Élections législatives ouzbèkes de 2019-2020 — Wikipédia

Élections législatives ouzbèkes de 2019-2020
135 des 150 sièges de la Chambre législative
au 5 janvier 2020
Corps électoral et résultats
Inscrits 18 797 810
Votants 13 963 627
74,28 % en diminution 14,7
Parti libéral-démocrate d'Ouzbékistan – Aktam Haitov
Sièges obtenus 53 en augmentation 1
Parti démocrate de la renaissance nationale d'Ouzbékistan – Alisher Kadyrov
Sièges obtenus 36 en stagnation
Parti social-démocrate de la justice – Narimon Umarov
Sièges obtenus 24 en augmentation 4
Parti démocratique populaire d'Ouzbékistan – Ulugʻbek Inoyatov
Sièges obtenus 22 en diminution 5
Parti écologiste d'Ouzbékistan – Boriy Alixonov
Sièges obtenus 15 en stagnation
Premier ministre
Sortant Élu
Abdulla Oripov
UzLiDeP
Abdulla Oripov
UzLiDeP

Les élections législatives ouzbèkes de 2019-2020 ont lieu le 22 décembre 2019 et le 5 janvier 2020, afin de renouveler la Chambre législative (Oliy Majlis) de l'Ouzbékistan. Des élections régionales et municipales sont organisés en même temps que le premier tour.

Le scrutin aboutit à de légères variations en sièges des partis composant la chambre, tous acquis au gouvernement du président Shavkat Mirziyoyev.

Contexte[modifier | modifier le code]

Shavkat Mirziyoyev est élu président de la République le 4 décembre 2016 après la mort d'Islam Karimov. Le nouveau président engage des réformes inédites dans le pays, procédant à une ouverture économique, politique et religieuse visant à redorer son image à l'international, dont notamment l'ouverture des frontières et la libération de prisonniers politiques, malgré le maintien d'un système judiciaire autoritaire et de violations des droits humains[1],[2]. En matière religieuse, le pays revient sur sa politique anti-théiste héritée de l'ère soviétique. Les mosquées sont autorisées à diffuser par microphone les appels à la prière, et le président qualifie la politique de son prédécesseur de « tragédie », ajoutant que l'islam est « lumière ». Enfin, les autorités demandent que les jeunes filles allant à l'école portent des jupes leur arrivant en dessous du genou[3].

Système électoral[modifier | modifier le code]

La chambre législative est la chambre basse du parlement bicaméral de l'Ouzbékistan. Elle est composée de 150 sièges dont 135 pourvus pour cinq ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans autant de circonscription électorale. Pour être élu au premier tour, un candidat doit réunir la majorité absolue des suffrages exprimés, à condition cependant que la participation dans la circonscription concernée franchisse le quorum de 33 % des inscrits. À défaut, un second tour est organisé entre les deux candidats arrivés en tête, et celui recueillant le plus de voix est déclaré élu[4].

Jusqu'en 2009, le parlement était uniquement composé d'élus Indépendants, les partis n'étant pas autorisés. Depuis, quatre partis créé par le pouvoir et dépendants de lui sont officiellement reconnus et peuvent concourir aux élections : le Parti libéral-démocrate, le Parti démocrate de la renaissance nationale d'Ouzbékistan, le Parti démocratique populaire et le Parti social-démocrate de la justice, auxquels s'ajoute le Parti écologiste d'Ouzbékistan, qui ne participe pas directement aux scrutins. Ces partis forment ainsi un multipartisme de façade, aucun réel parti d'opposition n'étant reconnu[5]. Depuis un amendement de 2008, le Parti écologiste d'Ouzbékistan s'ajoutait à ces quatre partis en occupant de droit 15 sièges au parlement. Cette disposition est cependant supprimée en 2019[6]. Des élections régionales et municipales sont organisés en même temps que le premier tour[7].

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats des législatives ouzbèkes de 2019-2020[8],[9],[10],[11]
Partis Premier tour Second tour Total +/-
Voix % Sièges Voix % Sièges
Parti libéral-démocrate d'Ouzbékistan 42 11 53 en augmentation 1
Parti démocrate de la renaissance nationale d'Ouzbékistan 34 2 36 en stagnation
Parti social-démocrate de la justice 20 4 24 en augmentation 4
Parti démocratique populaire d'Ouzbékistan 18 4 22 en diminution 5
Parti écologiste d'Ouzbékistan 11 4 15 en stagnation
Suffrages exprimés
Votes blancs et invalides
Total 13 963 627 100 125 1 978 048 100 25 150 en stagnation
Abstentions 4 834 183 25,72 1 169 873 37,16
Inscrits / participation 18 797 810 74,28 3 147 921 62,84

Analyses[modifier | modifier le code]

Parti arrivé en tête par circonscription.

Les élections n'apportent que peu de changement dans la composition de la chambre législatives. Les cinq partis autorisés à concourir, tous considérés comme acquis au pouvoir en place, n'observent que de légères variations du nombre de leurs députés. Le Parti écologiste d'Ouzbékistan parvient à conserver ses quinze sièges malgré la fin de sa représentation de droit[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Isabelle Mandraud, « En Ouzbékistan, un air de perestroïka : Un an et demi après avoir succédé au despote Karimov, le président Chavkat Mirziyoyev a entrepris une série de réformes inédites dans ce pays d’Asie centrale. », Le Monde,‎
  2. FIDH (Ligue des droits de l'homme), « Lettre au président Emmanuel Macron Situation des droits de l’Homme en Ouzbekistan - Votre rencontre avec le Président M. Chavkat Mirzioïev », sur fidh.org,  : « Dans la lettre est constaté que " Depuis l’élection de Chavkat Mirzioïev, l’Ouzbékistan se transforme et s’ouvre. Souhaitant donner des gages de son ouverture à l’international, avec pour but de redorer l’image du pays, les autorités ont autorisé Human Rights Watch à mener ses activités en Ouzbékistan, ainsi que facilité le retour en Ouzbékistan, après douze années d’exil, de Talib Yakubov — président de l’ONG ouzbèke “Société des droits de l’Homme” et opposant du régime d’Islam Karimov. Les changements ont aussi été marqués par la libération de défenseurs des droits de l’homme, des journalistes et autres prisonniers politiques". Mais la FIDH constate "l’absence d'accès à la justice des victimes des violations des droits humains" ; "les disparitions forcées des opposants politiques et religieux" ; "les violences faites aux femmes" ; "les entraves à l’action de la société civile indépendante". »
  3. « Dans un Ouzbékistan en pleine détente, la parole des musulmans se libère », sur LExpress.fr (consulté le )
  4. OUZBEKISTAN Qonunchilik palatasi (Chambre législative)
  5. Uzbek Party Reform Less Than it Seems
  6. (ru) « В Узбекистане создана новая партия », sur Podrobno.uz (consulté le )
  7. Uzbekistan unveils parliamentary elections date
  8. (en) « INFORMATION ABOUT VOTERS (updated 21:00) », sur elections.uz (consulté le )
  9. (uz) « Марказий сайлов комиссияси раиси М. Абдусаломовнинг МАТБУОТ АНЖУМАНИДАГИ НУТҚИ », sur elections.uz (consulté le ).
  10. (uz) « Бош вазир номзодини кўрсатиш ҳуқуқига Ўзбекистон Либерал-демократик партияси эга бўлди », sur elections.uz (consulté le ).
  11. (ru) « Об очередном заседании Центральной избирательной комиссии », sur elections.uz (consulté le ).
  12. (en) https://www.facebook.com/bbcnews, « Questions over Uzbekistan's new era of 'openness' - BBC News », sur BBC News (consulté le ).