Élections européennes de 2014 en Italie — Wikipédia

Élections européennes de 2014 en Italie
73 députés européens pour l'Italie
Corps électoral et résultats
Population 60 626 442
Inscrits 50 662 460
Votants 28 991 258
57,22 % en diminution 7,8
Votes exprimés 27 448 906
Votes blancs 1 542 352
Parti démocrate – Matteo Renzi
Voix 11 203 231
40,81 %
en augmentation 14,7
Sièges obtenus 31 en augmentation 10
Mouvement 5 étoiles – Beppe Grillo
Voix 5 807 362
21,15 %
Sièges obtenus 17 en augmentation 17
Forza Italia – Silvio Berlusconi
Voix 4 614 364
16,81 %
en diminution 18,5
Sièges obtenus 13 en diminution 16
Ligue du Nord – Matteo Salvini
Voix 1 688 197
6,15 %
en diminution 4,1
Sièges obtenus 5 en diminution 4
NCD-UDC – Angelino Alfano
Voix 1 202 350
4,38 %
en diminution 2,1
Sièges obtenus 3 en diminution 2
L'autre Europe avec Tsipras
Voix 1 108 457
4,03 %
Sièges obtenus 3 en augmentation 3
Parti arrivé en tête par province
Carte
Député européenVoir et modifier les données sur Wikidata
Élu
Parti démocrate, Mouvement 5 Étoiles, Forza Italia, Ligue du Nord, New Centre-Right – Union of the Centre (en), L'Autre Europe et Frères d'ItalieVoir et modifier les données sur Wikidata

Les élections européennes de 2014 ont eu lieu le dimanche en Italie. Pour la première fois, les élections ne sont pas étalées sur deux jours comme il est de tradition, et ce depuis celles de juin 1979. Cependant le scrutin est ouvert de 7 h à 23 h, une durée inhabituelle. Ce sont aussi les premières élections depuis l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne qui renforce les pouvoirs du Parlement européen et modifie la répartition des sièges entre les différents États-membres. Ainsi, les Italiens élisent 73 députés européens au lieu de 72 précédemment[1].

Contexte[modifier | modifier le code]

Depuis les dernières élections européennes en 2009, de nombreux changements ont eu lieu dans le paysage politique italien, qui s'organise désormais autour de plusieurs pôles différents en fonction de la position des partis vis-à-vis du gouvernement Letta, à la suite des élections générales de 2013, puis du gouvernement Renzi à partir de 2014 :

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Les eurodéputés italiens sont élus au scrutin proportionnel de liste, et les sièges sont répartis entre les listes ayant dépassé 4 % des suffrages exprimés selon la méthode du plus fort reste (quotient de Hare) au niveau national.
73 sièges sont accordés à l'Italie à la suite de l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, répartis selon le dernier recensement de 2011, comme suit : 20 pour le nord-ouest, 14 pour le nord-est, 14 pour l'Italie centrale, 17 pour le midi et 8 pour les îles[2], bien que cette répartition soit uniquement formelle : l'attribution des sièges aux circonscriptions se fait en fonction de la participation effective des électeurs sur une base nationale et non en fonction de sièges théoriquement attribués à chaque circonscription. En plus du choix du symbole qui s'effectue en cochant celui-ci sur le bulletin de vote, chaque électeur peut exprimer jusqu'à un maximum de trois votes de préférence en indiquant le nom du candidat, dont au moins une candidate.

Campagne[modifier | modifier le code]

Le , 64 symboles électoraux sont déposés auprès du ministère de l'Intérieur. Cependant seuls les partis représentés au Parlement de la République italienne ou au Parlement européen sont dispensés de présenter des parrainages et pourront donc se présenter à l'élection. 52 symboles sont retenus, 8 rejetés, mais seulement 11 listes (et 12 listes dans l'Italie du Nord-Est) sont effectivement présentées dans chaque circonscription.

Partis et candidats[modifier | modifier le code]

Parti(s) Idéologie Parti européen Sièges
Parti démocrate[3] (PD) Social-démocratie PSE 21 23
Mouvement 5 étoiles (M5S) Populisme, euroscepticisme - - -
Forza Italia[4] (FI) Libéral-conservatisme PPE 29 15 + 2[5]
Nouveau Centre-droit + Union de centre[6] (NCD + UdC) Démocratie chrétienne PPE 5 + 1[7] 5 + 7 + 1[8]
Ligue du Nord + Die Freiheitlichen[9] (LN + DF) Fédéralisme, nationalisme, euroscepticisme AEL 9 6 + 1[10]
Frères d'Italie - Alliance nationale (FdI-AN) National-conservatisme, euroscepticisme - - 2 + 1[11]
Choix européen (SE) Libéralisme ALDE - 1[12]
L'autre Europe avec Tsipras (AET) Socialisme PGE1 - -
Green Italia + Verts européens[13] (GI + VE) Écologie politique PVE - -
Italie des valeurs (IdV) Démocratie libérale ALDE 7 3 + 1[14]
Io cambio + MAIE (IC + MAIE) Libéralisme économique - - 1[15]
Parti populaire sud-tyrolien[16] (SVP) Régionalisme PPE2 1 1

(1) Pour le PRC uniquement. (2) Observateur.

Têtes de listes[modifier | modifier le code]

Parti(s) Nord-Ouest Nord-Est Centre Midi Îles
PD[17] Alessia Mosca Alessandra Moretti Simona Bonafè Pina Picierno Caterina Chinnici
FI Giovanni Toti Elisabetta Gardini Antonio Tajani Raffaele Fitto Gianfranco Miccichè
M5S[18] Gabriele Antonica Marco Affronte Laura Agea Isabella Adinolfi Ignazio Corrao
AET[19] Curzio Maltese Paola Morandin Barbara Spinelli Ermanno Rea Barbara Spinelli
LN Matteo Salvini
Claudio Borghi
Matteo Salvini
Flavio Tosi
Matteo Salvini
Manuel Vescovi
Matteo Salvini
Angelo Attaguile
Matteo Salvini
Francesca Donato
FdI Giorgia Meloni
Guido Crosetto
Giorgia Meloni
Magdi Allam
Giorgia Meloni
Marco Scurria
Giorgia Meloni
Gianni Alemanno
Giorgia Meloni
Sasso Deidda
NCD - UdC Maurizio Lupi Toni Cancian Beatrice Lorenzin Lorenzo Cesa Giovanni La Via
SE Gianluca Susta Michele Boldrin Stefania Giannini Bruno Tabacci Anna Maria Busia
IdV Ignazio Messina
Giommaria Uggias
Ignazio Messina
Antonino Pipitone
Ignazio Messina
Paolo Brutti
Ignazio Messina
Aniello Di Nardo
Ignazio Messina
Giommaria Uggias
GI - VE Oliviero Alotto Syusy Blady Annalisa Corrado Vincenzo Fornaro Fabio Granata
SVP / Herbert Dorfmann / / /
Io cambio - MAIE Agostino D'Antuoni Maria Cristina Sandrin Claudio Morganti Davide Vannoni Davide Vannoni

Les listes du Parti communiste et du Mouvement bunga bunga + USEI ont été exclues de la compétition et elles ne figurent pas sur les bulletins de vote. Dans le premier cas, la Cour de cassation a refusé au PC le traitement accordé aux Verts (pas de signatures). Dans le second cas, l'USEI a contesté l'utilisation de son symbole par le fantaisiste Mouvement bunga bunga.

Sondages[modifier | modifier le code]

Institut Date PD M5S FI NCD LN AET UdC FdI SE Autres
SWG 08.05.2014 34,8 24,0 19,1 5,6 5,2 3,7 ac NCD 3,6 2,8 2,7
La Repubblica 23.04.2014 32,9 24,3 19,0 5,6 5,0 3,9 ac NCD 3,6 2,5 3,2
SWG 29.03.2014 35,0 21,1 18,8 3,8 5,0 4,0 1,3 3,1 2,1 5,8
EMG 24.03.2014 32,4 21,3 22,4 3,6 4,2 2,9 2,4 2,9 1,9 4,0
IXE' 14.03.2014 29,4 22,6 23,4 3,3 4,5 6,5 1,6 3,3 0,9 4,5
IPR 10.03.2014 27,5 24,0 24,0 5,5 4,3 4,0 ac NCD 3,0 2,5 5,2
SWG 07.03.2014 30,3 22,0 21,6 3,3 4,9 - 1,1 2,7 - 14,1
Ixè 07.03.2014 29,1 21,8 24,0 3,2 4,7 6,3 1,9 3,5 - 5,5
TECNÈ 06.03.2014 28,2 22,4 24,0 3,3 4,5 - 1,9 3,1 - 12,6
Scenari Politici 28.02.2014 27,5 25,4 20,0 4,2 6,3 5,4 2,2 3,1 - 5,9
Ixè 28.02.2014 28,5 22,7 23,2 3,0 4,6 6,9 1,8 3,6 - 5,7
Ixè 21.02.2014 29,6 27,6 22,4 3,1 4,8 7,2 1,6 3,4 - 2,8
Tecnè 13.02.2014 29,6 25,4 23,5 3,7 3,9 2,4 2,3 3,0 - 3,2
IPR Marketing 07.02.2014 27,6 25,4 24,3 5,6 5,0 2,0 2,0 1,5 - 6,9

Résultats[modifier | modifier le code]

Répartition[modifier | modifier le code]

Parti arrivé en tête dans chaque province.
Flag of Europe Élections au Parlement européen de 2014
Parti politique ou coalition Voix % +/- Sièges +/- Groupe au PE
Parti démocrate 11 203 231 40,81 + 14,69 31 + 10 S&D
Mouvement 5 étoiles 5 807 362 21,15 N/A 17 N/A ELDD
Forza Italia 4 614 364 16,81 - 18,84[20] 13 - 16 PPE
Ligue du Nord - Die Freiheitlichen 1 688 197 6,15 - 4,06 5 - 4 Non-inscrits
Nouveau Centre-droit - Union de centre 1 202 350 4,38 - 2,13[21] 3 - 2 PPE
L'autre Europe avec Tsipras 1 108 457 4,03 - 2,49[22] 3 + 3 GUE/NGL
Frères d'Italie - Alliance nationale 1 006 513 3,66 N/A 0 N/A
Green Italia - Verts européens 250 102 0,91 N/A 0 N/A
Choix européen 197 942 0,72 N/A 0 N/A
Italie des valeurs 181 373 0,66 - 7,35 0 - 7
Parti populaire sud-tyrolien 138 037 0,50 + 0,04 1[23] = PPE
Io cambio - MAIE 50 978 0,18 N/A 0 N/A
Inscrits 50 662 460 100,00
Votants 28 991 258 57,22
Blancs et nuls 1 542 352 5,33
Exprimés 27 448 906 94,67

Analyse[modifier | modifier le code]

Alors qu'il dirige le gouvernement Renzi depuis , le Parti démocrate, adhérent du Parti socialiste européen depuis le , a remporté un succès inattendu à ce niveau (les sondages pendant la campagne et même ceux à la sortie des urnes donnaient un score proche d'un tiers des voix). Les résultats définitifs donnent un niveau jamais atteint ou même approché par un parti de gauche lors d'une élection nationale, y compris le Parti communiste italien d'Enrico Berlinguer, dont Renzi a défendu la mémoire. Le PD a gagné 10 députés par rapport à (juste avant que l'Italie ne prenne la présidence tournante de l'Union, le ), faisant de lui l'un des partis les mieux représentés à Strasbourg (seul l'ensemble CDU+CSU faisant mieux) et des démocrates italiens « les plus nombreux au sein du Parti socialiste européen »[24]. De plus, le PD est arrivé premier dans l'ensemble des régions d'Italie[24]. Alors que le Mouvement 5 étoiles voulait faire jeu égal avec le PD, comme lors des législatives de 2013, il s'est retrouvé nettement en dessous des 25 % qu'il espérait. Avec 21,2 % et 20 points derrière le PD, le mouvement a connu une quasi-défaite, alors qu'il se pensait en mesure de remporter les élections. Forza Italia a connu la défaite la plus sévère de son histoire, n'atteignant même pas les 17 %, alors que le parti espérait obtenir entre 17 et 20 % des suffrages exprimés. Les autres partis ayant dépassé le seuil requis de 4 % pour obtenir des députés ont tous obtenu moins de 7 % des suffrages. La Ligue du Nord qui avait fait campagne contre l'euro et avait affiché sa proximité avec le Front national, a perdu quatre de ses neuf sièges. Le Nouveau Centre-droit, pourtant allié à l'Union de centre, a obtenu deux sièges de moins que l'UdC seule en 2009. L'autre Europe avec Tsipras, seule coalition ayant recueilli les signatures nécessaires pour se présenter en tant que nouveau parti, a permis à la gauche radicale de revenir au Parlement européen en franchissant de justesse le seuil requis, bien qu'ayant obtenu moins de suffrages qu'en 2009, alors que ses actuelles composantes étaient dispersées. Enfin, le Parti populaire sud-tyrolien a confirmé, grâce à une alliance avec le Parti démocrate, son député germanophone.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Cependant, depuis décembre 2011, il y avait déjà 73 représentants de l'Italie au Parlement européen.
  2. (it) Ripartiti i 73 seggi assegnati all'Italia per le elezioni europee 2014, ministère de l'Intérieur italien, 6 mars 2014.
  3. La liste inclut le Parti socialiste italien (Europee: Nencini(Psi), bene collaborazione con Pd. Candidature condivise) et Luca Barbieri d'Autonomie Liberté Participation Écologie, soutenu également par l'Union valdôtaine progressiste et candidat du PD dans le Nord-Ouest.
  4. La liste inclut Les Populaires d'Italie demain (Innocenzo Leontini), l'UDEUR (Clemente Mastella) et les Modérés en révolution (Gianpiero Samorì et Walter Ferrazza).
  5. Une députée de Forza Italia s'est inscrite dans le groupe CRE. Clemente Mastella, élu du Peuple de la liberté, se présente comme élu UDEUR sur sa fiche du Parlement européen.
  6. La liste inclut les Populaires pour l'Italie.
  7. L'entrée en vigueur du traité de Lisbonne a provoqué l'élection d'un député supplémentaire pour l'Union de Centre, Gino Trematerra.
  8. Le groupe PPE comprend 5 élus UdC, 7 élus NCD et 1 élu PpI.
  9. Lega Nord, Matteo Salvini: "Il nuovo simbolo con 'Basta euro'", Huffington Post, 31 mars 2014 (it)
  10. Le député Mario Borghezio, élu avec la Ligue du Nord, siège parmi les non-inscrits depuis qu'il a été expulsé du groupe, bien que se réclamant dudit parti.
  11. Deux élus se réclament de FdI-AN, siègent au sein du PPE mais ont annoncé vouloir quitter ce groupe. Un élu fait partie de Futur et liberté pour l'Italie, ancien d'Alliance nationale, et siège également au sein du PPE.
  12. Cristiana Muscardini du Mouvement des conservateurs et des réformistes sociaux, élue initialement sur la liste du Peuple de la liberté.
  13. Europee, la lista Green Italia-Verdi Europei, Europa, 2 avril 2014 (it)
  14. Niccolò Rinaldi, indépendant élu avec l'Italie des valeurs, siège dans le même groupe parlementaire.
  15. Élu initialement sur la liste de la Ligue du Nord.
  16. La SVP ne se présente que dans la circonscription Italie du Nord-Est, en coalition avec le Parti démocrate (PSE), bien qu'elle siège avec le PPE. Elle obtient un député, Herbert Dorfmann, si ce dernier obtient au moins 50 000 voix. Sur la liste SVP figure également Lorena Torresani du Parti autonomiste tridentin et tyrolien ainsi que Tanja Perić du Slovenska Skupnost.
  17. Europee, la svolta del Pd: "Cinque donne come capolista". Presentate le liste in direzione, La Repubblica, 10 avril 2014 (it)
  18. Les candidats sont présentés selon l'ordre alphabétique et présentent la particularité de ne pas être des politiques professionnels.
  19. Ecco le candidature per L'altra Europa, sur le site de L'autre Europe avec Tsipras (it)
  20. Le Peuple de la liberté en 2009.
  21. Union de centre seule en 2009.
  22. Comparaison avec les résultats de PRC-PdCI et de Gauche et Liberté additionnés.
  23. Siège élu en coalition avec le Parti démocrate.
  24. a et b Le Monde du mercredi 28 mai 2014, de sa victoire, Matteo Renzi prend la tête de la gauche européenne, correspondant à Rome, p. 7.

Article connexe[modifier | modifier le code]