Élie Buzyn — Wikipédia

Élie Buzyn
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Élie Meir BuzynVoir et modifier les données sur Wikidata
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Élie Buzyn, né le à Łódź (Pologne) et mort à Paris le , est un chirurgien orthopédique français, d'origine polonaise, survivant et témoin de la Shoah.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Élie Meir Buzyn naît le 7 janvier 1929 à Łódź en Pologne, au sein d’une famille juive pratiquante[1]. Benjamin d'une fratrie de trois enfants, il a un frère, Avram, né en 1918 et une sœur, Tauba, née en 1924.

Son père, Yehoshua Buzyn, est chef d’entreprise, industriel du textile et sa mère, Sarah, est très active dans les institutions caritatives et notamment le mouvement des femmes sionistes de la WIZO[2].

Le ghetto de Łódź[modifier | modifier le code]

Lorsque les Allemands occupent Łódź en , la ville compte 672 000 habitants, dont 233 000 juifs. Ceux-ci vivent dans les mêmes quartiers que les Allemands non-Juifs. Łódź est directement incorporé au Wartheland et rebaptisé Litzmannstadt. La création du ghetto se fait par étapes successives. La première trace de la création d'un ghetto se trouve dans un ordre daté du qui évoque un point de rassemblement temporaire des juifs locaux, destiné à faciliter leur déportation : la déportation devait être terminée pour le et la ville Judenrein (« libre de juifs ») à cette date[3],[4],[5],[6],[7],[8]. Dans le ghetto, Élie Buzyn travaille comme ouvrier dans le tissage, puis dans la sellerie. Le 7 mars 1940, son frère aîné, Avram, âgé de 22 ans, est fusillé par les SS « à titre d'exemple » pour dissuader toute tentative de fuite du ghetto juif[9]. Élie Buzyn parvient à survivre avec ses parents, jusqu'à la liquidation du ghetto en , l'arrestation et la déportation de sa population vers le camp d'Auschwitz.

Déportation à Auschwitz et marche de la mort[modifier | modifier le code]

Dès , devant l'avancée de l'armée soviétique, les autorités nazies transfèrent les prisonniers vers le camp de Buchenwald, durant les « Marches de la mort »[10]. Arrivé au camp de Buchenwald, il se fait voler ses chaussures. Après cela, ses pieds ont gelé. À l'infirmerie, on lui annonce qu'il faut l'amputer des deux pieds pour empêcher le développement de la gangrène. Effrayé, il s'enfuit de l'infirmerie et retourne à son baraquement. Un soldat russe, après avoir entendu ce qui s'est passé, lui dit alors : « Écoute-moi, il faut que tu trempes tes pieds alternativement dans de l'eau froide et de l'eau chaude. ». Quelques jours et quelques nuits après, ses pieds commencent à guérir[11].

Vie professionnelle et témoignage sur la Shoah[modifier | modifier le code]

Il vit d'abord sept ans en Palestine mandataire devenue État d'Israël, puis après un bref séjour en France, passe deux ans à Oran. En 1956, il s'installe définitivement en France et fait ses études de médecine, puis devient chirurgien. Il témoigne de son souhait d'oublier, qui le conduit à se faire ôter son matricule de déporté. C'est après un silence de 50 ans qu'il décide de témoigner de son vécu de survivant du ghetto et de camp[12],[13].

Élie Buzyn participe ainsi à une visite annuelle à Auschwitz[14],[15].

Il participe à la commémoration annuelle de la Shoah par l'Union européenne en 2015[16].

Il meurt le , à l'âge de 93 ans[17],[18].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Élie Buzyn est l'époux d'Etty Buzyn, psychologue, psychanalyste et écrivaine. Le couple a trois enfants[19], notamment Agnès Buzyn, présidente du collège de la Haute Autorité de santé puis ministre de la Santé de 2017 à 2020[20].

Décorations[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • J'avais 15 ans : vivre, survivre, revivre, 2018, Éd. Alisio (ISBN 9791092928730).
  • Ce que je voudrais transmettre : lettre aux jeunes générations, 2019, Éd. Alisio (ISBN 9782379350184).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Elie Buzyn », sur akadem.org (consulté le )
  2. « Grands entretiens. Mémoire de la Shoah. Élie Buzyn », sur ina.fr.
  3. Voir « Témoignages. Élie Buzyn. Mémorial de la Shoah », sur liberation-camps.memorialdelashoah.org.
  4. Voir « Elie Buzyn, rescapé d'Auschwitz, habité par le devoir du témoin. À la Une », sur LA DEPECHE.fr, .
  5. Voir Patrice Gascoin, « L'enfant de Buchenwald est toujours en vie », sur Le Figaro.fr, .
  6. Voir « La séquence du projet Auschwitz » [PDF], sur theatre-shoah-genocides-violences.net.
  7. Voir « Mémoires de la Shoah. Mercredi  » [PDF], sur fondationshoah.org, .
  8. Voir « Auschwitz plus qu'un simple numéro », sur Euronews, .
  9. « Elie Buzyn, l'un des derniers grands témoins français d'Auschwitz, est mort », sur LEFIGARO, (consulté le )
  10. Voir « Élie Buzyn raconte "la marche de la mort" entre Auschwitz et Buchenwald »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur bfmtv.com.
  11. « Elie Buzyn, survivant d’Auschwitz et relais de la mémoire », sur The Times of Israel, .
  12. Voir (en) « Holocaust Survivor Elie Buzyn speaks after 50 years of silence »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) [vidéo], sur USA Today.
  13. Béatrice Gurrey, « L’hymne à la vie d’Elie Buzyn, grand témoin de la Shoah », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Voir « Le poignant "voyage de la mémoire" du grand rabbin de France à Auschwitz », sur i24news, .
  15. Claire Gatinois (Auschwitz- Birkenau (envoyée spéciale)), « À Auschwitz, Jean Castex appelle à la vigilance contre les « falsificateurs de l’histoire » », sur lemonde.fr, .
  16. Voir, (en) « Ceremony held on the occasion of the International Holocaust Remembrance Day on 27 January 2015 at the European Commission », sur ec.europa.eu, .
  17. « Le témoin de la Shoah, Elie Buzyn, est décédé à l’âge de 93 ans », sur radioj.fr, .
  18. « Elie Buzyn, ancien déporté et grand témoin de la Shoah, est mort », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. Béatrice Gurrey, « L’existence hors du commun d’Elie Buzyn, ancien déporté et grand témoin de la Shoah », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. « Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé », L'Express,‎ 17 mail 2017 (lire en ligne, consulté le ).
  21. Décret du 18 avril 2014 portant promotion et nomination.
  22. « Les Palmes Académiques pour Georges Loinger et Elie Buzyn, témoins de l’histoire de l’OSE », sur OSE, .

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]