Émile Fayolle — Wikipédia

Émile Fayolle
Émile Fayolle

Nom de naissance Marie-Émile Fayolle
Naissance
Le Puy-en-Velay
Décès (à 76 ans)
Paris
Origine Drapeau de la France France
Arme Artillerie
Grade Général de division[a]
Années de service 18731919
Commandement 70e Division d'Infanterie de Réserve
33e Corps d'Armée
VIe Armée
IVe Armée
Ire Armée
Forces Françaises en Italie
Conflits Première Guerre mondiale
Distinctions Maréchal de France (1921)
Médaille militaire (1919)
Grand-croix de la Légion d'honneur (1918)
Croix de guerre 1914-1918 (5 palmes)
Médaille interalliée 1914-1918
Médaille commémorative de la Grande Guerre
Médaille coloniale
Famille Père de l'ingénieur général de 1re classe de l'artillerie navale Martin Fayolle[1]

Émile Fayolle, né le au Puy-en-Velay et mort le à Paris, est un général de division français, élevé à la dignité de maréchal de France en 1921.

Il se distingue particulièrement au cours de Première Guerre mondiale au commandement de plusieurs unités importantes et notamment à la tête du groupe d'armées de réserve avec lequel il contribue à briser l'offensive allemande vers Paris au mois de mars 1918. Il s'illustre ensuite lors de la seconde bataille de la Marne. Sa conduite lui vaut d'être élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’Honneur.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Marie Émile Fayolle est né le au Puy-en-Velay, au 9, rue du Chenebouterie, voie renommée en 1961 « rue du Maréchal-Fayolle »[2]. Il est le premier des six enfants nés du mariage de Jean Pierre Auguste Fayolle, négociant dentellier au Puy, et de son épouse Marie Rosine Badiou. De son mariage en 1883 à Clermont-Ferrand avec Marie Louise Augustine Collangettes, naissent deux enfants. Par cette descendance, il est le grand-père du pilote Émile Fayolle et l'arrière-grand-père d'Anne Pingeot[b], mère de Mazarine Pingeot[1],[4],[5] :

  • Émile Fayolle (1852-1928) épouse Marie Louise Augustine Collangettes (1859-1940)

Formation et carrière[modifier | modifier le code]

Émile Fayolle étudie à l’École polytechnique[1] de 1873 à 1875. Il fait carrière dans l’artillerie et enseigne notamment les tactiques d'artillerie à l'École supérieure de guerre de 1897 à 1908 [1]. Promu général de brigade le , il prend le commandement de l'artillerie du 12e corps d'armée. Deux ans plus tard il prend le commandement de la 19e brigade d'artillerie. Il prend sa retraite le .

Rappelé au service lors de la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

À la déclaration de guerre le , à la demande du général Joffre, le général Fayolle est rappelé au commandement de la 139e brigade de la 70e division de réserve.

Le , il prend le commandement de la division en remplacement du général Bizart relevé de ses fonctions par Joffre, commandant en chef.

Fayolle est nommé général de division à titre temporaire en 1915, puis à titre définitif en 1916.

En , alors à la tête d’un corps d'armée, il est nommé au commandement de la 6e armée française. Durant l’été 1916, les offensives qu'il mène lors de la bataille de la Somme obtiennent peu de succès. Malgré cet échec et le remplacement de son ami Joffre par Nivelle, l’aura de Fayolle reste grande.

Transféré à la tête de la 1re armée au début de 1917, Fayolle obtient le commandement du groupe d'armées du Centre lors du remplacement de Nivelle par Pétain en .

Statue du maréchal Fayolle, place Vauban à Paris.

Le , Fayolle est nommé commandant en chef des forces françaises en Italie et y est envoyé à la tête de six divisions pour renforcer le front italien après le désastre de Caporetto. Il reste en Italie jusqu’en , date à laquelle il est rappelé pour commander le groupe d’armées de réserve. Ces unités (55 divisions) jouent un rôle important lors de la grande attaque allemande de . Il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur en récompense de sa conduite le [6].

Ayant été victorieux lors de la seconde bataille de la Marne, le groupe d’armées de réserve est au centre du front lors de l’offensive alliée de l’automne 1918. Après la signature de l'armistice, il occupe Mayence et la rive gauche du Rhin avec Mangin, à partir du .

Maréchal de France[modifier | modifier le code]

Après la guerre, il est décoré de la médaille militaire le [7] puis nommé en 1920 au Conseil supérieur de la guerre, et exerce les fonctions d'inspecteur général de l'aéronautique de 1921 à 1924[8].

Le titre de maréchal de France lui est décerné le . Il est chargé de conduire au Canada une mission de gratitude pour l'aide de ce pays durant la guerre et remet au gouvernement canadien un buste en bronze baptisé La France, dû à Auguste Rodin, exposé depuis dans l'édifice du Centre du Parlement du Canada à Ottawa[9].

Émile Fayolle meurt à 76 ans à Paris le au 18, avenue de La Bourdonnais, dans le 7e arrondissement. Son corps repose dans le caveau des gouverneurs aux Invalides[8].

Grades[modifier | modifier le code]

Fayolle fut promu général de brigade le , général de division à titre temporaire le et général de division le [8].

Le , il est général de division maintenu en activité sans limite d'âge.

Distinctions et décorations[modifier | modifier le code]

Déploiement du drapeau du Royal 22e régiment canadien-français au maréchal de France, Émile Fayolle, aux plaines d'Abraham à Québec (Canada) en 1921.
Décorations étrangères

Hommages[modifier | modifier le code]

Un hommage lui est rendu par des obsèques nationales quelques jours après sa mort[10].

De nombreuses voies publiques en France portent son nom :

Un bâtiment de l’École polytechnique, à Palaiseau, porte son nom[13].

Publications[modifier | modifier le code]

  • La guerre racontée par nos généraux, tome II (De la Somme au Rhin) et tome III (Les batailles de la délivrance)[c], les trois tomes sont publiés en 1920 (ASIN B00ALYZMNU).
  • Au Canada, préface de Gabriel Hanotaux, Librairie F. Alcan, 1922, 269 pages
  • Durant la Guerre, Émile Fayolle avait tenu un journal, publié aux éditions Plon en 1964 sous le titre Cahiers secrets de la Grande Guerre[14] et republié en numérique en [15].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marie Émile Fayolle, Au Canada, Maréchal Fayolle. Préf. de Gabriel Hanotaux, Nabu Press, (ISBN 978-1-173-08257-4)
  • Maréchal Fayolle, Cahiers secrets de la Grande Guerre, Paris, Nouveau Monde éditions, coll. « Format Kindle », , 144 p. (ISBN 978-2-365-83829-0, OCLC 868058837, ASIN B00HQJOI4M)
  • Michel Wattel et Béatrice Wattel (préf. André Damien), Les Grand’Croix de la Légion d’honneur : De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Paris, Archives et Culture, , 701 p. (ISBN 978-2-35077-135-9), p. 169-170.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Site Internet[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le grade de général de division était le plus haut grade à l'époque.
  2. Le journal La Montagne précise que la mère d’Anne Pingeot, Thérèse Chaudessolle, est la petite-fille d’Émile Fayolle[3]. Thérèse Chaudessolle est ainsi la fille de Paul Chaudessolle, le gendre d'Émile Fayolle[1].
  3. Le tome I (De Liège à Verdun) est rédigé par le général Augustin Dubail.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Ouvrir la « Page d’accueil », sur le site de la bibliothèque de l’École polytechnique, Palaiseau (consulté le ), sélectionner l’onglet « Catalogues » puis cliquer sur « Famille polytechnicienne », effectuer la recherche sur « Émile Fayolle », résultat obtenu : « Fayolle, Marie Émile (X 1873 ; 1852-1928) ». La consultation de sa fiche montre qu'il est le père de Fayolle, Marie Martin Pierre (X 1907 ; 1886-1949), ingénieur général de l'artillerie navale (voir la fiche de Martin Fayolle accessible au même endroit), et le beau-père de Chaudessolle, Paul Arthur Marie (X 1910 ; 1889-1966), général de division (voir la fiche de Paul Chaudessolle accessible au même endroit).
  2. Jacques Jourquin, Les maréchaux de la grande guerre (1914-1918) : dictionnaire comparé et portraits croisés, (présentation en ligne).
  3. « Bien avant la révélation du secret de François Mitterrand, une famille très connue des Clermontois », La Montagne,‎ (lire en ligne).
  4. a b et c « Cote LH/950/27 », base Léonore, ministère français de la Culture
  5. « Informations généalogiques avec indications des sources », sur geneanet.
  6. Wattel 2002, p. 610.
  7. Wattel 2002, p. 170.
  8. a b c d et e Gérard Géhin et Jean-Pierre Lucas, Dictionnaire des généraux et amiraux français de la grande guerre 1914-1918, t. 1 : A-K, Paris, Archives & culture, , 519 p. (ISBN 978-2-350-77058-1, OCLC 601139912), p. 369-370.
  9. "Riche histoire d'une sculpture de l'édifice du Centre " par David Monaghan, conservateur, Services de conservation, décembre 2007, sur le site de la chambre des communes du Canada
  10. « Obsèques du maréchal Fayolle , le jeudi 30 août », La Revue hebdomadaire,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Un nom, une rue : le boulevard Maréchal Fayolle sur zoomdici.fr (Zoom43.fr et Zoom42.fr) », sur www.zoomdici.fr (consulté le )
  12. Vérifications faites le 29 novembre 2016 sur le site viamichelin.
  13. Le site de l'École polytechnique.
  14. (ASIN B0014WQQO2).
  15. Nouveau Monde éditions, (ISBN 978-2-36583-829-0).