Élection présidentielle moldave de 2016 — Wikipédia

Élection présidentielle moldave de 2016
(1er tour)
(2e tour)
Type d’élection Présidentielle
Corps électoral et résultats
Inscrits 2 812 566
Votants au 1er tour 1 418 518
49,18 %
Votants au 2d tour 1 614 023
53,45 %
Igor Dodon – PSRM
Voix au 1er tour 680 550
47,98 %
Voix au 2e tour 834 081
52,11 %
Maia Sandu – PAS
Voix au 1er tour 549 152
38,71 %
Voix au 2e tour 766 593
47,89 %
Dumitru Ciubașenco – PN
Voix au 1er tour 85 466
6,03 %
Président
Sortant Élu
Nicolae Timofti
Indépendant
Igor Dodon
PSRM

L'élection présidentielle moldave de 2016 a lieu les et afin d'élire afin d'élire le président de la république de Moldavie. Il s'agit de la première élection présidentielle dans le pays au suffrage universel direct depuis 1996. Elle fait suite à la décision de la Cour constitutionnelle du , qui a déclaré inconstitutionnelle la réforme constitutionnelle moldave de 2000 ayant mené à l'élection jusqu'alors indirecte du président de la République par le Parlement. À l'élection précédait un mouvement protestataire en 2015.

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Le président moldave est élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Est élu le candidat ayant recueilli la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour, à condition que le quorum de participation de 33 % des inscrits ait été franchit. À défaut, un second tour est organisé entre les deux candidats arrivés en tête, et celui recueillant le plus de voix est déclaré élu, sans condition de participation[1].

Candidats[modifier | modifier le code]

Candidat Parti
Mihai Ghimpu Parti libéral
Iurie Leancă Parti populaire européen de Moldavie
Dumitru Ciubașenco (en) Notre Parti
Maia Sandu Parti action et solidarité
Igor Dodon Parti des socialistes de la république de Moldavie
Ana Guțu (en) Parti de l'unité nationale
Valeriu Ghilețchi Indépendant
Maia Laguta Indépendant
Silvia Radu Indépendant

Sondages[modifier | modifier le code]

Date Source du sondage Taille de l'échantillon Igor Dodon Maia Sandu Andrei Năstase Vladimir Voronin Iurie Leancă Marian Lupu Autres Indécis Différentiel entre le premier et le second
Dodon
PSRM
Sandu
PAS
Usatîi[2]
PN
Năstase
PPDA
Voronin
PCRM
Leancă
PPEM
Lupu
PDM
11– Ziarul Timpul și Fondul Opiniei Publice 1 792 11,7 % 9,0 % 9,7 % 7,6 % 4,9 % 3,6 % 3,4 % 10,3 % 14,2 % 2,0 %
11– IRI 1 500 18 % 10 % 20 % 12 % 6 % 3 % 5 % 14 % 18 % 2%
1– ASDM 1 169 18,1 % 12,4 % 10,9 % 10,3 % 6,9 % 5,7 % 3,6 % 19,2 % 9,5 % 5,7 %
16– IPP 1 143 18,5 % 12,9 % 4,8 % 7,7 % 4,8 % 2,6 % 2,2 % 9,4 % 37,1 % 5,6 %
Mai NDI 20 % 14 % 13 % 7 % 5 % 5 % 24 % 6 %
FOP 4 626 18,1 % 11,4 % 9,0 % 7,7 % 5,1 % 3,9 % 3,7 % 8,6 % 10,2 % 6,7 %
2- ASDM 1 179 29,0 % 12,9 % 11,1 % 6,5 % 9,9 % 6,8 % 12,1 % 16,1 %
14- IDIS 1 108 23,1 % 7,9 % 7,7 % 3,2 % 7,6 % 11,2 % 27,5 % 15,2 %

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats de la présidentielle moldave de 2016[3],[4]
Candidat Parti 1er tour 2d tour
Voix % Voix %
Igor Dodon PSRM 680 550 47,98 834 081 52,11
Maia Sandu PAS 549 152 38,71 766 593 47,89
Dumitru Ciubașenco (en) PN 85 466 6,03
Iurie Leancă PPEM 44 065 3,11
Mihai Ghimpu PL 25 490 1,80
Valeriu Ghilețchi SE 15 354 1,08
Maia Laguta SE 10 712 0,76
Silvia Radu SE 5 276 0,37
Ana Guțu PUN 2 453 0,17
Suffrages exprimés 1 418 518 98,46 1 600 674 99,17
Votes blancs et nuls 22 215 1,54 13 349 0,83
Total 1 440 733 100,00 1 614 023 100,00
Abstentions 1 488 961 50,82 1 405 472 46,55
Inscrits / participation 2 929 694 49,18 3 019 495 53,45

Représentation des résultats du second tour :

Igor
Dodon
(52,11 %)
Maia
Sandu
(47,89 %)
Majorité absolue

Analyse[modifier | modifier le code]

Candidat arrivé en tête par raion et municipalité au 1er et 2d tour :
couleurs chaudes : majorité relative ou absolue pour Igor Dodon
couleurs froides : majorité relative (vert) ou absolue (bleu) pour Maia Sandu
gris : Transnistrie (pas de scrutin).

Premier tour[modifier | modifier le code]

Le , le candidat Igor Dodon de la coalition pro-russe (communistes, socialistes, démocrates-socialistes et quelques autres), dénonçant les faiblesses et les crises dans l’Union européenne et promettant la prospérité grâce à un partenariat plus structuré avec la Russie, arrive en tête du premier tour et obtient 48,3 % des suffrages face à Maia Sandu, candidate de la coalition pro-européenne qui a pris le relais des alliances « Moldavie démocratique » et « Alliance pour l'intégration européenne » (partis social-démocrates « Action et solidarité » et Acasa (« notre maison »), Parti libéral, Parti vert écologiste et quelques autres)[5] qui obtient 38,4 % des suffrages. Le second tour doit se tenir le .

Le programme présenté par Igor Dodon comprend la dénonciation immédiate de l'Accord d'association entre la Moldavie et l'Union européenne[6], l'adhésion de la Moldavie à l'union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan, la fédéralisation accrue de la République, revenant à reconnaître juridiquement la non-intégration de la Transnistrie et de la Gagaouzie dans la souveraineté de la Moldavie[7], et le changement du drapeau de la Moldavie adopté lors de l'indépendance du pays en 1991, qu'il juge trop semblable à celui de la Roumanie voisine[8],[9] pour le remplacer par un drapeau différent, symbolisant ce qu'il appelle la « nationalité moldave, différente de la roumaine même si on parle la même langue, car une nation est une construction volontaire qui ne dépend pas de la langue, et nous, nous voulons construire notre propre nation »[10].

Le programme présenté par Maia Sandu comprend le renforcement de l'accord d'association avec l'UE, la privatisation progressive de l'économie par petits lots pour développer la classe moyenne afin d'intégrer le pays dans l'économie européenne, et l'attribution aux autochtones des mêmes droits culturels que ceux des minorités (selon la constitution actuelle, seules les minorités peuvent se considérer membres de nations dépassant les frontières de la République et définies par leurs langues, histoires et traditions propres, tandis que les moldaves autochtones, s'ils s'affirment membres de la nation roumaine dont ils partagent le passé et la langue, se placent dans la situation paradoxale d'être considérés comme allogènes dans leur propre pays, comme en témoignent les recensements). Ce dernier point concerne la construction de la nation moldave qui, selon Maia Sandu, doit s'appliquer de la même manière à tous les citoyens du pays sans distinction, conformément au droit du sol et au droit international (selon lesquels ce sont tous des Moldaves, quelles que soient leurs langues et histoires) et pas seulement aux roumanophones pour les empêcher de s'affirmer comme Roumains, tandis que les Russes, les Ukrainiens et tous les autres sont, pour leur part, libres de se considérer membres de leurs communautés linguistiques respectives, par-delà les frontières de la République[11],[12].

Second tour[modifier | modifier le code]

Candidat arrivé en tête par Raion au second tour.

Au second tour le taux de participation est de 53,27 % soit 1 601 425 votants, donnant Igor Dodon gagnant avec 52,18 % des voix (835 210 voix) contre 47,82% pour Maia Sandu (765 460 voix, soit une différence de 69 750 voix)[4]. Il semble que les multiples signaux de faiblesse de l'Union européenne et de l'OTAN (attitude vis-à-vis de la Grèce, non-intervention dans le drame ukrainien, Brexit, passage de relais à la Russie en Syrie, accueil fait aux migrants, déclarations isolationnistes de divers dirigeants européens et de Donald Trump...) auraient inspiré ce résultat[13],[14], que la Moldavie partage d'ailleurs avec la Bulgarie[15] dont les électeurs ont, eux aussi, élu également le 13 novembre 2016 un candidat eurosceptique pro-russe, Roumen Radev.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Diferențe esențiale dintre alegerile parlamentare 2019 și 2014 », sur alegeri.md (consulté le ).
  2. Renato Usatîi ne peut pas participer, car les candidats doivent avoir au moins 42 ans.
  3. (ro) cec.md, « Alegerile prezidențiale 30 noiembrie 2016 », sur cec.md, (consulté le ).
  4. a et b (ro) « Alegerile din 13 noiembrie 2016 », sur cec.md.
  5. Benoît Vitkine, « En Moldavie, le candidat prorusse frôle une victoire au premier tour de la présidentielle », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  6. (ro) « Programul lui Dodon: denunţarea Acordului de Asociere cu UE », adevarul.ro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (ro) « Vezi cum Dodon promovează ideea federalizării Republicii Moldova şi a României », sur eurotv.md, .
  8. (ro) « Dodon vrea referendum și cere sprijinul PCRM », Jurnal.md - Ca să ştii totul!,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (ro) « Igor Dodon vrea REFERENDUM pentru a SCHIMBA steagul tricolor al R. Moldova », sur timpul.md, .
  10. (ro) « Încă un PARTID MOLDOVENIST în R. Moldova. Președinte este un fost ambasador », sur ziarulnational.md, (consulté le ).
  11. (ro) « “A pus „Partidul Socialiştilor”, accentuez, „din R. Moldova”, nu în relaţii de parteneriat, ci în serviciul altei ţări” », Ziarul de Gardă,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (ro) « Igor Dodon prezintă pericol mare pentru pacea şi stabilitatea din Moldova, Valentin Crîlov. Alegeri 2014 », sur ipn.md, (consulté le ).
  13. Nadejda, « La situation politique en Moldavie entre deux élections », moldavie.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (ro) « Găgăuzia - un Dodon-land cu teamă de Unire și nostalgii sovietice », RFI România,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Les Bulgares et les Moldaves élisent des présidents pro-russes », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).