscou.

Le , à Moscou, les Bleus sortent victorieux de la finale face à la Croatie (4-2) grâce à un pénalty marqué par Antoine Griezmann et deux autres buts marqués respectivement par Paul Pogba et Kylian Mbappé (le premier but en faveur de l'équipe de France est un but contre son camp du joueur croate Mario Mandžukić lors d'un coup franc tiré par Griezmann), la France remporte ainsi sa deuxième Coupe du monde, 20 ans après celle de 1998[117]. Kylian Mbappé est désigné meilleur jeune joueur à l'issue de la compétition tandis qu'Antoine Griezmann est désigné troisième meilleur joueur du tournoi. L'audience de la finale a cumulé 1,12 milliards de téléspectateurs[118].

Le classement mondial de la FIFA du voit la France remonter de la septième à la première place devant la Belgique et le Brésil. C'est la première fois depuis 2002 que les Bleus sont au sommet de la hiérarchie mondiale du football[119].

Déception à l'Euro, première victoire en Ligue des nations et qualification pour le Mondial 2022

Pour la première édition de la Ligue des nations de l’UEFA, les Bleus sont placés dans le groupe 1 de la Ligue A en compagnie de l'Allemagne et des Pays-Bas[120]. La compétition commence avec un match nul 0-0 face à la Mannschaft à Munich[121], suivie d'une victoire 2-1 face aux Pays-Bas à domicile[122]. La phase retour s'est avérée plus compliquée : une victoire 2-1 face à la Mannschaft au Stade de France a permis aux Bleus de conserver la première place[123] mais une défaite inattendue 0-2 face aux Pays-Bas à l'extérieur (alors qu'un match nul aurait suffi)[124] prive l'Équipe de France de participer au Final Four de cette première édition[125]. C'est la première défaite de l'Équipe de France depuis son match amical face à la Colombie en mars 2018[126]. La France termine ainsi à la 6e place de cette première édition de Ligue des nations.

Lors du tirage au sort des éliminatoires de l'Euro 2020 en mars 2019, la France hérite dans le groupe H de l'Islande, de la Turquie, de l'Albanie, de la Moldavie (un adversaire inédit pour les Bleus) et d'Andorre[127]. Les joueurs de Didier Deschamps entrent bien dans la compétition, en battant la Moldavie à l'extérieur (4-1), puis en s'imposant face à l'Islande (4-0). Ils subissent en revanche leur premier revers avec une défaite en Turquie (0-2). Les Bleus gagnent ensuite leurs 4 matchs suivants, avant de faire match nul (1-1) face à la Turquie au Stade de France. Le 17 novembre 2019, après un ultime match remporté en Albanie (2-0), la France termine donc sa campagne de qualification avec huit victoires, un nul et une défaite ; ils sont premiers de leur groupe de qualification, devant la Turquie. Malgré cette première place, ils terminent seulement septième meilleur premier de groupe et ne sont donc pas tête de série pour le tirage au sort de l'Euro 2020[128].

Kylian Mbappé en action durant un match à huis clos contre l'Ukraine en mars 2021.

La France tombe dans un groupe F très relevé avec l'Allemagne, le Portugal, tenant du titre, et la Hongrie[129]. En raison de la pandémie de Covid-19, le championnat d'Europe est repoussé à l'été 2021.

À défaut de jouer l'Euro, les Bleus entament la seconde édition de la Ligue des nations, où ils retrouvent la Croatie, le Portugal et la Suède. Malgré l'absence de supporters en raison de la pandémie, les champions du monde réalisent un quasi sans faute lors des rassemblements de septembre, octobre et novembre 2020, durant lesquels ils s'assurent la première place du groupe après cinq victoires contre ses trois adversaires et seulement un match nul. Les Bleus se qualifient ainsi pour la première phase finale de Ligue des nations de leur histoire, qui se déroulera en octobre 2021.

Durant l'Euro 2020, les Bleus abordent la compétition avec confiance, avec l'étiquette de favorite[130], renforcée par le retour de Karim Benzema en sélection, après presque 6 années d'absences[131]. La préparation se déroule sans accroc avec deux victoires 3-0 contre le pays de Galles et la Bulgarie.

Lucas Hernandez, seul joueur décisif lors de la courte et unique victoire des Bleus à l'Euro 2020.

Malgré la confiance, les Bleus vont réaliser un parcours décevant lors de cet Euro. Ils réussissent tout d'abord leur entrée dans la compétition, avec une victoire 1-0 face à l'Allemagne à Munich, le 15 juin, grâce à un but contre son camp de Mats Hummels qui reprend accidentellement un centre de Lucas Hernandez[132].

C'est quatre jours plus tard que l'équipe de France subit sa première contre-performance, avec un match nul (1-1) difficilement obtenu contre la Hongrie à Budapest. Les Bleus clôturent ensuite leur premier tour par un nouveau match nul (2-2) face au Portugal, à l’issue d'une rencontre animée.

Malgré les difficultés rencontrées lors du premier tour, l'équipe de France termine première du Groupe F avec 5 points, devant l'Allemagne et le Portugal[133]. Les champions du monde en titre sont donc alors en position de favoris pour le huitième de finale, où ils rencontrent le 3e du Groupe A, la Suisse.

Le 28 juin, au terme d'un match fou, les Bleus se font sortir de la compétition à la surprise générale. Ils s'inclinent aux tirs au but (3-34-5 t.a.b), après un match nul 3-3, qui avait pourtant vu la France, ayant encaissé le premier but de la partie mais maintenu au contact de son adversaire grâce à un arrêt crucial d'Hugo Lloris sur le penalty de Ricardo Rodríguez en début de 2e période, refaire ensuite son retard puis passer devant son adversaire et mener 3-1 à dix minutes du terme grâce à un doublé de Karim Benzema et une superbe frappe enveloppée de Paul Pogba[134]. Alors que la séance de tir au but voit l'ensemble des joueurs suisses et français réussir leurs tirs, Kylian Mbappé s'avance comme cinquième et dernier tireur et voit sa tentative repoussée par le gardien suisse Yann Sommer, qui acte l'élimination des Bleus.

L'équipe de France, décevante, sort tout de même de la compétition en étant invaincue. Le secteur défensif des Bleus est notamment ciblé à la suite de cette élimination[135]. De son côté, l'animation offensive a été plus satisfaisante, bien que le trio d'attaque Griezmann-Benzema-Mbappé n'ait donné sa pleine mesure que par intermittence[136]. Karim Benzema termine meilleur buteur pour la France et deuxième meilleur buteur de la compétition avec 4 buts.

Au lendemain de l'Euro, les Bleus abordent la suite des éliminatoires de la Coupe du monde, où ils sont confrontés à l'Ukraine, à la Bosnie-Herzégovine, à la Finlande et au Kazakhstan. Avec trois victoires pour autant de matchs nuls, les champions du monde ne se rassurent pas, mais restent premiers de leur groupe.

En octobre, la France retrouve la Ligue des nations, pour participer à la phase finale dont elle s'était qualifié près d'un an plus tôt. Les Français retrouvent la Belgique en demi-finale, plus de trois ans après la demi-finale de la Coupe du monde 2018. À la mi-temps, le match semble acquis pour les Belges qui dominent et mènent 2-0. Cependant, le retour des vestiaires marque le sursaut d'orgueil des Bleus qui partent à l'assaut du but, et parviennent une incroyable remontée de trois buts par l'intermédiaire de Karim Benzema, Kylian Mbappé et Théo Hernandez (2-3)[137]. La France se qualifie ainsi pour la première finale de Ligue des nations de son histoire.

Le 10 octobre au stade San Siro, à Milan, les Français retrouvent l'Espagne en finale. Après une première mi-temps stérile, dominée dans le jeu par les Espagnols, la rencontre gagne en intensité en seconde période et Mikel Oyarzabal ouvre le score pour l'Espagne. L'avantage espagnol ne dure qu'une seule minute avant l'égalisation de Karim Benzema, auteur d'une belle frappe enveloppée (élu par la suite plus beau but du tournoi[138]). Kylian Mbappé marque le second but français à dix minutes du terme, et donne l'avantage décisif aux Bleus (1-2)[139]. La France remporte ainsi sa première Ligue des nations, et récupère la confiance perdue lors de l'échec de l'Euro[140].

Le mois suivant, l'équipe de France bat le Kazakhstan 8-0 au Parc des Princes et se qualifie pour la Coupe du monde 2022, devenant ainsi sa septième phase finale consécutive depuis 1998. Cette qualification, qui intervient à un match de la fin dans le Groupe D de la zone Europe, voit Kylian Mbappé inscrire un quadruplé, devenant le premier joueur français à réaliser cet exploit depuis Just Fontaine lors de la Coupe du monde 1958[141]. Pour conclure cette année 2021 et les qualifications dans leur poule européenne, Les Bleus remporte leur match à Helsinki, contre la Finlande (0-2), avec des buts de Karim Benzema et de Kylian Mbappé[142].

Coupe du monde 2022 : si proche d'une troisième étoile

Les débuts en Ligue des nations 2022-2023 sont difficiles pour la France qui affiche un bilan en demi-teinte de 2 matchs nuls et 2 défaites lors des 4 premières journées de . Les Bleus ont en effet été battus au Stade de France par le Danemark (1-2), et par la Croatie (0-1). Les Bleus ont également concédés deux matchs nuls à un but partout à l'extérieur contre les Croates et contre l'Autriche. Par conséquent, la France, provisoirement dernière de sa poule à 2 journées du terme de la compétition, est éliminée de la course au Final Four et ne peut défendre son titre. Les raisons de ce départ raté est dû à un contexte difficile, marqué par l'usure de certains cadres en raison de l'enchaînement du rythme des matchs durant l'ensemble de la saison, des choix tactiques discutables ou peu lisibles et une conjoncture extra-sportive difficile pour le sélectionneur Didier Deschamps, endeuillé par la perte de son père peu avant le début de la période internationale[143],[144].

Le mois de septembre qui suit n'est pas plus encourageant. En raison de nombreuses absences, Didier Deschamps doit composer une sélection fortement remaniée pour aborder les deux derniers matchs avant le Mondial. Les Bleus accueillent l'Autriche, avec pour objectif le maintien en Ligue A. Au terme d'un match maitrisé, les Français renouent avec la victoire (2-0) avec des buts de Kylian Mbappé et Olivier Giroud. Le dernier match du groupe sera en revanche moins réjouissant : l'équipe de France, fortement remaniée, est dominée 2-0 à Copenhague face aux Danois, futurs adversaires en Coupe du monde. Les Bleus préservent malgré tout leur maintien dans la Ligue A de la Ligue des nations pour la prochaine édition[145].

À l'aube de la Coupe du monde, les tenants du titre partent avec de nombreux doutes en raison de l'absence de joueurs cadres comme Paul Pogba et N'Golo Kanté. Les Bleus sont alors contraints de composer avec un milieu de terrain talentueux mais inexpérimenté avec le duo Adrien Rabiot et Aurélien Tchouaméni[146]. De nouveaux coups durs s'ajoutent ensuite avec les forfaits de Christopher Nkunku, Presnel Kimpembe et surtout celui de Karim Benzema, Ballon d'or 2022[147]. En plus de cette situation, le contexte sportif demeure défavorable avec des derniers résultats décevants en Ligue des nations et l'historique négatif des tenants du titre en Coupe du monde.

Tout juste rentrés dans la compétition, Les Bleus subissent deux coups durs successifs dés les premières minutes du match contre l'Australie, avec la blessure et le forfait pour le reste de la compétition de Lucas Hernandez ainsi que l'ouverture du score des Socceroos[148].

L'équipe titulaire lors du premier match de la Coupe du monde contre l'Australie à Al Wakrah, le .

Encaissant ce premier coup, l'équipe de France se remobilise et parvient à renverser la situation avant la mi-temps avec des buts d'Adrien Rabiot et Olivier Giroud. Au retour du vestiaire, les champions du monde, beaucoup plus conquérants, parviennent à alourdir le score avec un but de Kylian Mbappé et un second but pour Giroud, qui devient co-meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France. Les Bleus remportent ce premier match 4 buts à 1 et lancent leur compétition dans une dynamique positive[149]. Le , les partenaires d'Antoine Griezmann, rayonnant dans son replacement au milieu de terrain, obtiennent une victoire 2-1 face aux principaux adversaires de ce groupe D, le Danemark. Kylian Mbappé, auteur d'un doublé, devient alors le meilleur buteur de la compétition. Cette victoire permet la qualification directe de la France en huitième de finale, avant même le dernier match de poule et vient rompre la tendance historique récente des tenants du titre éliminés dès les phases de poules[150]. Face à la Tunisie, Didier Deschamps prend la décision de faire tourner l'effectif et laisse au repos les titulaires. Une faible prestation des remplaçants français, permet la victoire 1-0 des Tunisiens, tout de même éliminés à l'issue de la rencontre.

Olivier Giroud devient meilleur buteur de l'histoire de la sélection lors de cette Coupe du monde.

En huitième de finale, Les Bleus rencontrent la Pologne de Robert Lewandowski pour ce premier match à élimination directe. Après une première mi-temps difficilement remportée avec un but d'Olivier Giroud, devenant le meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France, la sélection tricolore revient des vestiaires avec davantage de maitrise. Le doublé de Kylian Mbappé permet aux Bleus de prendre le large et d'assurer la qualification pour les quarts de finales (victoire 3-1)[151].

Les Français retrouvent l'Angleterre le , dans un match à forte tension, tant les deux équipes semblent proches. Face aux vices-champions d'Europe, Les Bleus réalisent un bon début de rencontre, récompensé par l'ouverture du score d'Aurélien Tchouaméni sur une frappe lointaine, hors de portée de Jordan Pickford. Bien que devant au score, l'équipe de France est confrontée à une forte réaction des Three Lions, dominants dés lors la rencontre. En début de seconde mi-temps, Harry Kane transforme un penalty obtenu par Bukayo Saka et permet à sa sélection de revenir dans le match. Malgré la forte pression anglaise, les Français se procurent des occasions jusqu'à un nouveau but d'Olivier Giroud, reprenant un centre millimétré d'Antoine Griezmann. Une faute grossière de Théo Hernandez dans la surface française permet aux anglais d’obtenir un nouveau penalty, cette fois-ci manqué par Harry Kane. Les Bleus résistent et obtiennent leur qualification pour la demi-finale (victoire 2-1).

En demi-finale, la France rencontre l'invité surprise, le Maroc et s'impose 2 à 0 avec les buts de Théo Hernandez et Randal Kolo Muani rentré en jeu à la 78e minute. Cette victoire permet à l'équipe de France d'atteindre la finale du tournoi pour la quatrième fois de son histoire en sept éditions, et pour la seconde fois consécutive.

En finale face à l'Argentine, l'équipe de France montre un visage fébrile durant près de 75 minutes, encaissant deux buts par l'intermédiaire de Lionel Messi sur penalty, et de Ángel Di María à la conclusion d'une contre-attaque[152]. Le match, qui semble plié et acquis à la cause des Argentins, vire à l'irréel lorsque Kylian Mbappé marque un doublé en l'espace d'une minute, à 10 minutes du terme du temps réglementaire[153]. En prolongations, les Argentins parviennent à reprendre l'avantage avec un second but de Messi, avant une nouvelle égalisation française grâce à un nouveau penalty de Mbappé, auteur dès lors d'un triplé. Malgré de nouvelles occasions franches dans les ultimes minutes de la finale, les deux équipes sont contraintes de se départager aux tirs-au-but (3-3). C'est finalement l'Albiceleste qui remportent la séance, profitant des tentatives manquées de Kingsley Coman et Aurélien Tchouaméni pour s'imposer (4-2). Kylian Mbappé, désormais meilleur buteur de l'histoire des finales de la Coupe du monde[154], termine également meilleur buteur de la compétition avec 8 buts et deuxième meilleur joueur de la compétition[155].

Malgré la défaite, l'équipe de France reçoit un accueil triomphal des supporters français, réunis devant l'Hôtel de Crillon à Paris[156]. Ce douloureux échec en finale permet cependant de nourrir l'espoir à de futures épopées victorieuses des Bleus, à commencer par l'Euro 2024 en Allemagne[157].

Une nouvelle ère (depuis 2023)

Kylian Mbappé est nommé capitaine en mars 2023.

En fin de contrat au 31 décembre 2022, Didier Deschamps prolonge son aventure à la tête de la sélection jusqu'en 2026[158]. Au lendemain de la Coupe du monde, certains cadres comme Karim Benzema, Raphaël Varane, ainsi que les gardiens Steve Mandanda et Hugo Lloris, capitaine depuis 2010 et recordman de sélections (145), annoncent leur retraite internationale. Ces départs s'expliquent notamment par l'émergence d'une nouvelle génération talentueuse entre 2021 et 2022, avec Mike Maignan prêt à prendre la relève dans les buts, une charnière défensive Ibrahima Konaté et Dayot Upamecano, Aurélien Tchouaméni au milieu de terrain ainsi que les attaquants Randal Kolo Muani, Marcus Thuram ou encore Christopher Nkunku[159].

À la suite de ces bouleversements dans l'effectif, Kylian Mbappé est nommé comme nouveau capitaine de la sélection à 24 ans. Il est suppléé par Antoine Griezmann, nouveau vice-capitaine[160].

Championnat d'Europe 2024

Les Bleus, vice-champions du monde, entament en mars 2023 leur nouvel objectif, avec un groupe de qualification abordable pour l'Euro 2024, où ils retrouvent les Pays-Bas comme principal adversaire du groupe, ainsi que l'Irlande, la Grèce et Gibraltar[161]. Enchainant les prestations solides (seulement 1 but encaissé en 6 matchs), Les Bleus obtiennent dès le mois d'octobre 2023 la qualification pour le prochain Euro, avec 6 victoires en autant de matchs, et alors qu'il reste encore deux matchs à jouer[162]. Le 18 novembre 2023, à l'issue du match retour contre Gibraltar à Nice, les Bleus battent deux records : celui de la plus large victoire de leur histoire et celui du score le plus large de l'histoire des qualifications européennes pour une grande compétition (Euro et Coupe du monde)[163], en marquant 14 buts à 0, avec notamment un triplé de Kylian Mbappé et deux doublés d'Olivier Giroud et de Kingsley Coman. Après un dernier match sans enjeux face à la Grèce, conclut par un match nul (2-2), la France valide sa place de tête de série pour le tirage au sort de l'Euro 2024.

Résultats

Palmarès

Le tableau suivant liste le palmarès de l’équipe de France de football actualisé au 18 décembre 2022 dans les différentes compétitions internationales officielles.

Palmarès de l’équipe de France en compétitions officielles[164]
Compétitions mondiales Compétitions européennes Autres compétitions
Palmarès individuel de l'équipe de France
Meilleurs joueurs Meilleurs buteurs

Meilleur joueur de la Coupe du monde (1) :

Meilleur gardien de but de la Coupe du monde (1) :

Meilleur espoir de la Coupe du monde (3) :

Meilleur joueur de la Coupe des confédérations (2) :

Meilleur joueur du Championnat d'Europe (2) :

Meilleur buteur de la Coupe du monde (2) :

Meilleur buteur de la Coupe des confédérations (2) :

Meilleur buteur du Championnat d'Europe (3) :

Équipe type

Équipe type de la Coupe du monde (3 tournois) :

Équipe type du Championnat d'Europe (6 tournois) :

En prenant en compte les équipes de jeunes, l'équipe de France est depuis le 14 juillet 2013 la première sélection à avoir remporté toutes les compétitions officielles masculines européennes et mondiales. Seul le Brésil (depuis le 20 août 2016 et sa victoire aux Jeux olympiques de Rio) affiche un palmarès aussi complet. Il manque encore un trophée à l'Argentine (Mondial U17) pour les rejoindre[168] :

Logo des Jeux olympiques. Jeux olympiques 1984
Coupe du monde des moins de 20 ans 2013
Coupe du monde des moins de 17 ans 2001
Championnat d'Europe espoirs 1988
Championnat d'Europe des moins de 19 ans 1949, 1983, 1996, 1997, 2000, 2005, 2010, 2016
Championnat d'Europe des moins de 17 ans 2004, 2015, 2022

Parcours dans les compétitions internationales

Coupe du monde

Parcours de l'équipe de France en Coupe du monde
Année Position Année Position Année Position
Drapeau de l'Uruguay 1930 1er tour Drapeau de l'Allemagne 1974 Non qualifiée Drapeau d'Afrique du Sud 2010 1er tour
Drapeau de l'Italie 1934 Huitième de finale Drapeau de l'Argentine 1978 1er tour Drapeau du Brésil 2014 Quart de finale
Drapeau de la France 1938 Quart de finale Drapeau de l'Espagne 1982 Demi-finale (4e) Drapeau de la Russie 2018 Médaille d'or, Coupe du Monde Vainqueur
Drapeau du Brésil 1950 Non qualifiée Drapeau du Mexique 1986 Médaille de bronze, Coupe du Monde Demi-finale (3e) Drapeau du Qatar 2022 Médaille d'argent, Coupe du Monde Finaliste
Drapeau de la Suisse 1954 1er tour Drapeau de l'Italie 1990 Non qualifiée Drapeau du Canada Drapeau des États-Unis Drapeau du Mexique 2026 À venir
Drapeau de la Suède 1958 Médaille de bronze, Coupe du Monde Demi-finale (3e) Drapeau des États-Unis 1994 Non qualifiée Drapeau de l'Argentine Drapeau du Paraguay Drapeau de l'Uruguay
Drapeau de l'Espagne Drapeau du Portugal Drapeau du Maroc 2030
À venir
Drapeau du Chili 1962 Non qualifiée 1998 Médaille d'or, Coupe du Monde Vainqueur Drapeau de l'Arabie saoudite 2034 À venir
Drapeau de l'Angleterre 1966 1er tour Drapeau de la Corée du Sud Drapeau du Japon 2002 1er tour
Drapeau du Mexique 1970 Non qualifiée Drapeau de l'Allemagne 2006 Médaille d'argent, Coupe du Monde Finaliste

Championnat d'Europe

Parcours de l'équipe de France en championnat d'Europe
Année Position Année Position Année Position
Drapeau de la France 1960 Demi-finale (4e) Drapeau de l'Allemagne 1988 Non qualifiée 2016 Médaille d'argent, Europe Finaliste
Drapeau de l'Espagne 1964 Quart de finale[Note 3] Drapeau de la Suède 1992 1er tour Europe 2020 Huitième de finale
Drapeau de l'Italie 1968 Quart de finale[Note 3] Drapeau de l'Angleterre 1996 Demi-finale Drapeau de l'Allemagne 2024 Qualifiée
Drapeau de la Belgique 1972 Tour préliminaire Drapeau de la Belgique Drapeau des Pays-Bas 2000 Médaille d'or, Europe Vainqueur Drapeau du Royaume-Uni Drapeau de l'Irlande 2028 À venir
Drapeau de la République fédérative socialiste de Yougoslavie 1976 Tour préliminaire Drapeau du Portugal 2004 Quart de finale Drapeau de l'Italie Drapeau de la Turquie 2032 À venir
Drapeau de l'Italie 1980 Non qualifiée Drapeau de l'Autriche Drapeau de la Suisse 2008 1er tour
1984 Médaille d'or, Europe Vainqueur Drapeau de la Pologne Drapeau de l'Ukraine 2012 Quart de finale

Ligue des nations

Parcours de l'équipe de France en Ligue des nations
Édition Ligue Classement final ( /55) Phase de groupe Phase finale
Classement de groupe Pts J G N P bp bc Pays hôte Résultat J G N P bp bc
2018-2019 A 6e 2/3 7 4 2 1 1 4 4 2019 Non qualifiée
2020-2021 en stagnation A 1er 1/4 16 6 5 1 0 12 5 2021 Médaille d'or, Europe Vainqueur 2 2 0 0 5 3
2022-2023 en stagnation A 12e 3/4 5 6 1 2 3 5 7 2023 Non qualifiée
2024-2025 en stagnation A /4 0 0 0 0 0 0 0 2025 À venir
Total 16 8 4 4 21 16 Total 2 2 0 0 5 3

Coupe des confédérations

Parcours de l'équipe de France en Coupe des confédérations
Année Position Année Position
Drapeau de l'Arabie saoudite 1992 Non qualifiée 2003 Médaille d'or, Coupe du Monde Vainqueur
Drapeau de l'Arabie saoudite 1995 Non qualifiée Drapeau de l'Allemagne 2005 Non qualifiée
Drapeau de l'Arabie saoudite 1997 Non qualifiée Drapeau d'Afrique du Sud 2009 Non qualifiée
Drapeau du Mexique 1999 Forfait[Note 4] Drapeau du Brésil 2013 Non qualifiée
Drapeau de la Corée du Sud Drapeau du Japon 2001 Médaille d'or, Coupe du Monde Vainqueur Drapeau de la Russie 2017 Non qualifiée

Distinctions

Lauréate du Prix Emmanuel Rocodanachi de l'Académie des sports en 1984 et en 1998, comme Meilleure équipe nationale de l'année.

Lauréate du Prix World Soccer Awards en 1984, 1991, 1998, 2000 et 2018, comme Meilleure équipe de l'année.

Lauréate Prix France Football en 1991, 1998, 2000, 2018, 2020 et 2022, comme Meilleure équipe européenne de l'année.

Lauréate du Trophée d'honneur UNFP en 2008, comme Meilleure équipe de l'année en 1998.

Lauréate du Trophée d'honneur UNFP en 2018, comme Meilleure équipe de l'année en 2000.

Statistiques de l'équipe de France

La plus large victoire de l'équipe de France est obtenue contre Gibraltar le à l'Allianz Riviera (Nice) sur le score de 14-0 (7-0 à la mi-temps). À l'extérieur, la victoire la plus large est acquise contre Chypre 0-7 le 11 octobre 1980 à Limassol. La plus large défaite est concédée contre le Danemark 17-1 le 22 octobre 1908 à Londres. À domicile, la défaite la plus large 0-15 a lieu le 1er novembre 1906 à Paris contre l'équipe d'Angleterre des amateurs[173].

Nombre de participations en phase finale d'une Coupe du monde : 16 sur 22.

Nombre de participations en phase finale d'un Championnat d'Europe : 10 sur 16[Note 5].

Nombre de participations à la Coupe des confédérations : 2 sur 10.

Nombre de participations à la phase finale de la Ligue des nations : 1 sur 3.

La France est également la seule nation européenne à avoir remporté toutes les compétitions internationales majeures à savoir la Coupe du monde (1998 et 2018), le Championnat d'Europe (1984 et 2000), les Jeux olympiques (1984), la Ligue des nations (2021), la Coupe des confédérations (2001 et 2003) et la Coupe intercontinentale des nations (1985).

La France est le seul pays avec le Danemark à avoir remporté toutes les Coupes des Confédérations auxquelles elle a participé (2001 et 2003) mais le Danemark n'en a remporté qu'une seule.

Le joueur le plus sélectionné en équipe de France est Hugo Lloris avec 144 sélections de 2008 à nos jours. Il le devient à l'occasion de sa 143ème sélection durant le quart de finale de la Coupe du monde 2022 au Qatar, opposant la France à l'Angleterre (victoire 1-2). Il dépasse alors Lilian Thuram, autrefois sélectionné 142 fois de 1994 à 2008. À l'opposé, Franck Jurietti détient le record de la plus courte apparition sous le maillot tricolore avec 5 secondes passées sur le terrain pour son unique sélection.

Le meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France est Olivier Giroud avec 56 buts, dépassant les 51 buts de Thierry Henry en marquant le premier but du huitième de finale de Coupe du monde 2022 au Qatar face à la Pologne (victoire 3-1)[174],[175],[176].

Just Fontaine (30 buts en sélection) est par ailleurs le meilleur buteur de tous les temps au cours d'une même Coupe du monde, avec 13 buts lors de l'édition 1958. Michel Platini est le meilleur buteur de tous les temps au cours d'un même Championnat d'Europe, avec 9 buts (en 5 matches) lors de l'édition 1984.

Classement FIFA

La France a connu son meilleur classement FIFA en mai 2001, seule année où elle termine en tête du classement, malgré une 1re place également atteinte en août 2018. Son plus mauvais classement est une 25e place obtenue en juillet 2015, période durant laquelle Les Bleus ne jouaient que des matchs amicaux (étant hôtes de l'Euro 2016), contrairement au reste des sélections européennes et mondiales. La France a enregistré sa meilleure progression lors du mois d’octobre 1995 avec un gain de 11 places, et au cours du mois de juin 2015, la France a enregistré son plus fort recul avec la perte de 18 places au classement mondial. Depuis sa création, le classement mondial moyen de la France se situe autour du 8e rang, tandis que son classement européen moyen se situe autour du 5e rang[177].

Classement FIFA de l'équipe de France 1993 à 2022[Note 6]
# 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Rang en stagnation 15 en diminution 19 en augmentation 8 en augmentation 3 en diminution 6 en augmentation 2 en diminution 3 en augmentation 2 Médaille d'or, Coupe du Monde 1 en diminution 2 en stagnation 2 en stagnation 2
# 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Rang en diminution 5 en augmentation 4 en diminution 7 en diminution 11 en augmentation 7 en diminution 18 en augmentation 15 en diminution 17 en diminution 20 en augmentation 7 en diminution 25 en augmentation 7
# 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028
Rang en diminution 9 en augmentation 2 en stagnation 2 en stagnation 2 en diminution 3 en stagnation 3 en augmentation 2
Classement européen de l'équipe de France 1993 à 2022[Note 6]
# 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Rang en stagnation 13 en diminution 14 en augmentation 6 en augmentation 2 en diminution 4 Médaille d'argent, Europe 1 en diminution 2 Médaille d'argent, Europe 1 Médaille d'argent, Europe 1 Médaille d'argent, Europe 1 Médaille d'argent, Europe 1 Médaille d'argent, Europe 1
# 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Rang en diminution 4 en augmentation 2 en diminution 5 en diminution 9 en augmentation 6 en diminution 12 en augmentation 11 en stagnation 11 en diminution 13 en augmentation 4 en diminution 17 en augmentation 3
# 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028
Rang en diminution 5 en augmentation 2 en stagnation 2 en stagnation 2 en stagnation 2 Médaille d'argent, Europe 1 Médaille d'argent, Europe 1

Infrastructures

Chantilly

Pour l'organisation de la Coupe du monde 1938 qui se déroule cette année-là en France, les dirigeants de la fédération ont l'idée de réunir les 22 sélectionnés dans le domaine de Chantilly avant le tournoi mondial. Ce stage de préparation de trois semaines de la fin mai 1938 fut organisé pour souder l'esprit d'équipe dans l'espoir de gagner la coupe du monde comme l'avaient fait avant eux, l'Italie en 1934 et l'Uruguay en 1930. Les joueurs étaient logés à l'Hôtel du Grand Cerf. À défaut d'un entraînement intensif, les joueurs français s'adonneront surtout, durant ce stage, à la pêche et aux jeux de cartes (belote…) comme l'affirmera en 1998 l'attaquant Alfred Aston[178].

Rueil

À partir de 1949, à l'occasion de la préparation d'un match face à Yougoslavie lors des éliminatoires de la Coupe du Monde 1950, l'équipe de France se réunit à Rueil, dans les locaux de la société Shell. Situé à seulement 10 kilomètres de Paris, les installations comprennent notamment un bungalow et deux terrains de football, en bordure du bois de Saint-Cucufa. L'ambiance qui s'en dégage est alors proche de celle d'un club de football ; on parle alors pour la première fois du « Club France »[179].

Jouy-en-Josas

Des années 1970 à la création du centre de Clairefontaine, l'équipe de France avait pour habitude de se préparer en région parisienne, avant les matchs au Parc des Princes, logeant près du Campus HEC à l'hôtel Val d'Albian de Jouy-en-Josas et s'entraînant à proximité, à Gif-sur-Yvette[180].

Font-Romeu

Les Bleus qualifiés pour la Coupe du monde 1982 et l'Euro 1984 feront un stage de préparation dans les Pyrénées, dans la station de Font-Romeu pour profiter de l'altitude et des équipements sportifs et de remise en forme.

Clairefontaine

Clairefontaine.

Lors des phases de préparation l'équipe de France s’entraîne à Clairefontaine, c'est-à-dire au Centre national du football (anciennement dénommé Centre technique national Fernand-Sastre) situé à Clairefontaine-en-Yvelines. Ce centre de formation national est inauguré en 1976 par Fernand Sastre alors président de la Fédération française de football[181]. Le domaine de Montjoye est acheté en 1982 et le centre ouvre ses portes en 1988[181]. Le centre est le camp de base des Bleus durant la Coupe du monde de football 1998 et l'Euro 2016 disputées en France. Le centre technique national Fernand-Sastre subit une grosse rénovation durant l'hiver 2007 qui consiste à refaire tous les lieux habités par les Bleus (chambres, réfectoire, etc.). Il y a actuellement 302 lits disponibles[181].

Le centre emploie 60 personnes de manière permanente[181]. La superficie totale est de 56 hectares dont 66 000 m² de terrains engazonnés.

Stades

Le Stade de France, stade principal de l'équipe de France depuis 1998.

L'équipe de France joue ses premiers matchs dans plusieurs stades parisiens. Parmi eux, le stade olympique Yves-du-Manoir se détache et accueille régulièrement le onze français jusqu'en 1972. Le Parc des Princes, alors rénové, prend le relais, il accueille presque cent-vingt matchs de la France. C'est notamment dans ce stade que les Français remportent le Championnat d'Europe de football 1984. Construit à l'occasion de la Coupe du monde de football 1998, que l'équipe de France remporte, le Stade de France est inauguré le . Il devient le nouveau stade résident des Bleus. En dehors de la région parisienne, les tricolores ont joué environ quatre-vingt matchs répartis dans une trentaine de stades de province et d'outre-mer, dont le plus visité est le stade Vélodrome de Marseille.

Style de jeu

À ses débuts en 1904, l'équipe de France évolue en 2-3-5 (2 défenseurs, 3 milieux de terrain et 5 attaquants). Dans les années 1930, sous l'impulsion de Kimpton, la France adopte le WM, une nouvelle tactique de jeu inventée en Angleterre. La France évolue dans les années 1980 avec un milieu à 4, qualifié de carré magique. Sous la direction d'Aimé Jacquet, la France évolue en 4-3-2-1. Son successeur, Roger Lemerre opte pour une tactique plus offensive avec un 4-2-3-1. Lors de ses débuts de sélectionneur, Raymond Domenech adopte un 3-5-2 qui est vite abandonné, faute de résultats. Il essaye alors un 4-4-2 avec deux milieux offensifs excentrés. En 2005, avec le retour de Zidane, la France repasse en 4-2-3-1. Lors de l'Euro 2008, Domenech opte pour un 4-4-2. Le sélectionneur utilise toujours un système avec deux milieux défensifs très critiqué[182]. Lors des matchs de préparation à la Coupe du monde 2010, Raymond Domenech choisit de faire évoluer son équipe en 4-3-3, c'est-à-dire avec trois attaquants. Lors de l'Euro 2012, Laurent Blanc utilise principalement une tactique offensive en 4-3-2-1 avec Karim Benzema en pointe.

Lors de la période 2013-2014, Didier Deschamps utilise un 4-3-3, toujours avec un trio offensif Franck Ribéry-Karim Benzema-Mathieu Valbuena. Lors de la coupe du monde 2014, le sélectionneur s'appuie sur une jeune génération composée de Paul Pogba, Lucas Digne ou encore Antoine Griezmann. Cette équipe, lors de la compétition, a montré un visage très séduisant avec un pressing très efficace du milieu de terrain haut, des ailiers rapides qui permutent avec l'attaquant de pointe. Cette configuration permet à Karim Benzema d'être très en vue, et le collectif déstabilise la défense adverse. D'autant que Deschamps compte sur une arrière-garde solide notamment grâce à sa charnière Raphaël Varane-Mamadou Sakho.

En 2016, Didier Deschamps alterne entre le 4-3-3 et le 4-2-3-1. Pour le 4-3-3, le trio d'attaque est formé de Payet-Giroud-Griezmann. Le milieu est composé de Kanté-Matuidi-Pogba. La défense est composée de Evra-Koscielny-Varane/Rami-Sagna. Pour le 4-2-3-1, Giroud est placé en pointe, le milieu offensif est composé de Payet-Griezmann-Sissoko/Coman, le milieu défensif est composé du duo Matuidi-Pogba et la défense est composée de Evra-Koscielny-Umtiti-Sagna.

Pour le Mondial 2018, le système ne va pas évoluer, Deschamps privilégiant tout de même le 4-2-3-1, avec Lloris dans les cages, une défense composée de Hernandez-Umtiti-Varane-Pavard. Le duo milieu défensif est composé de Kanté et Pogba, puis une attaque avec Giroud en pointe, et pour milieu offensif le trio Matuidi-Griezmann-Mbappé. Ce système permet à l'équipe de développer des séquences d'attaques rapides tout en retrouvant ensuite un équilibre défensif, par l'intermédiaire notamment de Matuidi, placé ailier gauche, qui vient renforcer le milieu lors des replis défensifs.

En 2021, le sélectionneur innove en proposant un système en 3-4-1-2, avec 3 défenseurs centraux (Varane - Lucas Hernandez - Kimpembe), 2 "pistons" à droite et à gauche (Coman/Pavard d'un coté, et Théo Hernandez de l'autre), le milieu Pogba Kanté ne change pas. Enfin, Griezmann est positionné en meneur de jeu pour le duo Benzema-Mbappé[183] . À la coupe du monde 2022, Deschamps adopte un 4-3-3 avec 4 défenseurs (Koundé - Upamecano - Varane/Konaté - T. Hernandez/Camavinga), un milieu défensif (Tchouaméni), deux milieux relayeurs (Griezmann - Rabiot) et trois attaquants (Dembélé/Coman - Giroud/Kolo Muani - Mbappé).

Personnalités historiques de l'équipe de France

Les plus sélectionnés

Les dix joueurs les plus sélectionnés (au )
Rang Joueur Sélections Première sélection Dernière sélection Durée V N D Palmarès
1 Hugo Lloris 145
(à 21 ans)

(à 35 ans)
14 ans et 1 mois 88 34 23 Médaille d'argent, Europe Euro 2016 - Médaille d'or, Coupe du Monde CDM 2018 - Médaille d'or, Europe LDN 2021Médaille d'argent, Coupe du Monde CDM 2022
2 Lilian Thuram 142
(à 22 ans)

(à 36 ans)
13 ans et 10 mois 93 34 15 Médaille d'or, Coupe du Monde CDM 1998 - Médaille d'or, Europe Euro 2000 - Médaille d'or, monde CDC 2003Médaille d'argent, Coupe du Monde CDM 2006
3 Olivier Giroud 131
(à 25 ans)
- en cours 88 21 22 Médaille d'argent, Europe Euro 2016 - Médaille d'or, Coupe du Monde CDM 2018 - Médaille d'argent, Coupe du Monde CDM 2022
4 Antoine Griezmann 127
(à 22 ans)
- en cours 87 23 17 Médaille d'argent, Europe Euro 2016 - Médaille d'or, Coupe du Monde CDM 2018 - Médaille d'or, Europe LDN 2021Médaille d'argent, Coupe du Monde CDM 2022
5 Thierry Henry 123
(à 20 ans)

(à 32 ans)
12 ans et 8 mois 74 33 16 Médaille d'or, Coupe du Monde CDM 1998 - Médaille d'or, Europe Euro 2000 - Médaille d'or, monde CDC 2003Médaille d'argent, Coupe du Monde CDM 2006
6 Marcel Desailly 116
(à 24 ans)

(à 35 ans)
10 ans et 10 mois 78 26 12 Médaille d'or, Coupe du Monde CDM 1998 - Médaille d'or, Europe Euro 2000 -