Économie du Qatar — Wikipédia

Économie du Qatar
Image illustrative de l’article Économie du Qatar
West Bay quartier d'affaires de Doha

Monnaie Riyal qatari
Année fiscale 1er Avril - 31 Mars
Organisations internationales OPEP, OMC
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) en augmentation 166,3 milliards de US$ (2017)
Produit intérieur brut en PPA en augmentation 341,7 milliards de US$ (2017)
Rang pour le PIB en PPA total : 53e par tete : 1e
Croissance du PIB en augmentation 2,5 % (2017)
PIB par habitant en PPA en augmentation 124 900 US$ (2017)
PIB par secteur agriculture : 0,2 %
industrie : 50,3 %
services : 49,5 % (2017)
Inflation (IPC) 0,9 % (2017)
Pop. sous le seuil de pauvreté Pas de donnée
Indice de développement humain (IDH) en augmentation 0,855 (très élevé ; 42e) (2021)[1]
Population active 1,953 million (2017)
Taux de chômage 0,6 % (2017)
Commerce extérieur
Exportations en diminution 56,26 milliards de US$ (2017)
Principaux clients En 2016 :
Drapeau du Japon Japon 20 %
Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud 15,5 %
Drapeau de l'Inde Inde 13,1 %
Drapeau de la République populaire de Chine Chine 8,2 %
Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis 5,5 %
Importations 26,69 milliards de US$ (2017)
Principaux fournisseurs en 2016 :
Drapeau des États-Unis États-Unis 13,7 %
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 9,8 %
Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis 9,2 %
Drapeau de la République populaire de Chine Chine 8,6 %
Drapeau du Japon Japon 7,2 %
Finances publiques
Dette publique 56,8 % du PIB
Dette extérieure 168 milliards de US$ (2017)
Recettes publiques 41,47 milliards de US$ (2017)
Dépenses publiques 54,97 milliards de US$ (2017)
Sources :
https://www.cia.gov/library/Publications/the-world-factbook/geos/hk.html

L’économie du Qatar se trouve parmi celles qui connaissent le plus fort taux de croissance du monde avec, entre 2000 et 2004 un taux égal à 18,9 %. Le pays a intégré l'OMC le .

Le pétrole et le gaz naturel sont les pierres angulaires de l’économie du Qatar et représentent plus de 70 % des recettes totales de l’État, plus de 60 % du produit intérieur brut et environ 85 % des recettes d’exportation. Le Qatar possède la troisième plus grande réserve de gaz naturel prouvée au monde. Depuis au moins le début des années 2010, il en est le quatrième pays exportateur[2].

Vue d'ensemble[modifier | modifier le code]

Avec une population d'environ 2 millions d'habitants, le Qatar représente un marché réduit. Les productions d'hydrocarbures assurent une rente confortable, et pourtant l'État Qatari tente de diversifier son économie par de nombreux investissements à l'extérieur du pays. Le minuscule émirat engloutit peu à peu les fleurons de l'économie mondiale. Mastodonte financier, il distribue aussi ses largesses aux habitants, qui jouissent d'un haut niveau de vie.

En 2001, le PIB (PPA) du Qatar dépasse 10,6 milliards de dollars, soit 18 789 dollars par habitant. Avec de tels chiffres, et un IDH de 0,826, le Qatar était un pays riche, mais moins que nombre d'États occidentaux.

En 2013, avec un PIB (nominal) de 105 000 dollars par habitant, le Qatar passe à la première place mondiale due à sa rente en hydrocarbure et à la conversion réussie de son économie. Le Qatar devient de moins en moins dépendant de son pétrole.

L'économie traditionnelle[modifier | modifier le code]

Le Qatar est une péninsule placée au cœur du Golfe Persique, entre la Perse (Iran) et l'Arabie d'une part; entre le Proche-Orient et les Indes d'autre part. Cela explique que, traditionnellement, les Qatari étaient des navigateurs et des commerçants dynamiques (Boutres). La pêche et le commerce des perles est resté longtemps une activité économique dynamique. L'agriculture, qui n'emploie guère que 3 % de la population active pour 1 % du PIB, n'est qu'un secteur économique marginal à cause de l'extrême aridité du territoire, la quasi-totalité de l'eau potable consommée localement étant le résultat du dessalement de l'eau de mer réalisé par des usines modernes.

Le puissant secteur des hydrocarbures[modifier | modifier le code]

Le gaz naturel[modifier | modifier le code]

Le pays dispose des 3 plus grandes réserves prouvées de gaz du monde après l’Iran et la Russie ; elles représentent 13,3 % des réserves mondiales[3]. Le gigantesque gisement de North Dome, à 70 km de la côte nord-est, en détient la quasi-totalité : 896 000 milliards de pieds cubes, soit 25 400 milliards de mètres cubes[4]; ce qui correspond à plus d’un siècle d’exploitation[3]. Le Projet Dolphin est un accord d'exportation de ce gaz vers les Émirats arabes unis, le Koweït et Bahreïn.

Le pétrole[modifier | modifier le code]

Le pétrole, découvert en 1939 à Dukhân, est une des principales sources de revenus du Qatar. À fin 2013, les réserves prouvées de pétrole du pays sont estimées à 25,1 milliards de barils (2,6 milliards de tonnes), soit 1,5 % des réserves prouvées mondiales[3]. La production pétrolière en 2013 est de 1 995 000 barils par jour[3].

Les industries de transformation des hydrocarbures[modifier | modifier le code]

En 2010, le Qatar sera le premier producteur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL), le principal fournisseur des États-Unis, de l’Europe occidentale et de l’Asie (Japon, Corée, Inde). En 2015, il deviendra le 1er producteur du Gas to Liquid (GTL que l’on retrouve dans le diesel, le naphte et les lubrifiants, et prévoit d'investir dans ce but près de 90 milliards de dollars. Le Qatar investit également dans des unités de production de polyéthylène (plastique) et de carburants propres.

Projet bancaire[modifier | modifier le code]

En le Qatar annonce le lancement dans le courant de l’année d’une banque de l’énergie[5]. L’institution, dotée d’un capital de 10 milliards de dollars, a pour ambition d'être la plus importante banque de sa catégorie à l’échelle mondiale.

Une rente financière[modifier | modifier le code]

La baisse des cours du pétrole, liée à l'augmentation du volume produit par l'Arabie saoudite pour faire baisser le cours et provoquer l'arrêt de l'exploitation de schiste des États-Unis, afin de rendre les puits caduques (les puits doivent être utilisés rapidement après leurs ouvertures), provoque au Qatar pour la première fois, un début d'endettement, la rente devenue trop faible.

Les entreprises du Qatar[modifier | modifier le code]

Secteur de la construction[modifier | modifier le code]

On estime que le Qatar dépense l'équivalent de 62 milliards de livres sterling (70 milliards d'euros) de ses richesses en gaz et en pétrole dans la construction d'infrastructures de transport, d'hôtels, de stades et d'autres installations avant la Coupe du monde de football de 2022 qui se déroulera au Qatar.

Conditions de travail et travailleurs immigrés[modifier | modifier le code]

Jusqu'en 2016, les travailleurs migrants sont soumis à la « Kafala ». Celle-ci peut s'apparenter à une sujétion où le salarié n'a aucun droit, étant placé sous la tutelle d'un « parrain », généralement son employeur. La médiatisation internationale de la dureté des conditions de travail sur les chantiers, notamment les stades en construction pour la coupe du monde de football de 2022, a poussé l'émirat à entreprendre certaines réformes. La Kafala est officiellement abolie et la poursuite du travail lorsque la température dépasse les 40 degrés est interdite. Toutefois, les syndicats restent interdits, le ministère du travail n'a guère d'inspecteurs pour faire respecter la loi et les peines encourues (400 euros d'amende) sont peu dissuasives. Les employés peuvent difficilement se risquer à présenter leur cas devant les tribunaux ; une femme de ménage qui dénoncerait des mauvais traitements pourrait facilement être expulsée[6].

Le juriste égyptien Adnan Fayçal souligne que « le Qatar, comme ses voisins, est plus sensible aux législations du monde anglo-saxon. L'État est un simple arbitre, un régulateur des relations au sein de l'entreprise. En l'absence de syndicats, interdits, c'est un paradis pour les employeurs[6]. »

Des centaines de milliers d'Indiens travaillent au Qatar, où 1,2 million de migrants sont employés[7]. Le Népal a la deuxième plus grande main-d'œuvre migrante au Qatar après l'Inde et son économie dépend fortement de l'argent envoyé par ses travailleurs migrants. En 2012, la Banque mondiale a calculé que les envois de fonds représentaient 22 % de l'ensemble de la production économique du Népal et ce chiffre est en augmentation[8]

En 2013, la plupart des dispositions prises par les entrepreneurs sont en violation de la réglementation locale qui établit des normes élevées pour le logement des travailleurs, ne permettant aux entreprises de loger plus de quatre travailleurs dans la même salle, interdisant l'utilisation de lits superposés et obligeant les employeurs à assurer l'eau potable, la climatisation et ventilation adéquate dans tous les logements[7].

Plus de 700 travailleurs indiens sont décédés au Qatar entre 2010 et 2012 et 82 travailleurs indiens sont morts au cours des cinq premiers mois de l'année 2013 (1 460 se sont plaints sur la même période à l'ambassade des conditions de travail et de problèmes consulaires[7].) 70 ouvriers de la construction népalais sont par ailleurs morts sur les chantiers de la coupe du monde depuis le début de 2012[8]. En , la BBC estimait le nombre de morts sur les chantiers qatari à un chiffre proche de 1 800 en l'espace de trois années, rien que pour les travailleurs venus d'Inde, du Népal et du Bangladesh, alors même que des ouvriers égyptiens ou philippins travaillent aussi sur les chantiers du Qatar, pour lesquels le nombre de morts n'a pas fait l'objet de décompte particulier[9]. En 2016, la représentation indienne au Qatar estimait le nombre de ses ressortissants décédés à 241 pour 2013 et 279 en 2014 et 2015. Les ouvriers meurent souvent durant leur sommeil de déshydratation[10].

Le commerce extérieur excédentaire mais déséquilibré[modifier | modifier le code]

Les exportations[modifier | modifier le code]

La balance commerciale est traditionnellement excédentaire. En 2004, les exportations atteignent environ 67 milliards de rials et les importations 22 milliards de rials.

Les importations[modifier | modifier le code]

Le Qatar importe l'intégralité de ses matières premières hors hydrocarbures et 90 % de sa consommation alimentaire.

Les investissements à l'étranger[modifier | modifier le code]

Sachant que les ressources en hydrocarbures ne sont pas illimitées, le Qatar compte diversifier son économie le plus possible par de nombreux investissements dans le monde.

Investissements au Royaume-Uni :

Investissements en France :

Tourisme[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Human Development Reports | Specific country data | QAT » [« Rapports sur le développement humain | Données spécifiques par pays | QAT »], sur hdr.undp.org, Programme des Nations unies pour le développement, (consulté le ).
  2. (en) Gas Exporting Forum Countries, « GECF Annual Statistical Bulletin 2022 6th makes its debut » [PDF], sur GECF (consulté le )
  3. a b c et d BP Statistical Review of World Energy June 2014.
  4. Oil & Gas Journal, 1er janvier 2011
  5. François Saint-Sauveur, « Le Qatar annonce le lancement de la plus grande banque de l’énergie du monde », sur Agence Afrique, (consulté le )
  6. a et b Akram Belkaid, « Au Qatar, la "Kafala" pèse toujours », Manière de voir,‎
  7. a b et c (en) Indian labourers working on construction sites in Qatar reveal abuse, sur theguardian.com, 27 septembre 2013
  8. a et b (en) Qatar World Cup 2022: 70 Nepalese workers die on building sites sur theguardian.com, 1er octobre 2013
  9. (en) Have 1,200 World Cup workers really died in Qatar?, sur bbc.com (consulté le 9 février 2016).
  10. « Le droit des ouvriers de Qatar 2022, vaste chantier », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]