Édouard Mazé — Wikipédia

Édouard Mazé
Édouard Mazé dans L'Humanité du 20 avril 1950.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

Édouard Mazé (1924-1950) est un ouvrier. Il est né le 2 juillet 1924 à Gelsenkirchen en Allemagne (territoires occupés) .Célibataire, il était manœuvre chez Sainrapt et Brice, et militant CGT. Il fut tué à l'âge de 26 ans par les forces de l'ordre d’une balle en pleine tête lors d'une manifestation réunissant ouvriers du bâtiment, dockers et classe ouvrière, le à Brest.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils du cheminot résistant Ernest Mazé (1896-1979) et de la couturière Marie Lamour, Édouard Mazé est le benjamin d’une fratrie de 3 frères, avec Pierre (1921-2005), l’aîné, et Ernest (1923-2020), syndicaliste, communiste et résistant, le cadet.

Contexte[modifier | modifier le code]

Ce drame intervient dans une période de grèves pour de meilleurs salaires débutées en février 1950 dans les usines de Renault-Billancourt, puis s'étendant à d'autres secteurs, ainsi que dans les entreprises publiques et les ports où a lieu en particulier la grève des dockers de 1949-1950 en France.

La situation se dégrade, notamment à Brest où 8000 travailleurs sont employés à la reconstruction de la ville. À la suite d'incidents, la CGT décrète la grève générale le et en fin d'après-midi, les gendarmes tirent sur des manifestants, touchant mortellement l'un d'eux, Édouard Mazé, 26 ans[1], au 7 de la rue Kerabecam.

Plaque commémorative posée à l’endroit où Edouard Mazé fut tué, au 7, rue Kerabecam à Brest
Plaque commémorative posée à l’endroit où Edouard Mazé fut tué, au 7, rue Kerabecam à Brest

Retentissement[modifier | modifier le code]

Les obsèques ont lieu le [2]. Un cortège de plus de 5 000 personnes[1] accompagne les proches de l'ouvrier sur la tombe duquel figure l'épitaphe « Mort pour le pain, la paix et la liberté ». La mort du syndicaliste a motivé pour une part la démission, le , de l'abbé Pierre du MRP dont il était l'un des députés[3].

L'enquête lancée à la suite de ce drame — au cours duquel un autre militant, Pierre Cauzien, est grièvement blessé[4] — a abouti à un non-lieu, le coupable n'ayant pu être identifié « avec certitude »[1].

Les événements ayant conduit à la mort de Édouard Mazé ont inspiré le cinéaste René Vautier qui y a consacré son film Un homme est mort (film disparu[5]) ainsi que le groupe de chansonniers bretons Les Goristes qui a sorti une chanson nommée Le , Edouard Mazé[6] et dédiée à « Edouard Mazé et Pierre Cauzien et tous les autres ».

Hommages[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Un homme est mort qui n’avait pour défense

Que ses bras ouverts à la vie

Un homme est mort qui n’avait d’autre route

Que celle où l’on hait les fusils

Un homme est mort qui continue la lutte

Contre la mort contre l’oubli

Ce poème, le cinéaste René Vautier, appelé pour filmer les obsèques d’Edouard Mazet, l’utilisera comme voix off pour pallier l’absence de sonorisation de son film, en remplaçant dans le texte « Gabriel Péri » par « Edouard Mazé ».

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Un homme est mort, un long métrage d'animation de Olivier Cossu de 2017 basé sur la bande dessinée d'Étienne Davodeau

Place et plaque de rue[modifier | modifier le code]

La mémoire d'Édouard Mazé est honorée à Brest par une place à son nom[8] et une stèle.

Une rue du nom d´Édouard Mazé est inaugurée le (en même temps qu´une rue Jules Génovesi) à Saint-Denis[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Michel Pigenet, « Février-mai 1950, le rebond des grèves en France », L'Humanité Dimanche, no 696,‎ 20-27 février 2020, p. 77-81.
  2. « Les ouvriers ont assisté en tenue de travail cet après-midi aux obsèques de leur camarade Edouard Mazé », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Patrimoine. Hommage à Édouard Mazé, tué par balle », sur letelegramme.fr.
  4. « Obsèques de Pierre Cauzien. L'adieu à une figure », sur letelegramme.fr, 16 avril 2009.
  5. a et b Fiche sur film-documentaire
  6. Site goristes
  7. Régis Delanoë, « Édouard Mazé, un homme est mort », sur 20 Minutes, .
  8. « Avril 1950, mort d’Edouard Mazé : son frère Pierre témoigne », sur letelegramme.fr, .
  9. « Notice descriptive », sur archives.ville-saint-denis.fr (consulté le ).

Lien externe[modifier | modifier le code]