Élections générales haïtiennes de 2015-2016 — Wikipédia

Élections générales haïtiennes de 2015-2016
(1er tour)
(2e tour)
(2e tour partiel)
Type d’élection Élections législatives et sénatoriales
Postes à élire 119 (Chambre des députés)
20 (Sénat de la République)
PHTK – Jovenel Moïse
32,28 %
en augmentation 22,2
Députés élus 31 en augmentation 21
Sénateurs élus 5 en augmentation 4
Inite – Jude Célestin
LAPEH
22,83 %
en diminution 6,9
Députés élus 21 en diminution 14
Sénateurs élus 4 en diminution 1
Haïti en action – Youri Latortue
13,85 %
en augmentation 6,1
Députés élus 11 en augmentation 3
Sénateurs élus 2 en augmentation 1
OPL – Andris Riché
10,13 %
en augmentation 3,3
Députés élus 9 en augmentation 2
Sénateurs élus 1 en stagnation
RDNP – Michel André
9,50 %
en diminution 10,9
Députés élus 8 en diminution 3
Sénateurs élus 1 en stagnation
Fanmi Lavalas – Maryse Narcisse
8,74 %
en augmentation 4,5
Députés élus 8 en augmentation 5
Sénateurs élus 1 en stagnation

Les élections générales haïtiennes de 2015-2016 se déroulent pour le premier tour le et pour le second tour le [1], pour élire les 119 députés de la chambre et 20 des 30 sièges du sénat.

Un second tour complémentaire a lieu le pour six sièges de sénateurs et 24 sièges de députés, dont les résultats ont été invalidés, en même temps que l'élection présidentielle et le premier tour des élections sénatoriales.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le scrutin est organisé avec jusqu'à quatre ans de retard alors que le pays n'est pas remis du séisme de 2010[2]. Les élections pour la Chambre des députés, initialement prévues pour le , ont été reportées d'un an[3]. Des élections sénatoriales (renouvelant le tiers des sénateurs élus en 2006) devaient avoir lieu fin 2011 puis[4] en . À l'issue de cette date, les sénateurs concernés voient leurs sièges déclarés vacants. L'autre tiers du Sénat, élu en 2009, voit son mandat prolongé de deux ans en . Le renouvellement des 2/3 du Sénat est alors prévu en même temps que celui de la Chambre des députés[5].

Le Premier ministre, Laurent Lamothe, démissionne le et est remplacé par le nationaliste Evans Paul[6]. Fin décembre, alors que le mandat des parlementaires à renouveler expire le , le président Martelly se met d'accord avec les présidents des deux chambres pour prolonger leurs mandats jusqu'à la tenue du scrutin en avril[7]. Finalement, le mandat de la Chambre des députés et de deux tiers des sénateurs prend fin sans la ratification de l'accord, ce qui rend le Parlement non fonctionnel. Le président peut alors gouverner par décrets[8].

Le , le scrutin est fixé aux et [9].

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Chambre des députés[modifier | modifier le code]

La Chambre des députés est la chambre basse du parlement bicaméral haïtien. Elle est composée de 119 sièges pourvus pour quatre ans au suffrage direct selon une version modifiée du scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans autant de circonscriptions. Pour l'emporter au premier tour, un candidat doit recueillir la majorité absolue ou une avance sur le candidat suivant au moins égale à 25 % des votes valides. À défaut, un second tour est organisé entre les deux candidats arrivés en tête, et celui recueillant le plus de voix est déclaré élu[10].

Sénat[modifier | modifier le code]

Le Sénat de la République est la chambre haute du parlement bicaméral haïtien. Il est composé de 30 sièges pourvus pour six ans au suffrage direct mais renouvelés par tiers tous les deux ans. Chacun des dix départements du pays dispose de trois sièges, dont un renouvelé à chaque élection pour un total de dix sièges à pourvoir.

Le scrutin a lieu selon une version modifiée du scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans autant de circonscriptions que de sièges à pourvoir, celles ci correspondants aux dix départements d'Haïti. Pour l'emporter au premier tour, un candidat doit recueillir la majorité absolue ou une avance sur le candidat suivant au moins égale à 25 % des votes valides. À défaut, un second tour est organisé entre les deux candidats arrivés en tête, et celui recueillant le plus de voix est déclaré élu[11].

Principales forces politiques[modifier | modifier le code]

Force politique Chef de file Idéologie Résultats en 2006
Inite-LAPEH Jude Célestin Centre droit à droite

Libéral-conservatisme, démocratie chrétienne

29,68 % des voix

35 députés

5 sénateurs

Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP) Michel André Droite

Nationalisme, démocratie chrétienne, conservatisme

20,41 % des voix

11 députés

1 sénateur

Parti haïtien Tèt Kale (PHTK) Jovenel Moïse Centre à centre gauche

Social-libéralisme

10,12 % des voix

10 députés

1 sénateur

Haïti en action Youri Latortue Extrême droite

Nationalisme, régionalisme, indépendantisme, républicanisme

7,71 % des voix

8 députés

1 sénateur

Organisation du peuple en lutte (OPL) Andris Riché Centre à centre droit

Social-démocratie, néolibéralisme

6,81 % des voix

7 députés

1 sénateur

Union nationale chrétienne pour la reconstruction d'Haïti (UNCRH) Charles-Henri Baker Droite à extrême droite

Nationalisme, protectionnisme, populisme de droite

5,24 % des voix

4 députés

1 sénateur

Fanmi Lavalas Maryse Narcisse Centre droit

Libéralisme, démocratie populaire

4,23 % des voix

3 députés

1 sénateur

Renmen Ayiti Jean-Henry Céant Centre

Centralisme, social-démocratie

3,34 % des voix

3 députés

0 sénateur

Platfom Pitit Desalin (PPD) Jean-Charles Moïse Gauche à extrême gauche

Anticapitalisme, socialisme, populisme de gauche

Nouveau
Parti fusion des sociaux-démocrates haïtiens (PFSDH) Edmonde Supplice Beauzile Centre gauche à gauche

Socialisme, social-démocratie, libéral socialisme

Nouveau

Résultats[modifier | modifier le code]

Ci-dessous, les résultats du scrutin[12],[13],[14],[15]

Élections à la Chambre des députés[modifier | modifier le code]

Résultats électoraux des élections législatives[16]
Partis Sièges
PHTK 31
Inite 21
Haïti en action 11
Organisation du peuple en lutte 9
Rassemblement des démocrates nationaux progressistes 8
Fanmi Lavalas 8
PFSDH 4
Renmen Ayiti 3
Union nationale chrétienne pour la reconstruction d'Haïti 2
Platfom Pitit Desalin 2
Autres 20
Total : 119

Élections sénatoriales[modifier | modifier le code]

Résultats électoraux des élections sénatoriales[16]
Partis Sièges
PHTK 5
Inite 4
Haïti en action 2
Organisation du peuple en lutte 1
Rassemblement des démocrates nationaux progressistes 1
Fanmi Lavalas 1
Union nationale chrétienne pour la reconstruction d'Haïti 1
Platfom Pitit Desalin 1
Autres 4
Total : 20

Suites[modifier | modifier le code]

Le scrutin législatif est remporté par le PTHK du président sortant Michel Martelly.

Après la fin du mandat de celui-ci, Jocelerme Privert est élu le président de la République à titre provisoire par le Sénat de la République et la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale[17],[18]. Le , il nomme Fritz Jean[19]. Le , après le rejet par le Parlement du gouvernement de Jean[20], il nomme Enex Jean-Charles pour lui succéder[21].

Un second tour complémentaire pour six sièges de sénateurs et 24 sièges de députés, dont les résultats ont été invalidés, est fixé pour le , puis reporté après le passage de l'ouragan Matthew[22]. Il a finalement lieu le [23], en même temps que l'élection présidentielle haïtienne de novembre 2016 et le premier tour des élections sénatoriales haïtiennes de 2016-2017.

Élu en , Jovenel Moïse est investi le [24]. Le , il nomme Jack Guy Lafontant au poste de Premier ministre[25].. Il est assermenté le [26],[27].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « IFES Election Guide », sur electionguide.org (consulté le ).
  2. « Incidents et retards lors des élections législatives en Haïti », sur Le Monde, (consulté le ).
  3. « Elections annulées en Haïti », sur Le Monde.fr (consulté le )
  4. « Haïti - Élections : Prochain scrutin, pas avant 2012 », sur HaitiLibre.com (consulté le ).
  5. « 12 mois de plus recommandés pour les dix sénateurs en fin de mandat », sur Le Nouvelliste (consulté le )
  6. Karine Kamatari, « Haïti : Evans Paul nouveau Premier ministre », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  7. « Haïti: un accord pour éviter le vide du pouvoir », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  8. Haiti Press Network, « Haïti-Crise : Le parlement haïtien est-il dysfonctionnel ? », sur www.hpnhaiti.com (consulté le ).
  9. « Haïti - FLASH : Le Président de la République convoque le peuple en ses comices », sur HaitiLibre.com (consulté le ).
  10. HAITI Chambre des Députés Union Interparlementaire
  11. HAITI Sénat Union Interparlementaire
  12. [1]
  13. [2]
  14. [3]
  15. [4]
  16. a et b Inter-Parliamentary Union, « IPU PARLINE database: HAITI (Chambre des Députés), Système électoral », sur ipu.org (consulté le ).
  17. AFP, « Haïti: Jocelerme Privert élu président provisoire », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  18. AFP, « Haïti : Jocelerme Privert élu président provisoire », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  19. Lefigaro.fr avec Reuters, « Élections/Haïti: nomination d'un premier ministre », sur Le Figaro (consulté le )
  20. « Le Nouvelliste; L’énoncé de politique générale de Fritz Jean rejeté par les députés » (consulté le )
  21. Haïti : élection du premier ministre en pleine crise politique, Le Figaro, 23 mars 2016.
  22. BFMTV, « Haïti: report des élections présidentielle et législatives prévues dimanche », sur BFM TV (consulté le ).
  23. « Haiti - FLASH : Electoral Timetable 2016-2017 - Official - HaitiLibre.com : Haiti news 7/7 », sur HaitiLibre.com (consulté le ).
  24. Jean-Michel Caroit, « Jovenel Moïse investi président d’Haïti », sur Le Monde, (consulté le ).
  25. « A la Une: Jack Guy Lafontant, désigné nouveau Premier ministre d’Haïti - Amériques - RFI », sur RFI (consulté le ).
  26. Zone Bourse, « Le Premier ministre haïtien prend ses fonctions » (consulté le )
  27. Chérubin Dorcil, « Le cabinet de Jack Guy Lafontant entre en fonction en Haïti », sur VOA (consulté le )