Émile Brunner — Wikipédia

Émile Brunner
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Émile Josse Brunner
Nationalité
Activité

Émile Brunner est un fabricant d'instruments scientifiques français, d'origine suisse, né le à Paris[1] et décédé le à Paris 6e[2],[3],[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, seuls les meilleurs artisans européens et américains sont capables de produire les instruments de précision indispensables pour la métrologie, la géodésie et l'astronomie. Les frères Brunner comptent parmi les représentants les plus importants de l'industrie française de précision. Jean Brunner puis ses deux fils, Émile et Léon Brunner se spécialisent dans les instruments géodésiques et astronomiques[5].

Les frères Brunner participent à l'exposition universelle de 1867. Ils y présentent plusieurs instruments dont un télescope de 22 cm d'ouverture destiné à l'Observatoire du Caire. Ils sont également présents lors de l'exposition universelle de 1878. Ils réalisent notamment des cercles azimutaux réitérateurs et des cercles méridiens portatifs qui sont employés lors de la connexion des triangulations espagnole et algérienne par dessus la mer Méditerranée dirigée par François Perrier et Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero[5],[6].

Lors du transit de Vénus de 1874, les expéditions sont équipées par des instruments réalisés par les frères Brunner. Au début des années 1880, ils améliorent un de leurs instruments destiné à la mesure de la déclinaison magnétique qui sera finalement utilisé lors d'une mission astronomique au Chili[5].

En 1883, ils construisent un comparateur pour le Bureau international des poids et mesures. Cet immense appareil est utilisé pour comparer les étalons du mètre destinés aux États parties à la Convention du Mètre. Pour cette réalisation Émile Brunner reçoit la croix de la Légion d'Honneur[5].

À cette époque, ils réalisent également de nombreux instruments astronomiques pour les observatoires de Paris, Nice, Toulouse, Lisbonne, Lyon (lunette équatoriale-1882) et Alger[7].

Lors de l'exposition universelle de 1889, parmi les nombreux instruments géodésiques présentés par la maison Brunner Frères, la plupart réalisés pour le Bureau des longitudes, on peut admirer un pendule réversible conçu par Gilbert Étienne Defforges sur le modèle du pendule réversible construit par les frères Repsold pour Émile Plantamour. Ce dernier remplace Elie Ritter après son décès dans Commission géodésique suisse composée lors de sa création par Guillaume Henri Dufour, Johann Rudolf Wolf, Hans Heinrich Denzler et Adolphe Hirsch. Dans une de ses premières séances, au commencement de l'année 1862, la Commission géodésique suisse décide de comprendre la détermination de la pesanteur effectuée dans différents points de la Suisse, au nombre des opérations qui se rattachent à la mesure de l'arc de méridien traversant le centre de l'Europe, l'arc géodésique de Struve. L'appareil utilisé pour cette détermination est le pendule à réversion dont l'idée première revient à Johann Gottlieb Friedrich von Bohnenberger et sur la construction duquel Friedrich Wilhelm Bessel donne des indications très précieuse dès 1826. L'exécution d'un pendule à réversion, construit selon les principes indiqués par Bessel, est confiée aux célèbres artistes de Hambourg, les frères Repsold, et comme il est convenu que les premières observations soient faites à Genève, l'instrument y est envoyé à l'automne 1864. Émile Plantamour réalise ses premières expériences avec cet appareil entre la fin de l'année 1864 et le début de l'année 1865. De tels pendules ont également été construits par les frères Repsold pour la Prusse, l'Autriche, l'Italie, l'Espagne, les États-Unis, la Russie et la France[5],[8],[9],[10].

Léon Brunner décède en 1894, suivi l'année suivante par son frère Émile. Les établissements Brunner disparaissent avec eux. Les frères Brunner et leur père sont inhumés au cimetière du Montparnasse[3],[5].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Base Léonore
  2. Acte de décès (avec âge et lieu de naissance) à Paris 6e, n° 2086, vue 16/21.
  3. a et b « Dictionnaire alphabétique », sur Observatoire de Haute-Provence
  4. « Brunner, Emile (1834-1895) · Les procès-verbaux du Bureau des longitudes », sur bdl.ahp-numerique.fr (consulté le )
  5. a b c d e et f (en) Paolo Brenni, « 19th Century French Scientific Instrument Makers - XI: The Brunners and Paul Gautier », Bulletin of the Scientific Instrument Society, vol. 49,‎ , p. 3-5 (lire en ligne)
  6. Carlos (1825-1891) Auteur du texte Ibáñez e Ibáñez de Íbero et François (1833-1888) Auteur du texte Perrier, Jonction géodésique et astronomique de l'Algérie avec l'Espagne, exécutée en commun en 1879, par ordre des gouvernements d'Espagne et de France, sous la direction de M. le général Ibañez,... pour l'Espagne, M. le colonel Perrier,... pour la France, (lire en ligne)
  7. (en) « Bardou, Brunner, Cassegrain, Cauchoix, Chevalier, Gambey, Gautier, Krauss, Lerebours et Secretan, Mailhat, Vion »
  8. Defforges, « Sur l'intensité absolue de la pesanteur », J. Phys. Theor. Appl., vol. 7, no 1,‎ , p. 347–364 (DOI 10.1051/jphystap:018880070034701, lire en ligne, consulté le )
  9. Émile Plantamour, Expériences faites à Genève avec le pendule à réversion, Genève et Bâle, H. Georg, , 108 p. (lire en ligne), p. 1-2
  10. (es) Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero, Discursos leidos ante la Real Academia de Ciencias Exactas Fisicas y Naturales en la recepcion pública de Don Joaquin Barraquer y Rovira, Madrid, Imprenta de la Viuda e Hijo de D.E. Aguado, , 80 p. (lire en ligne), p. 70-71

Liens externes[modifier | modifier le code]