Élections législatives néerlandaises de 2003 — Wikipédia

Élections législatives néerlandaises de 2003
150 sièges de la Seconde Chambre
(Majorité absolue : 76 sièges)
Corps électoral et résultats
Inscrits 12 076 711
Votants 9 666 602
80,00 % en augmentation 0,6
Votes exprimés 9 654 475
Blancs et nuls 12 127
CDA – Jan Peter Balkenende
Voix 2 763 480
28,62 %
en augmentation 0,7
Représentants élus 44 en augmentation 1
PvdA – Wouter Bos
Voix 2 631 363
27,26 %
en augmentation 12,1
Représentants élus 42 en augmentation 19
VVD – Gerrit Zalm
Voix 1 728 707
17,91 %
en augmentation 2,5
Représentants élus 28 en augmentation 4
SP – Jan Marijnissen
Voix 609 723
6,32 %
en augmentation 0,4
Représentants élus 9 en stagnation
LPF – Mat Herben
Voix 549 975
5,70 %
en diminution 11,3
Représentants élus 8 en diminution 18
Parti arrivé en tête par commune
Carte
Composition de la Seconde Chambre nouvellement élue
Diagramme
  • CDA : 44 sièges
  • PvdA : 42 sièges
  • VVD : 28 sièges
  • SP : 9 sièges
  • LPF : 8 sièges
  • GL : 8 sièges
  • D66 : 6 sièges
  • CU : 3 sièges
  • SGP : 2 sièges
Premier ministre
Sortant Élu
Jan Peter Balkenende
CDA
Jan Peter Balkenende
CDA
Législature élue
33e
nlverkiezingen.com

Les élections législatives néerlandaises de 2003 (en néerlandais : Tweede Kamerverkiezingen 2003) se tiennent le de manière anticipée, huit mois après la tenue du précédent scrutin. Elles ont pour but d'élire les 150 membres de la Seconde Chambre des États généraux.

Le scrutin voit, pour la deuxième fois, la nette victoire de l'Appel chrétien-démocrate (CDA) de Jan Peter Balkenende, la forte remontée du Parti travailliste (PvdA) de Wouter Bos et l'effondrement de la Liste Pim Fortuyn (LPF) de Mat Herben.

Système électoral[modifier | modifier le code]

La Seconde Chambre (en néerlandais : Tweede Kamer), ou Chambre des représentants, est la chambre basse du parlement bicaméral néerlandais. Elle est composée de 150 sièges pourvus pour quatre ans au scrutin proportionnel plurinominal avec listes ouvertes dans une unique circonscription nationale[1]. Vingt circonscriptions régionales sont utilisées pour correspondre aux listes électorales dressées au niveau régional à des fins statistiques, mais n'entre pas en compte dans le système électoral.

Les listes étant ouvertes, les électeurs ont également la possibilité d'exprimer un vote préférentiel pour un candidat sur la liste pour laquelle ils votent. Les sièges obtenus par chaque liste sont par la suite attribués en priorité aux candidats ayant recueilli au moins 25 % des votes de la liste en leurs nom[1]. Après décompte des voix, la répartition des sièges se fait à la proportionnelle selon la méthode d'Hondt, sans seuil électoral prédéfini[1]. La méthode utilisée ainsi que le nombre total de siège conduisent néanmoins de facto à un seuil de 0,67 % des suffrages exprimés à l'échelon national.

Contexte[modifier | modifier le code]

À la suite du précédent scrutin, le chrétien-démocrate Jan Peter Balkenende réussit à former une coalition gouvernementale avec les populistes de la Liste Pim Fortuyn et le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) le . Toutefois, le gouvernement doit remettre sa démission dès le 16 septembre, victime des dissensions internes à la LPF.

Principaux partis et candidats[modifier | modifier le code]

Principales formations en lice pour ce scrutin
Parti Tête de liste Résultat en 2002
Appel chrétien-démocrate
Christen-Democratisch Appèl
Jan Peter Balkenende
Premier ministre sortant
27,9 % 43
Liste Pim Fortuyn
Lijst Pim Fortuyn
Mat Herben 17,0 % 26
Parti populaire pour la liberté et la démocratie
Volkspartij voor Vrijheid en Democratie
Gerrit Zalm 15,5 % 24
Parti travailliste
Partij van de Arbeid
Wouter Bos 15,1 % 23
Gauche verte
GroenLinks
Femke Halsema 7,0 % 10
Parti socialiste
Socialistische Partij
Jan Marijnissen 5,9 % 9
Démocrates 66
Democraten 66
Thom de Graaf 5,1 % 7

Campagne[modifier | modifier le code]

Selon les sondages, le principal enjeu de cette campagne, pour la population, est la sécurité, la lutte contre la criminalité et la santé, loin devant l'économie et l'emploi notamment[2]. Ce genre de campagne aurait dû se traduire par une influence accrue de la LPF, mais ses déchirements internes, causés par la difficulté pour un parti de protestation à se muer en parti de gouvernement[2], ont complètement ruiné son audience électorale, ouvrant la voie à une recomposition plus classique du jeu politique, avec le CDA, le PvdA et le VVD en maîtres du jeu.

À cet égard, la difficulté la plus grande repose sans aucun doute sur le PvdA, arrivé quatrième du dernier scrutin avec l'un des plus mauvais résultats de son histoire. Dirigé par un comité intérimaire au Parlement, le parti semble encore trop atteint par sa déroute de 2002 pour revenir au pouvoir[2], d'autant que Jan Peter Balkenende ne cesse durant la campagne de faire connaître sa préférence pour une coalition gouvernementale avec le VVD[3].

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats des élections législatives néerlandaises de 2003[4]
Partis Voix % +/- Sièges +/-
Appel chrétien-démocrate (CDA) 2 763 480 28,62 en augmentation 0,69 44 en augmentation 1
Parti travailliste (PvdA) 2 631 363 27,26 en augmentation 12,14 42 en augmentation 19
Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) 1 728 707 17,91 en augmentation 2,47 28 en augmentation 4
Parti socialiste (SP) 609 723 6,32 en augmentation 0,42 9 en stagnation
Liste Pim Fortuyn (LPF) 549 975 5,70 en diminution 11,30 8 en diminution 18
Gauche verte (GL) 495 802 5,14 en diminution 1,81 8 en diminution 2
Démocrates 66 (D66) 393 333 4,07 en diminution 1,03 6 en diminution 1
Union chrétienne (CU) 204 694 2,12 en diminution 0,42 3 en diminution 1
Parti politique réformé (SGP) 150 305 1,57 en diminution 0,15 2 en stagnation
Parti pour les animaux (PvdD) 47 754 0,49 Nv. 0 en stagnation
Pays-Bas vivables (LN) 38 894 0,40 en diminution 1,21 0 en diminution 2
Autres 40 445 0,42 en stagnation 0 en stagnation
Suffrages exprimés 9 654 475 99,87
Votes blancs et invalides 12 127 0,13
Total 9 666 602 100 - 150 en stagnation
Abstentions 2 410 109 19,96
Inscrits / participation 12 076 711 80,04

Commentaires et conséquences[modifier | modifier le code]

Analyse des résultats[modifier | modifier le code]

Plus encore que la victoire du CDA, le très bon résultat du PvdA et l'effondrement de la LPF marquent ce scrutin. Les travaillistes, emmenés par Wouter Bos et Job Cohen, candidat au poste de Premier ministre, réussissent une formidable remontée, peu prévisible au regard de leurs résultats catastrophiques du scrutin précédent. À l'inverse, le succès des populistes, conduits par leur président de groupe parlementaire et déjà chef dans le passé, ne s'est pas réédité, même si leur score est supérieur aux prévisions les plus optimistes des sondages[3].

La bonne tenue ou progression des chrétiens-démocrates du CDA, des travaillistes du PvdA et des libéraux du VVD se fait au détriment des petites formations (GL, D66 et CU), qui sont tous, même modestement, en régression. Le recul de l'extrême droite, symbolisé par la disparition des Pays-Bas vivables (LN) de la Seconde Chambre, doit cependant être regardé par une appropriation plus grande par les différents partis traditionnels des idées de Pim Fortuyn. Ainsi le PvdA s'est-il dit favorable à l'expulsion des étrangers refusant d'apprendre le néerlandais, tandis que Gerrit Zalm n'hésite pas à reprendre une formule du défunt chef de file populiste en affirmant que « les Pays-Bas sont pleins »[3].

Formation du cabinet[modifier | modifier le code]

Le , le ministre de la Justice sortant Piet Hein Donner (CDA) et l'ancien représentant travailliste Frans Leijnse (à partir du 5 février suivant) sont nommés « informateurs » par la reine Beatrix pour explorer la possibilité de la formation d'une grande coalition. Ils rendent finalement un constat d'échec le . La souveraine charge alors trois jours plus tard le conseiller d'État Rein Jan Hoekstra (CDA) et le ministre d'État Frits Korthals Altes (VVD) d'une mission d'informateurs. Ils sont chargés d'identifier la possibilité d'une coalition gouvernementale unissant le CDA, le VVD et un ou plusieurs autres partis.

Ils envisagent trois types de coalition : avec la LPF, avec la CU et le SGP, ou avec les D66. Compte tenu de la précédente coalition — entre chrétiens-démocrates, libéraux et populistes — et des trop grandes différences idéologiques entre le VVD et le SGP, ils proposent le une alliance entre le CDA, le VVD et les D66. Les partis trouvent un accord le et celui-ci est ratifié dans les trois jours qui suivent. Jan Peter Balkenende, Premier ministre sortant et chef de file du CDA, est appelé à former un nouveau gouvernement le 20 mai.

Le cabinet Balkenende II, soutenu par 78 représentants sur 150, prête serment une semaine plus tard, le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « IPU PARLINE database: PAYS-BAS (Tweede Kamer der Staten-Generaal), Système électoral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
  2. a b et c « Elections législatives aux Pays-Bas 22 janvier 2003 », sur robert-schuman.eu, (consulté le ).
  3. a b et c « Victoire des chrétiens démocrates et effondrement des populistes aux Pays-Bas », sur robert-schuman.eu, (consulté le ).
  4. (nl) « Kiesraad - verkiezingsuitslagen », sur www.verkiezingsuitslagen.nl.