Élections législatives bulgares de 2013 — Wikipédia

Élections législatives bulgares de 2013
240 députés de l'Assemblée nationale
(Majorité absolue : 121 députés)
Corps électoral et résultats
Inscrits 6 919 260
Votants 3 632 174
51,33 % en diminution 9,6
Votes exprimés 3 541 745
Votes nuls 90 429
GERB – Boïko Borissov
Voix 1 081 605
30,54 %
en diminution 9,2
Sièges obtenus 97 en diminution 20
Ind. – Plamen Orecharski
Voix 942 541
26,61 %
en augmentation 8,9
Sièges obtenus 84 en augmentation 44
DPS – Lioutvi Mestan
Voix 400 466
11,31 %
en diminution 3,2
Sièges obtenus 36 en diminution 1
Ataka – Volen Nikolov Siderov
Voix 258 481
7,30 %
en diminution 2,1
Sièges obtenus 23 en augmentation 2
Composition de l'assemblée élue
Diagramme
Premier ministre
Sortant Élu
Marin Raïkov
Ind.
Plamen Orecharski
Ind.

Les élections législatives bulgares de 2013 (Парламентарни избори в България 2013, en bulgare) se sont tenues le , afin d'élire les deux cent quarante députés de la quarante-deuxième législature de l'Assemblée nationale pour un mandat de quatre ans.

Elles sont remportées par le parti Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (GERB), malgré un recul.

Contexte[modifier | modifier le code]

Une victoire des forces de droite[modifier | modifier le code]

Lors des élections législatives du 5 juillet 2009, les Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (GERB), parti pro-européen de centre-droit fondé en 2006 par le maire de Sofia, Boïko Borissov, s'impose avec 39,7 % des voix, soit une majorité relative de 117 députés sur 240. La principale force de l'alliance au pouvoir, la Coalition pour la Bulgarie (KZB), du Premier ministre Sergueï Stanichev, s'effondre avec seulement 17,7 % des suffrages et 40 députés.

Alors que le Mouvement national pour la stabilité et le progrès (NDSV), membre de la coalition gouvernementale et au pouvoir de 2001 à 2005, disparait de l'Assemblée, deux forces de droite, la Coalition bleue (SK) et Ordre, loi et justice (RZS), y font leur entrée avec, ensemble 25 sièges.

Un gouvernement minoritaire au pouvoir[modifier | modifier le code]

Avec le soutien de la SK, de RZS et de l'Union nationale Attaque (Ataka), Borissov forme, le 27 juillet suivant, un gouvernement minoritaire composé uniquement de membres des GERB. À peine six mois plus tard, il doit mener un premier remaniement ministériel après l'échec de la nomination de la ministre des Affaires étrangères, Roumiana Jeleva, à la Commission européenne.

Le GERB domine les institutions[modifier | modifier le code]

À l'élection présidentielle des 23 et 30 octobre 2011, le candidat des GERB, Rossen Plevneliev, l'emporte au second tour, avec 52,5 % des voix, contre le député européen social-démocrate Ivaïlo Kalfin.

L'opposition dénonce des pratiques autoritaires du parti au pouvoir. Des hommes politiques auraient notamment été placés sur écoute[1].

Démission surprise à quelques mois des élections[modifier | modifier le code]

Le , à la suite d'importantes manifestations contre la hausse des prix de l'électricité et alors que l'Assemblée doit se prononcer sur le remplacement du ministre des Finances, Siméon Djankov, Boïko Borissov annonce la démission du gouvernement devant les députés, ce qui conduit à l'anticipation, de quelques semaines, des élections législatives.

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

L'Assemblée nationale (en bulgare : Народното събрание) est composée de 240 sièges pourvus pour quatre ans au scrutin proportionnel plurinominal avec listes fermées dans 31 circonscriptions électorales de 4 à 16 sièges. Après décompte des suffrages, la répartition est faite au plus fort reste de Hare entre les listes de candidats ayant atteint le seuil électoral de 4 % des suffrages exprimés au niveau national[2],[3],[4].

Principales forces en présence[modifier | modifier le code]

Force politique Idéologie Chef de file Résultats en 2009
Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie
Граждани за европейско развитие на България
Centre droit
Conservatisme, libéralisme, europhilie
Boïko Borissov 39,7 % des voix
117 députés
Coalition pour la Bulgarie
Коалиция за България
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme, europhilie
Plamen Orecharski 17,7 % des voix
40 députés
Mouvement des droits et des libertés
Движение за права и свободи
Centre
Libéralisme, intérêts de la minorité turque
Lütfi Mestan 14,5 % des voix
37 députés
Union nationale Attaque
Национално обединение Атака
Extrême droite
Nationalisme, conservatisme, populisme
Volen Nikolov Siderov 9,4 % des voix
21 députés
Ordre, loi et justice
Ред, законност и справедливост
Droite
Conservatisme, populisme
Yane Yanev 4,1 % des voix
10 députés
Mouvement Bulgarie pour les citoyens
Движение „България на гражданите“
Centre
Social-libéralisme, démocratie directe
Meglena Kouneva Fondé en 2012

Résultats[modifier | modifier le code]

Voix et sièges[modifier | modifier le code]

Parti Suffrages Sièges
Voix % +/- RP MU1 Total +/-
Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (GERB) 1 081 605 30,50 % en diminution 9,21 84 13 97 en diminution 20
Coalition pour la Bulgarie (KZB)
Parti socialiste bulgare (BSP)
Parti des sociaux-démocrates bulgares (PBSD)
Union agraire Alexandre Stamboliyski (ZS-AS)
Parti communiste de Bulgarie (KPB)
942 541 26,61 % en augmentation 8,91 71
68
1
1
1
13
13
0
0
0
84
81
1
1
1
en augmentation 44
Mouvement des droits et des libertés (DPS) 400 466 11,29 % en diminution 3,17 31 5 36 en diminution 1
Union nationale Attaque (Ataka) 258 481 7,30 % en diminution 2,06 23 0 23 en augmentation 2
Front national pour le salut de la Bulgarie (NFSB) 131 169 3,70 % en augmentation 3,70 0 0 0 en stagnation
Mouvement Bulgarie pour les citoyens (DBG) 115 190 3,25 % en augmentation 3,25 0 0 0 en stagnation
Démocrates pour une Bulgarie forte (DSB) 103 638 2,93 % en diminution 3,83[5] 0 0 0 en diminution 5
Ordre, loi et justice (RZS) 59 145 1,90 % en diminution 2,23 0 0 0 en diminution 10
Centre – Liberté et Dignité (MNS) 57 611 1,63 % en diminution 1,38 0 0 0 en stagnation
Union des forces démocratiques (SDS) 48 681 1,38 % en diminution 5,38[6] 0 0 0 en diminution 9
TOTAL (participation : 51,33 %) 209 31 240

Analyse[modifier | modifier le code]

Parti en tête par circonscription électorale.

Remportant tout juste plus de 30 % des voix, les Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie devient le premier parti au pouvoir à remporter de nouveau les élections législatives. Toutefois, alors que la précédente législature était dominée par les forces de droite, il n'en est rien ici. En témoigne la disparition d'Ordre, loi et justice, de l'Union des forces démocratiques et l'échec du Mouvement Bulgarie pour les citoyens. Seuls subsistent les populistes nationalistes de l'Union nationale Attaque, qui stagnent avec un peu plus de vingt sièges. À gauche, la Coalition pour la Bulgarie retrouve son niveau de 2005 en franchissant le seuil des quatre-vingt sièges, tandis que le Mouvement des droits et des libertés reste, lui aussi stable. Il ressort de ces élections que l'Assemblée nationale se divise en deux blocs parfaitement égaux, gauche et droite détenant 120 sièges.

Les achats de voix sont très courants dans la vie politique bulgare. D'après le sociologue Antoniy Galabov de l'ONG Transparency International, la stratégie des partis politiques, dans un pays où ils sont souvent liés aux milieux criminels, vise «à dégoûter les électeurs et à les détourner des urnes [...]. Les partis politiques n'ont pas intérêt à voir les électeurs se mobiliser car à eux tous ils ont acheté 12 % des voix du corps électoral. Ces voix compteront davantage si la mobilisation est faible que si elle était élevée, comme on aurait pu s'y attendre après la vague de manifestations de l'hiver»[1].

Conséquences[modifier | modifier le code]

La KZB préconise un gouvernement d'experts, sous la houlette de son chef de file électoral Plamen Orecharski, tandis que les GERB envisagent une tentative de constitution d'un gouvernement minoritaire. À cet égard, Ataka a d'ores et déjà fait savoir qu'elle ne soutiendrait pas une telle initiative. Cependant, Boïko Borissov a annoncé vouloir demander l'annulation des élections, car selon lui la loi électorale a été violée le 11 mai, journée interdite d'action politique, lorsque la presse a révélé l'existence de 350 000 bulletins de vote en trop, imprimés par une entreprise appartenant à un membre des GERB.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Hélène Despic-Popovic, « Bulgarie, la politique de la corruption », sur Libération,
  2. « Reforming Electoral System in Bulgaria – Factors, Actors and Failures », sur ecpr.eu (consulté le )
  3. « IFES Election Guide | Elections: Bulgaria Parliament 2014 », sur www.electionguide.org (consulté le )
  4. (la) « IFES Election Guide », sur www.electionguide.org (consulté le ).
  5. Avec la SDS au sein de la Coalition bleue
  6. Avec les DSB, au sein de la Coalition bleue

Annexes[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]