Élections législatives est-allemandes de 1986 — Wikipédia

Élections législatives est-allemandes de 1986
Erich Honecker – Parti socialiste unifié
Sièges obtenus 127 en stagnation
Harry Tisch – Fédération libre des syndicats allemands
Sièges obtenus 61 en diminution 7
Gerald Götting – Union chrétienne-démocrate
Sièges obtenus 52 en stagnation
Composition de la chambre
Diagramme
Président du Conseil des ministres
Sortant Élu
Willi Stoph Willi Stoph

Des élections législatives ont lieu en République démocratique allemande (RDA, Allemagne de l'Est) le . Il s'agit de renouveler l'ensemble des 500 membres de la Chambre du peuple (Volkskammer), le parlement monocaméral, à l'issue d'une législature de cinq ans[1]. Il s'agit des dernières élections avant l'instauration d'un réel multipartisme ; et des avant-dernières législatives avant la réunification de l'Allemagne et la disparition de la RDA.

Système politique et électoral[modifier | modifier le code]

La RDA est un État de facto à parti unique, avec un multipartisme encadré et aucune alternance politique. Les élections se déroulent selon le modèle de « démocratie populaire » développé en Union soviétique. Les citoyens sont appelés à accepter ou rejeter les candidats sélectionnés par les autorités - officiellement, désignés « par les partis et les organisations de masse ». Un candidat est élu s'il est approuvé par la majorité absolue des électeurs dans sa circonscription. Tous les partis politiques font partie du « Front national de la RDA » (Nationale Front), coalition menée par le Parti socialiste unifié (Sozialistische Einheitspartei).

Les soixante-treize circonscriptions électorales élisent chacune entre quatre et treize députés, en fonction de leur population. Dans chaque circonscription, les autorités présentent une liste fermée comprenant un nombre de candidats supérieur ou égal au nombre de sièges à pourvoir. Une majorité relative des candidats appartient au Parti socialiste unifié ; les autres candidats, aux partis qui lui sont alliés au sein du Front national. Si tous les candidats dans une circonscription sont approuvés par les électeurs, les sièges sont alloués selon l'ordre des candidats sur la liste. « Si, dans une circonscription, moins de candidats qu'il n'y a de sièges à pourvoir obtiennent la majorité absolue, il est procédé à un second tour de scrutin dans les 90 jours afin de pourvoir tous les sièges. » Lorsque des sièges deviennent vacants en cours de législature, en raison par exemple du décès d'un député, les candidats approuvés mais non élus (en fin de liste) les remplacent[1].

Officiellement, voter n'est pas obligatoire, et l'élection se déroule à bulletin secret. En pratique, les pressions incitent les citoyens à voter, et à déposer un bulletin favorable dans l'urne sans passer par l'isoloir. En ceci, la RDA se conforme aux pratiques en vigueur en Union soviétique[2].

Outre le Parti socialiste unifié (SED), le Front national comprend quatre autres partis politiques (l'Union chrétienne-démocrate, le Parti libéral-démocrate, le Parti national-démocrate et le Parti paysan démocratique) et diverses organisations de masse, qui défendent les intérêts de groupes sociaux spécifiques : la Fédération syndicale allemande libre, l'Alliance démocratique des femmes d’Allemagne, la Jeunesse allemande libre, la Fédération culturelle, et l'Assistance mutuelle paysanne[3]. Cette dernière fait son retour au parlement, après son départ en 1963.

Résultats[modifier | modifier le code]

Il y a 703 candidats ; 500 sont élus, les autres étant dès lors suppléants. Le taux de participation est de 99,74 %. 2 407 bulletins (0,02 %) sont blancs ou nuls. Parmi les suffrages exprimés, 99,94 % sont favorables aux candidats proposés ; 0,06 % (7 512 voix) les rejettent. La nouvelle chambre compte 161 députées, soit 32,2 %[1].

La répartition des sièges entre les partis et autres organisations politiques est la suivante[2] :

Parti Idéologie
(si parti politique)
Sièges Changement par
rapport à 1981
Parti socialiste unifié
Sozialistische Einheitspartei, SED
marxisme-léninisme 127 +0
Fédération libre des syndicats allemands
Freier Deutscher Gewerkschaftsbund, FDGB
- 61 -7
Union chrétienne-démocrate
Christlich Demokratische Union, CDU
socialisme chrétien 52 +0
Parti libéral-démocrate
Liberal-Demokratische Partei, LDPD
libéralisme, socialisme 52 +0
Parti paysan démocratique
Demokratische Bauernpartei, DBD
agrarisme 52 +0
Parti national-démocrate
Nationaldemokratische Partei, NDPD
libéralisme, nationalisme 52 +0
Jeunesse libre allemande
Freie Deutsche Jugend, FDJ
- 37 -3
Ligue démocratique des femmes d'Allemagne
Demokratischer Frauenbund, DFD
- 32 -3
Association culturelle de la RDA
Kulturbund der DDR, KB
- 21 -1
Association d'entraide des paysans
Vereinigung der gegenseitigen Bauernhilfe, VdgB
- 14 +14

Par ailleurs, les autorités annoncent la répartition suivante des sièges par catégorie professionnelle[1] :

Catégorie professionnelle Nombre de députés issus de cette catégorie
Ouvriers 271
Intellectuels 126
Employés (salariés) 69
« Membres des coopératives de production agricole », et autres paysans 31
Autres 3

Le , la nouvelle assemblée siège pour la première fois, et réélit Willi Stoph au poste de président du Conseil des ministres[1].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e RDA : élections législatives de 1986, Union interparlementaire
  2. a et b (en) Peter W. Sperlich, Oppression and Scarcity: The History and Institutional Structure of the Marxist-Leninist Government of East Germany and Some Perspectives on Life in a Socialist System, Westport : Greenwood Publishing, 2006. pp.46-47
  3. « Histoire : Parlementarisme allemand : La République démocratique allemande (1949 - 1990) », Bundestag