Élections législatives syriennes de 2020 — Wikipédia

Élections législatives syriennes de 2020
Corps électoral et résultats
Inscrits 18 766 014
Votants 6 224 687
33,17 % en diminution 24,4
Front national progressiste – Bashar el-Assad
Sièges obtenus 177 en diminution 23
Indépendants
Sièges obtenus 73 en augmentation 23
Assemblée élue
Diagramme
Premier ministre de Syrie
Sortant Élu
Imad Khamis
Parti Baas
Hussein Arnous
Parti Baas

Les élections législatives syriennes de 2020 ont lieu le afin de renouveler l'intégralité de l'Assemblée du peuple de la Syrie. Le scrutin a lieu après deux reports dans la même année, du fait de la pandémie de coronavirus.

Ces élections sont organisées dans le contexte de la guerre civile syrienne, dont le gouvernement semble sortir victorieux. Tous les partis politiques autorisés sont membres du Front national progressiste et subordonnés à l'autorité du parti Baas.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le scrutin est organisé alors que la guerre civile semble toucher à sa fin, les forces gouvernementales ayant repris le contrôle de la majeure partie du territoire national. L'annonce de son organisation intervient après les succès de l'armée syrienne au cours de l'offensive de Maarat al-Nouman et Saraqeb.

Initialement prévues le , les élections sont reportées au puis au du fait de la propagation de la pandémie de coronavirus[1],[2],[3].

Le déroulement des élections est contesté. Les citoyens sont contraints d'aller voter par crainte de représailles, parfois à plusieurs reprises[4]. Selon un opposant, « ce sont les services de renseignement qui choisissent les parlementaires, et cela depuis toujours. Au Parlement syrien, pas un seul député n'est véritablement élu par le peuple »[5],[6].

Selon Thomas Pierret, chercheur au CNRS et spécialiste du Moyen-Orient, les scrutins ne sont ni libres ni transparents, et servent à « récompenser les plus fidèles parmi les fidèles pour éviter des défections qui pourraient être coûteuses ». Les résultats sont « joués d'avance » car il n'y a pas de candidats d'opposition, ils n'existent pas en Syrie[7].

Système électoral[modifier | modifier le code]

L'Assemblée du peuple est un parlement unicaméral doté de 250 sièges pourvus pour quatre ans au scrutin de liste majoritaire dans 15 circonscriptions plurinominales. Les électeurs d'une circonscription choisissent une liste fermée de candidats qu'ils ne peuvent modifier parmi celles proposées, et celle remportant le plus de suffrage remporte l'ensemble des sièges en jeu dans la circonscription. Chaque liste est composée d'un minimum de deux tiers de candidats du Parti Baas et pour moitié d'ouvriers et de paysans, de telle sorte que le total de ces derniers soit de 127 sur le total de 250 députés élus[8].

En pratique, le pouvoir exerce une pré-sélection et une censure qui rend impossible tout début de pluralisme. Des comités nommés par une commission dont les membres sont eux-mêmes choisis par le président décident de la validité des candidatures des « ouvriers et paysans », tandis que les partis pouvant concourir à la moitié restante des sièges à pourvoir sont soumis à des lois draconiennes interdisant toute critique du pouvoir sous couvert d'une interdiction de « fragiliser le sentiment national », sous peine d'interdiction du parti. Les petits partis politiques autres que le Parti Baas, tous membres du Front national progressiste, lui sont ainsi tous subordonnés[9].

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats des législatives syriennes de 2020[10]
Parti Voix % Sièges +/-
Front national progressiste 177 en diminution 23
Indépendants 73 en augmentation 23
Suffrages exprimés
Votes blancs et invalides
Total 6 224 687 100 250 en stagnation
Abstentions 12 541 327 66,83
Inscrits / participation 18 766 014 33,17

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (hr) i24NEWS, « Syrie: Assad annonce la tenue de législatives le 13 avril », sur www.i24news.tv (consulté le ).
  2. (en) « Syria elections postponed over coronavirus », sur gulfnews.com (consulté le ).
  3. La Libre.be, « Coronavirus : nouveau report des législatives à juillet en Syrie », sur www.lalibre.be, (consulté le ).
  4. (en-US) Anne Barnard, « Syrian Parliamentary Elections Highlight Divisions and Uncertainty », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  5. « Syrie: Bachar el-Assad tient ses législatives comme si de rien n'était », sur RFI, (consulté le )
  6. France 24, « En Syrie, des élections législatives sous le signe de la crise économique », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
  7. Léa Masseguin, « En Syrie, des législatives pour la forme », sur Libération.fr, (consulté le )
  8. Inter-Parliamentary Union, « IPU PARLINE database: REPUBLIQUE ARABE SYRIENNE (Majlis Al-Chaab), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
  9. (en) « Assad’s Sham Election », sur www.huffpost.com (consulté le ).
  10. (tr) TRT World, « Ruling Baath party wins Syria parliamentary elections », sur Ruling Baath party wins Syria parliamentary elections (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]